Moins de deux euros par an par brebis pour lutter contre le piétin avec des bactéries
Avec deux passages par mois dans un pédiluve à sec contenant de la poudre riche en bactéries, la ferme du lycée agricole de Saint-Yrieix-La-Perche a limité les boiteries et les piétins tout en réduisant les coûts de traitements.
Avec deux passages par mois dans un pédiluve à sec contenant de la poudre riche en bactéries, la ferme du lycée agricole de Saint-Yrieix-La-Perche a limité les boiteries et les piétins tout en réduisant les coûts de traitements.
Les brebis de la ferme du lycée agricole de Saint-Yrieix-La-Perche en Haute-Vienne rentrent en bergerie environ un mois avant l’agnelage puis y restent deux mois et demi jusqu’au sevrage. Le reste du temps, les 200 brebis allaitantes de races charollais, Suffolk et Vendéen restent dehors alors que les agneaux s’engraissent à l’intérieur. « Mais nos bâtiments sont vieillissants et manquent de lumière mais surtout de ventilation », explique Marc Bassery, le directeur de l’exploitation du lycée agricole. « On se retrouve avec des problèmes respiratoires en pagaille sur les animaux, que ce soit adultes ou jeunes, et aussi des problèmes de qualité de litière. »
La troupe rencontrait alors des problèmes de piétins et de boiteries avec « plus de boiteuses que de brebis qui ne boitaient pas ». Pour y faire face, l’exploitation du lycée tente des pédiluves humides avec du sulfate de cuivre ou du sulfate de zinc, pare régulièrement les onglons et teste un vaccin, mais sans succès.
De la poudre riche en bactéries
Une réforme des animaux les plus touchés est entreprise avec, en parallèle, un soin dans un pédiluve à sec de Podo Dry. Cette poudre contient des bactéries vivantes qui forment un biofilm autour du pied de la brebis et limitent l’implantation de bactéries pathogènes. « Après un premier essai concluant en 2018, nous avons généralisé ce traitement, explique Marc Bassery. Aujourd’hui, même si l’on a encore des brebis qui boitent, nous avons inversé la tendance avec plus de brebis qui ne boitent pas. »
Sans danger pour l’homme ou l’environnement, la poudre s’avère facile d’utilisation. Le produit est étalé dans un bac sur 4 à 5 centimètres d’épaisseur dans un couloir. Les brebis passent dessus, imprègnent leur pied puis stationnent une demi-heure dans un parc à la sortie afin que les bactéries s’installent. Le traitement a lieu pendant les trois mois de bergerie, environ deux fois par mois. Pour les brebis les plus touchées, la ferme peut faire des sortes de pansements pour conserver la poudre plus longtemps autour des pieds.
Deux euros par brebis et par an
Les brebis qui sont au pâturage passent également entre une à deux fois par mois au Podo Dry via le couloir de contention. La ferme du lycée procède aussi à deux parages par an sur tout le troupeau, après l’agnelage et avant la lutte.
Des essais réalisés par Lallemand en 2018 montraient une réduction moyenne de 60 % de la note de piétin avec l’utilisation de Podo Dry. Et en supprimant la vaccination, les pédiluves et les antibiotiques et en réduisant le temps passé, les coûts de traitement ont été réduits par douze environ, que l’on compte le temps de travail ou non. La société, spécialiste dans l’utilisation des bactéries et levures à des fins industrielles ou agricoles, avance un coût de traitement inférieur à deux euros par brebis et par an.
Définition
Piétin
Le piétin est une maladie bactérienne contagieuse causée par la bactérie Dichelobacter Nodosus en association avec d’autres comme la bactérie Fusobacterium necrophorum.