Comment limiter les émissions d’ammoniac à l’épandage du lisier de porc
Des solutions techniques existent pour limiter les émissions d’ammoniac à l’épandage. L’objectif est de réduire le temps et la surface de contact des effluents avec l’air.
Des solutions techniques existent pour limiter les émissions d’ammoniac à l’épandage. L’objectif est de réduire le temps et la surface de contact des effluents avec l’air.
23 % des émissions d’ammoniac en agriculture sont liées à l’épandage des effluents d’élevage. Pour maîtriser ces émissions, il est indispensable de connaître le produit à épandre, de prendre en compte les conditions météorologiques lors de l’épandage et surtout d’utiliser les meilleures techniques d’apport.
L’objectif de ces techniques est de minimiser le temps et la surface de contact entre l’effluent et l’air. Ainsi, les émissions d’ammoniac sont maximales avec les buses à palette ou les rampes à buses. L’utilisation d’une rampe à pendillards permet de diminuer de 30 à 65 % les émissions d’ammoniac, tout en gardant un débit de chantier important. Associées à un passage immédiat d’outil d’incorporation à disques ou à dents, les émissions d’ammoniac seront encore plus limitées. Ceci s’explique par la rapidité du phénomène de volatilisation de ce gaz. En effet, les pertes sont maximales dans les premières heures après l’épandage. En fonction des délais d’incorporation post-épandage la réduction des émissions peut donc être plus ou moins élevée.
Injecter le lisier dans le sol
L’injection est la technique qui permet d’atténuer le plus la volatilisation de l’ammoniac. Néanmoins, cette technique est difficilement réalisable sur des cultures en place et le débit de chantier est plus réduit. Sur prairie, l’injection se fait dans l’horizon superficiel du sol à l’aide d’un injecteur à patins ou à disques. Un sillon de quelques centimètres est ouvert pour ne pas gêner la végétation en place. Sur les parcelles cultivées, le lisier est injecté en profondeur (10-20 cm) en utilisant un injecteur à dents ou à disques. Le choix de la technique est souvent un compromis entre les différentes cultures à fertiliser, la consistance des produits à épandre et les matériels disponibles localement. En minimisant la volatilisation de l’ammoniac, la quantité d’azote disponible pour les plantes est augmentée et l’efficacité fertilisante des effluents est maximisée.
A retenir
Repères
Le projet ABAA mené par les Chambres d’agriculture de Bretagne et Air Breizh (2021-2025) vise à construire des stratégies individuelles et collectives de réduction des émissions d’ammoniac et de mesurer l’impact des pratiques peu émissives sur la qualité de l’air à l’échelle du territoire. Il a aussi pour objectif de créer un outil d’aide à la décision pour l’épandage, et de développer une grille d’évaluation du matériel d’épandage peu émissif.