Fruits et légumes transformés
Nouvelles habitudes post-confinement : la conserve maintient sa croissance en 2021
Nouveau souffle pour la conserve, redécouverte par les consommateurs en temps de crise. Et elle est désormais portée par les nouvelles habitudes et tendances de consommation. L’Uppia a fait le point le 20 octobre et annoncé des ambitions de communication en conséquence.
Nouveau souffle pour la conserve, redécouverte par les consommateurs en temps de crise. Et elle est désormais portée par les nouvelles habitudes et tendances de consommation. L’Uppia a fait le point le 20 octobre et annoncé des ambitions de communication en conséquence.
La conserve en quelques chiffres, c’est déjà un taux de pénétration quasi-total (99,7 %) et une consommation moyenne par foyer de 50 kg/an. 2 conserves achetées sur 3 sont des légumes. Et 80 % des conserves achetées en point de vente sont en boîte métallique.
« Mais la conserve peut avoir une image de produit mal-aimé car vieillissant et très connu, regrette Vincent Miginiac président de l'Uppia*, en conférence de presse le 20 octobre. Avec les confinements, et désormais la crise économique qui se profile, la conserve s’est positionnée comme un produit de crise mais ce n’est pas sa vocation. Elle s’inscrit dans les attentes santé et environnementale des consommateurs et nous voulons communiquer davantage sur cela : avantage nutritionnel avec des produits souvent Nutriscore A ou B, praticité d’accès de prix, d’utilisation et de conservation, et responsabilité environnementale puisque la conserve est recyclable à l’infini. »
*L’Uppia, Union interprofessionnelle pour la promotion des industries de la conserve appertisée, regroupe les conserveurs de tous secteurs, les fabricants de boîtes de conserve et les fabricants de métal.
Le dynamisme en légumes et plats cuisinés se maintient post printemps 2021
Céline Hoppenreys, category manager à la Conserverie Chancerelle, adhérente conserveur de l’Uppia, illsutre : « Les confinements ont redonné un souffle à la conserve qui a renoué avec la croissance. Il y a 15 mois, on a pu voir des bonds de croissance de +20 % à +70 % selon les produits ! Ce qui est très encourageants, c’est que cette tendance se maintient en 2021, post-confinement. »
En effet, selon les chiffres Kantar, entre 2019 et 2021 (à P05- mai), la croissance est de +3,7 % en volume et de +4,8 % en valeur, permettant à la conserve d’atteindre une consommation de 42,4 kg/foyer (+1 kg vs 2019) pour un panier de 149,5 €/foyer (+5 € vs 2019). « Les Français consomment plus de conserves, avec un budget alloué et une fréquence d’achat plus élevés », résume Céline Hoppenreys.
L’Uppia ne dispose par encore des chiffres estivaux et de fin d’année, avec la réouverture des restaurants et un effet météo cet été mais le bilan global de 2021 devrait être positif. « Les derniers chiffres disponibles (P08-juillet) montrent toujours une dynamique pour les conserves de légumes et de plats cuisinés comparés à 2019, estime Céline Hoppenreys. Les conserves de poisson ont, elles, été desservies par la météo estivale maussade (moins de thon consommé). »
Le Nutriscore, un argument de poids pour la conserve
Tous les segments de la conserve sont en croissance, en particulier ceux qui « permettent d’accélérer la cuisine quotidienne » comme les légumes cuisinés, les légumineuses… Le succès de la conserve est aussi tirés par les bénéfices écologiques et désormais santé et nutritionnels. Ainsi, 78 % des Français identifient l’information Nutriscore (contre seulement 49 % en 2019) et parmi eux, 39 % estiment cette information importante dans le choix d’achat d’un produit.
La conserve répond aussi aux nouveaux régimes alimentaires (végan, végétarien, flexitariens) et les ventes de produits légumineuses ont vu une forte hausse en volume et en valeur en 2021.
Le pois chiche, plus cher au kilo que les haricots verts
La croissance en valeur peut aussi s’expliquer par des arbitrages d’achat des consommateurs qui se dirigent davantage vers des produits plus chers : des produits qui valorisent les nouveaux labels par exemple (Label Rouge, sans pesticides, Pêche raisonnable), mais aussi des produits plus chers par leur nature : « Le pois chiche en conserve a vu ses ventes exploser et c’est un produit plus cher au kilo que des haricots verts, illustre Julien Couaillier, délégué général de l'Uppia, interrogé par FLD. De manière générale, le premier confinement a montré une forte hausse pour les marques nationales face aux MDD, face au besoin de réassurance du consommateur, son envie de tester de nouvelles recettes (houmous par exemple) et ses nouvelles habitudes (plus de repas pris à la maison). »
Post-confinement : le Crédoc confirme le maintien de nouvelles habitudes de consommation. Le Crédoc a identifié différentes tendances de consommation qui peuvent jouer en faveur de la conserve. Premièrement, la pandémie a accéléré les gros changements de vie qui étaient déjà en cours : le télétravail (pour 18 % des actifs en septembre 2021), le e-commerce (9 % de PDM contre 4 % en 2019), avec la livraison de repas à domicile mais aussi le recours à des applications. 20 % des Français en utilisent avant un acte d’achat, c’est 3 points de moins qu’en 2018 mais après Yuka (utilisé par 78 %), ce sont des applications pour les fruits et légumes de saison (13 %) qui sont le plus utilisé. Deuxièmement : la relation à la santé (produits “sans”, recettes courtes, compléments alimentaires…). Ainsi, le premier critère pour la prévention santé est l’attention à ce qu’on mange, pour 49 % des Français en juillet 2021 (44 % en octobre 2019). Troisièmement : une volonté d’une alimentation durable avec des vrais passages à l’acte. En premier lieu, les Français achètent ainsi plus de produits de saison ; ils baissent le gaspillage alimentaire en congelant restes et plats ; il y a plus d’acheteurs de bio ; la limitation des emballages revient plus forte, avec plus d’achats de vrac. Certaines de ces changements sont définitifs. 41 % des Français disent qu’ils ne reviendront pas sur leurs nouvelles habitudes de consommation. Celles-ci concernent en premier lieu le commerce de proximité et le e-commerce. La proximité concerne ainsi 47 % de ceux déclarant vouloir maintenir leurs habitudes ; et le e-commerce 33 %. « Ces tendances restent très générationnelles, avec les très jeunes générations les plus sensibles à l’environnement. Et n’oublions pas le goût et le plaisir, qui reviennent parmi les attentes fortes, nuance Pascale Hébel, directrice du pôle Consommation et entreprise du Credoc. Enfin, n’oublions pas la vulnérabilité économique puisque 52 % des consommateurs disent ne pas manger tous les aliments (42 % en diversité, 7 % en quantité). La conserve permet donc de répondre à ces besoins de produits répondant à ces nouvelles attentes de santé, de qualité et d’écologie mais moins chers que d’autres produits. »
Le drive, relais de croissance pour la conserve
Selon Frédéric Dokhan, directeur général du cabinet Segment, le drive est un très bon allié de la conserve. « Pour la conserve, le drive résout un certain nombre de problèmes durs à régler en magasin : une impression d’achat maîtrisé puisque le consommateur fait ses courses en pouvant vérifier ce qu’il lui reste dans ses placards, plus d’informations sur le produit à disposition, une lecture du prix plus clair et un accès plus direct aux promotions, une meilleure impression de l’offre face au “mur de boîtes” en magasin, et un bon point de la conserve face aux produits frais qui n’ont pas la cote en drive. »
Ainsi la part de marché de la conserve sur le circuit drive est bien supérieure à sa part de marché en magasin, en particulier pour les produits frais. L’Uppia note aussi une forte croissance du drive sur la conserve avec un taux de pénétration qui a gagné presque 10 points (18 % en 2019 contre 25,5 % en 2021, à P05), là où les autres circuits de distribution sont restés stables.
Il y a toutefois des attentes fortes sur l’offre drive en termes de variété de marques et de formats et encore souvent des erreurs de format (un acheteur sur 3 se méprend de la taille des conserves par mauvaise interprétation des photos).
L’Uppia veut communiquer en partenariat avec la GMS
Forte de ces confirmations de tendance, l’Uppia annonce vouloir continuer à travailler la cible Millenials, notamment avec les plans de communication digitaux « qui portent leurs fruits », mais aussi avec la GMS. « Nous sommes en discussion avec la distribution qui reprend conscience de l’importance de l’épicerie salée dans ses rayons. Nous voulons monter des opérations en magasin pour (ré)expliquer aux consommateurs ce qu’est l’appertisation et ses avantages et la distribution peut nous y aider », conclut Vincent Miginiac.
De nouvelles tendances et des innovations au rayon conserves : L’Uppia sort son Carnet des tendances du rayon conserve, réalisé en partenariat avec InCapsule by Ifop. Parmi les 16 tendances qui y sont identifiées, l’Uppia en a souligné 3 majeurs : le e-commerce et le m-commerce ; l’importance de l’humain dans le rayon ; et les nouveaux parcours d’achats pour sortir la conserve de son rayon. Ainsi au Japon, il existe des abonnements pour des box de conserves ; en Corée du Sud, un “coup de cœur des vendeurs” permet de valoriser en rayon les nouveautés conserve ; et en Nouvelle-Zélande, des conserves de poisson sont référencées au-dessus du bar à salade.