Aller au contenu principal

De nouveaux facteurs de risque du défaut de jambon déstructuré

L’Ifip a démontré un effet élevage sur la valeur du pH ultime (1). Ce critère permet de prédire le risque d’avoir des défauts de fabrication du jambon. Une enquête est en cours dans 16 élevages.

Les viandes déstructurées, reconnaissables par leur couleur pâle, engendrent des problèmes de qualité technologique du jambon.
© Ifip

Le défaut "jambon déstructuré" est un défaut de qualité technologique, au cœur des préoccupations des transformateurs lorsqu’il s’agit de la fabrication du jambon cuit supérieur. Un certain nombre de facteurs de risque d’apparition du défaut « jambon déstructuré » ont été mis en évidence par l’Ifip et l’Inra ces dernières années, tels que les conditions de préparation à l’abattage (durée de mise à jeun, durée de transport) ou le génotype halothane.

Des facteurs de variation amont à explorer

Néanmoins, l’hypothèse est faite qu’il existe des facteurs d’élevage que nous n’avons pas eu l’occasion d’identifier et qui interviennent sur la qualité technologique du jambon. Un projet a donc été construit afin de rechercher certains de ces facteurs d’élevage par le biais de l’exploitation statistique des bases de données collectées en routine par les abattoirs. À défaut de l’étude de la fréquence de déstructuration en abattoir (donnée non renseignée), les données de pH ultime ont été exploitées car elles permettent d’estimer le risque d’obtenir le défaut déstructuré. Le pH ultime a donc été utilisé comme prédicteur du défaut. Plus le pH est bas plus le risque d’obtenir le défaut est important.

Le pH ultime comme prédicteur du défaut

L’Ifip a analysé une base de données conséquente (2,2 millions de mesures de pH ultime) en provenance de deux abattoirs. Le pH ultime moyen sur ces deux abattoirs est équivalent (5,71 et 5,70) et leur distribution est identique. Les facteurs d’influence du pH que nous connaissons (durée de mise à jeun, durée de transport) n’expliquent, dans cette base de données, qu’une très faible part de la variabilité des pH, probablement du fait du niveau moyen de mise à jeun dépassant très nettement les recommandations (27 heures en moyenne). L’origine de l’élevage explique quant à lui environ 8 fois plus de variabilité du pH ultime que la préparation à l’abattage, ce qui confirme l’intérêt de l’étude des facteurs d’élevage. Malgré tout, entre 87 et 90 % de la variabilité du pH n’est pas expliquée (ni par l’effet élevage, ni par les conditions de préparation à l’abattage).

Dans cette base de données, une soixantaine d’élevages ont été caractérisés comme ayant en moyenne des résultats pH, soit supérieur, soit inférieur à la moyenne. L’écart de pH moyen entre ces deux populations est de 0,14. L’analyse de données de préparation à l’abattage de ces élevages confirme les effets identifiés expérimentalement : les élevages du lot « supérieur » présentent une durée de mise à jeun des porcs plus longue et une durée de transport plus longue. Ces élevages aux résultats pH contrastés font actuellement l’objet, dans un second projet, d’enquêtes s’intéressant aux conditions d’élevages. Il est ainsi question de tenter d’identifier certains facteurs d’élevage permettant d’expliquer les différences de pH observées. Seize élevages ont accepté de participer à l’étude.

antoine.vautier@ifip.asso.fr(1) Le pH ultime est mesuré sur la carcasse 18 heures minimum post mortem.

Les plus lus

<em class="placeholder">Steven Le Hir et son épouse Servane dans la nouvelle maternité de l’élevage repris en 2023 : « L’élevage de 341 truies est désormais entièrement autonome en places ...</em>
« J’ai restructuré mes deux sites porcins pour gagner en performances techniques »

Éleveur de porcs dans le Finistère, Steven Le Hir a repris un élevage naisseur-engraisseur partiel et transformé son premier…

<em class="placeholder">Laurent Guglielmi, éleveur de porc et dirigeant des Cochonnailles du Haut-Bois à Bazoche-Gouet (Eure-et-Loir).</em>
« L’immunocastration des porcs valorise les pièces de découpe »

Pour Laurent Guglielmi, éleveur et charcutier, le taux élevé de maigre des porcs mâles immunocastrés permet une meilleure…

<em class="placeholder">Sébastien Méheust : « L’exportation de la fraction solide d’une partie des déjections des porcs charcutiers réduit le plan d’épandage de 31 hectares. »</em>
« Le raclage en V réduit ma surface d’épandage de mon élevage de porcs »

La création de 1 140 places d’engraissement sur raclage en V a permis à Sébastien Méheust de réduire de réduire la…

<em class="placeholder">engraissement danemark</em>
« Danish Crown est en pleine crise »

Au Danemark, Danish Crown est confrontée à d’importantes difficultés économiques. Le nombre de porcs abattus a fortement…

<em class="placeholder">Pas si facile d’obtenir un consensus parmi toutes les options techniques possibles ! Le fait est qu’un bâtiment d’élevage sera toujours le résultat d’un compromis. </em>
Bâtiment d'engraissement en porc : quels choix techniques pour quelle conception ?

La Chambre d’agriculture de Bretagne a rassemblé un collectif de dix experts de la filière avec un objectif : dessiner le…

<em class="placeholder">Danish Crown pourrait valoriser les mâles immunocastrés, plus gras que les mâles entiers, sur plusieurs marchés en Europe (Italie) et en Asie (Japon).</em>
Danish Crown veut développer l’immunocastration des porcs

Le conseil d’administration de Danish Crown, la principale coopérative danoise d’élevage et d’abattage de porcs, a pris la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)