Enseignement supérieur
Ecoles agro et véto : comment apporter plus de diversité sociale ?
Une étude que vient de publier le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire dresse un état des lieux de la diversité sociale, géographique et de genre des dix écoles sous sa tutelle. Elle a abouti à différentes recommandations visant à augmenter ces trois critères de diversité.
Une étude que vient de publier le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire dresse un état des lieux de la diversité sociale, géographique et de genre des dix écoles sous sa tutelle. Elle a abouti à différentes recommandations visant à augmenter ces trois critères de diversité.
Une étude réalisée par le cabinet de conseil 1630 à la demande du ministère de l'Agriculture révèle que les étudiants en agronomie ont des profils similaires à ceux des autres grandes écoles d’ingénieurs avec 60 % d’élèves ayant au moins un parent cadre et sans surprise, les enfants d’exploitants agricoles y sont plus représentés qu’ailleurs.
Le profil diffère pour les écoles vétérinaires puisque plus de 70 % des élèves inscrits en quatrième année ont au moins un parent cadre et contrairement aux cursus agronomiques, la proportion d'étudiants ayant un parent indépendant (incluant les exploitants agricoles) y est relativement faible.
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41% des étudiants d'AgroParisTech ont deux parents cadres
La diversité varie selon les écoles. En matière de diversité sociale, il y a 20 points d’écarts entre AgroParisTech (41 % des étudiants ont deux parents cadres) et l’ENGEES (21 %) et 9 points d’écarts entre la moyenne des 8 écoles agro (26 %) et la moyenne des 4 écoles véto (35 %).
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Une surreprésentation des femmes dans les cursus agro et véto
Une autre caractéristique est le surreprésentation de la gent féminine : la proportion de femmes inscrites dans les cursus agro (67 %) dépasse de 40 points celle des autres cursus d'ingénieurs (27 %). Toutefois, la part des femmes dans les cursus agro est relativement similaire à celle des universités dans les domaines de la science de la vie, de la biologie et de la santé (66 % de femmes).
Les cursus vétérinaires ont la plus forte proportion de femmes parmi les secteurs considérés, avec trois quarts des inscrits étant des femmes en 2021-2022. Cette proportion est légèrement supérieure (8 points de plus) à celle des cursus agro. Pour autant, cette représentation n'est pas très différente de certains cursus universitaires, comme en médecine où 70 % des inscrits sont des femmes.
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Des élèves plus issus de la ruralité
Les écoles agro et véto ont une autre caractéristique commune : elles présentent une plus faible proportion de jeunes issus des espaces des grandes aires urbaines. En 2021-2022, cette part s’élevait à 85 % pour les écoles véto et 84 % pour les agro contre plus de 91 % pour les autres cursus que ce soit universitaires ou des autres grandes écoles. Ces écoles accueillent plus fréquemment des jeunes issus de communes appartenant à une couronne d’un pôle urbain et d’un territoire considéré comme rural. Ainsi, 38 % des jeunes inscrits en quatrième année en véto et 37 % en agro sont dans ce cas, cette part ne dépasse pas 27 % dans les autres cursus de l’enseignement supérieur.
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La voie A-BCPST est fortement discriminante
L’étude explique que, « sans surprise », la voie A-BCPST est socialement et géographiquement peu diversifiée. La réussite au concours A-BIO (agro) est en lien avec l’origine sociale, puisque c’est dans la catégorie des intégrés que l’on trouve la plus forte proportion de candidats dont les parents sont tous les deux cadres.
Au concours A-ENV (véto), ce sont 35,9 % des candidats ayant intégré une école vétérinaire dont les deux parents sont cadres, ce qui est supérieur à la part observée pour le concours A-BIO. Les candidats d’origine plus modeste sont bien moins représentés, que ce soit parmi les candidats qui se présentent (23 %) ou qui se classent (15 % ).
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La voie de l’apprentissage est la plus diversifiée
Selon l’étude, l’ouverture de voies d’accès alternatives aux classes préparatoires ont permis aux écoles d’ingénieurs de disposer d’étudiants plus divers, tant socialement que géographiquement. La voie de l’apprentissage apparaît nettement plus diversifiée que les autres et attire davantage de candidats d’origine modeste. En effet, près de la moitié des candidats n’ont aucun de leur parent cadre et seulement 36 % des intégrés ont un des deux parents cadre. La voie de l’apprentissage est également plus équilibrée entre filles et garçons puisque 52 % des candidats intégrés en écoles sont des filles.
Dix-huit recommandations
Parmi les dix-huit recommandations figurant dans l’étude pour accroître la diversité dans ces écoles, on retrouve la nomination d’un référent diversité par école et la création d’une communauté dédiée à l’échelle du ministère mais aussi le lancement d’une étude spécifique en matière de handicap.
L’étude appelle par ailleurs à une meilleure communication sur la diversité des métiers d’ingénieur agronome. Autre proposition : réaliser une étude d’impact et conduire une concertation sur l'ouverture d'une voie d'accès post-bac pour les écoles agronomiques. Côté accompagnement des futurs candidats, l’étude propose de mettre en place des soutiens financiers pour les candidats aux concours agro-véto et d’améliorer l’information sur les aides financières proposées par les écoles agro-véto afin d’augmenter leur taux de recours.