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Béliers de bergerie et agneaux d’herbe sont-ils compatibles ?

Le webinaire Inn’ovin a présenté les résultats d’une étude mettant en évidence la performance des béliers pour la production d’agneaux à l’herbe.

En France, la sélection des aptitudes bouchères pour la filière ovine allaitante repose exclusivement sur un système de conduite en bergerie. Dans ce modèle, les animaux sont élevés dans des conditions homogènes et bénéficient d’un apport d’aliment complet en quantité élevée de manière à exprimer tout leur potentiel génétique.

Cependant, dans un souci de réduction des coûts de production, certains éleveurs choisissent d’augmenter la part d’agneaux élevés à l’herbe. Ce mode de production exige souvent une croissance rapide et une capacité de finition précoce, afin d’assurer un poids et une qualité de carcasse conformes aux exigences de la filière. Dès lors, une question se pose : les performances des béliers sélectionnés en bergerie sont-elles également adaptées à un système de production d’agneaux élevés à l’herbe ?

Huit jours de croissance supplémentaires à l’herbe

L’essai mené à la station expérimentale de Fedatest à Langeac, en Haute-Loire, visait à comparer les performances bouchères de deux groupes d’agneaux issus d’inséminations de brebis de races rustiques, à partir d’un même lot de béliers Rouge de l’Ouest. Pendant deux années consécutives, les agneaux ont été séparés selon leur conduite d’élevage : en bergerie intégrale ou à l’herbe. Les performances des 375 agneaux élevés en bergerie ont ainsi été comparées à celles des 212 agneaux élevés à l’herbe.

« Comme prévu, les agneaux engraissés en bergerie ont affiché une meilleure croissance et un rendement de carcasse supérieur. Toutefois, ceux élevés à l’herbe ont tout de même obtenu de bons résultats, avec huit jours de différence au moment de l’abattage », explique Agathe Cheype, de l’Institut de l’élevage.

Des poids carcasses plus élevés en bergerie

Les résultats de l’étude ont révélé que le mode d’élevage influençait de manière significative la croissance des agneaux (de 70 jours jusqu’à l’abattage) et le rendement, supérieur de près de 3 %, ce qui se traduisait par un poids de carcasse plus élevé pour ceux élevés en bergerie. De plus, les agneaux de bergerie étaient également plus gras, avec un millimètre de gras dorsal supplémentaire en moyenne, et présentaient une meilleure conformation, passant de R = à R +.

Pour répondre à la question initiale concernant la performance des béliers pour la conduite à l’herbe, l’étude s’est concentrée sur deux critères de sélection : le gras et la conformation. À partir des résultats du testage sur descendance obtenus en bergerie, le groupe initial de béliers a été divisé en deux catégories : d’un côté, les béliers améliorateurs sur ces deux critères, et de l’autre, les béliers les moins performants.

L’essai a révélé que les béliers performants en bergerie l’étaient aussi pour les agneaux élevés à l’herbe, confirmant la cohérence du schéma de sélection entre les deux conduites. « Pour les agneaux élevés à l’herbe, il est essentiel de privilégier des béliers apporteurs de vitesse de croissance et de conformation, même s’ils ne sont pas les plus performants sur le gras. Un index entre 90 et 100 sur le gras ne posera pas de problème ; au contraire, cela facilitera la finition des carcasses », précise Agathe Cheype.

Rédaction Réussir

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