Ondes électromagnétiques : des éleveurs engagent des procédures judiciaires
Les éleveurs de l’association Anast (Animaux sous tension) vont engager des procédures judiciaires pour faire reconnaître d’importants troubles affectant leurs animaux.
Les éleveurs de l’association Anast (Animaux sous tension) vont engager des procédures judiciaires pour faire reconnaître d’importants troubles affectant leurs animaux.
Selon les éleveurs de l’association, les troubles sont liés aux ondes électromagnétiques émises par des lignes haute tension, transformateurs électriques, antennes relais, éoliennes, ligne grande vitesse… installés près de leurs élevages. Maître François Lafforgue, du cabinet d’avocats TTLA Paris-Marseille, a annoncé le 4 novembre au Mans lors d’une conférence de presse, qu’il allait engager des procédures devant les tribunaux de grande instance de plusieurs juridictions. Les responsables visés, opérateurs de l’électricité et des télécommunications entre autres, seront attaqués pour « trouble anormal du voisinage ». « Une douzaine de dossiers sont complets et beaucoup d’autres vont suivre », affirme Serge Provost, président de l’Anast. Ces éleveurs de vaches laitières, chèvres, bovins viande, volailles, lapins de l’Ouest mais aussi de l’Aveyron, du Nord, du Centre… assurent que, depuis l’installation près de leur élevage d’une source d’ondes électromagnétiques, leurs animaux ont des comportements anormaux et souffrent de pathologies entraînant des baisses de production et des mortalités importantes. Des éleveurs laitiers indiquent qu’ils disposent de chiffres fournis par les robots, prouvant la différence avant/après et montrant que quand la source d’ondes électromagnétiques s’arrête, les troubles disparaissent. En 2015, un éleveur laitier de la Manche, Thierry Charruel, avait réussi à faire condamner RTE (Réseau de transport de l’électricité) pour de tels faits.
Obtenir la transparence totale des rapports
L’avocat a aussi saisi le tribunal administratif de Paris le 30 octobre pour réclamer au ministère de l’Agriculture et au GPSE (Groupement permanent de sécurité électrique) les nombreux rapports d’expertise produits par ce dernier. Créé en 1999 par le ministère de l’Agriculture et EDF, le GPSE associe aujourd’hui la profession agricole et les principaux opérateurs de l’énergie. Il intervient à la demande d’agriculteurs rencontrant des problèmes qu’ils soupçonnent liés à des courants électriques. Les frais d’expertise sont généralement couverts par l’entreprise qui détient l’installation électrique concernée. L’Anast réclame la transparence totale des actions et des résultats du GPSE sur le terrain. « Nous irons jusqu’au bout. C’est un scandale national », déclare Serge Provost.
Une coïncidence chronologique
« Dans 80 % des cas, la remise en équipotentialité des masses permet de régler les problèmes, assure Arlette Laval, du GPSE. Les 20 % qui ne sont pas résolus sont liés à des aspects géobiologiques. Il y a une coïncidence chronologique entre ces installations et l’apparition de problèmes dans les élevages, mais les mesures n’ont jamais montré de tension anormale. »