L’Anses veut mieux prendre en compte l’exposome dans ses travaux, notamment sur les pesticides
L’exposome correspond à l’ensemble des expositions environnementales auxquelles sont soumis les humains tout au long de leur vie et joue donc sur leur santé. L’Anses s’est attachée à mieux le définir à l’occasion d’une autosaisine.
L’exposome correspond à l’ensemble des expositions environnementales auxquelles sont soumis les humains tout au long de leur vie et joue donc sur leur santé. L’Anses s’est attachée à mieux le définir à l’occasion d’une autosaisine.
Apparu en 2005, le concept d’exposome a donc été analysé par l’Anses qui explique que l’objectif de ce dernier est « d’étudier le rôle de l’ensemble des facteurs environnementaux rencontrés au cours d’une vie dans le développement des pathologies » et qu’il « reste largement à être décliné par l’Anses tant sur le plan scientifique que méthodologique ». Il était donc important pour l’Agence d’évaluer les conséquences concrètes qu’ouvre l’inscription du concept d’exposome au niveau législatif et de l’intégration de ce concept dans le déploiement de ses métiers. « Il s’agit d’identifier tant les opportunités, pistes et moyens de sa mise en œuvre que les besoins d’évolution et de compétences nouvelles pour y faire face » ajoute l’Anses.
Mieux comprendre notre état de santé
Dans un avis publié le 3 mars, le Conseil scientifique de l’Anses s’est attaché à mieux définir l’exposome pour formuler des recommandations à l’agence. Le concept d’exposome, soulignent les auteurs, vise à mieux comprendre notre état de santé en étudiant « la totalité des expositions néfastes comme bénéfiques à des agents chimiques, biologiques et physiques, en interaction avec le statut physiologique, le milieu de vie et le contexte psycho-social ». Inclure cette notion dans les études et évaluations concernant les pesticides pourrait notamment conduire à prendre en compte « pour la population générale, les expositions professionnelles, et à l’inverse pour les travailleurs, les sources et voies d’exposition de la vie quotidienne ».
« Une certaine avance par rapport aux autres agences en Europe »
Pour toute saisine, considérer l’exposome pourrait plus généralement encourager les experts à s’interroger « sur les sources et voies d’exposition principales, en évaluant la nécessité de les agréger ». Le Conseil scientifique prévoit plusieurs pistes pour mieux prendre en compte l’exposome dans les travaux de l’agence sanitaire, dont une meilleure transversalité des travaux entre directions, ainsi qu’une mise en commun des données et le développement d’outils adaptés. L’agence conclut : « Pour que l’Anses réponde à ses missions et aux fortes attentes sociétales, il est nécessaire qu’elle amorce dès aujourd’hui le virage de l’exposome. L’Anses est déjà bien engagée dans cette évolution, et dispose même d’une certaine avance par rapport aux autres agences en Europe, par les sujets explorés, les méthodologies développées et les enseignements apportés par les cas concrets déjà réalisés ».