Prix du lait : Les éleveurs français s'impatientent
Avec 428,5 €/1000 l pour Lactalis de prix de base en 38/32 sur juin-juillet-août en moyenne nationale et environ 415 € de prix hors saisonnalité pour Sodiaal (90% en A et 10% en B), le décalage est important avec les prix pratiqués chez nos voisins européens.
Avec 428,5 €/1000 l pour Lactalis de prix de base en 38/32 sur juin-juillet-août en moyenne nationale et environ 415 € de prix hors saisonnalité pour Sodiaal (90% en A et 10% en B), le décalage est important avec les prix pratiqués chez nos voisins européens.
La FNPL, des FDSEA... enchaînent les actions, notamment auprès de la grande distribution, pour réclamer des hausses de tarifs de produits laitiers pour permettre une hausse du prix du lait, dans un contexte d'augmentation des coûts de production, de bonne tenue des marchés et d'impact de la sécheresse sur les stocks fourragers. La FNPL dénonce le fait que les formules de prix du lait contractuelles (inscrites dans les contrats liant les producteurs et les collecteurs transformateurs) ne sont plus appliquées. La Coordination rurale revendique un prix de 500 € pour rémunérer correctement les éleveurs.
Un décalage de prix avec nos voisins
L'écart avec nos voisins européens est marqué : « en mai : 525 €/t aux Pays-Bas, 530 € en Irlande, 486 € en Allemagne », indiquait l'Institut de l'élevage dans sa note de conjoncture de juillet. Et depuis, le prix du lait a continué de grimper en Belgique, au Danemark, aux Pays-Bas et en Irlande. Le prix du lait français de juin est en bas de tableau des pays de l'Union europénne, derrière la Pologne (Observatoire européen de la Commission européenne).
Lactalis sort de la formule de prix
L'Unell et l'OPLGO (associations d'OP Lactalis) n'ont pas conclu d'accord sur le prix du lait avec Lactalis. Le groupe a décidé unilatéralement de reconduire le prix du lait de mai-juin sur juillet et sur août, soit 428,5 euros les 1000 litres. « Lactalis sort de la formule de prix contractuelle ! Il manque plus de 20 €/1000 l par rapport à ce qu'aurait donné la formule. Et c'est en tenant compte du "nouvel indicateur" Beurre Poudre ! (NDLR : il n'est pas validé par l'interprofession) », pointe Frédéric Epineau, président de l'OPLGO.
Pourtant, « depuis mai 2022, tous les indicateurs connaissent une forte hausse. Plus de 5% pour les PGC France (50% du prix dans la formule contractuelle), plus de 13% pour le prix allemand (20% du prix) et plus de 8% de hausse pour l'indicateur Beurre Poudre », soulignent les organisations de producteurs.
Insuffisantes hausses en grande distribution
Lactalis se défend, en rappelant que son prix de base est « un des plus élevés du secteur », et qu'il a augmenté de 23% sur les huit derniers mois. Le groupe insiste sur « une insuffisante revalorisation des prix d'achat des produits laitiers par les clients, et l'explosion des coûts de production industrielle (transport, énergie, emballage...) ».
Sodiaal toujours à la peine retourne en négociations
L'OPLGO entend les arguments de Lactalis et s'inquiète du prix du lait pratiqué par Sodiaal. Ce dernier est de 406 €/1000 l prix de base A sur juin, juillet et août, hors saisonnalité. Soit environ 417 € de prix de base A-B (pas de prix B en août) avec saisonnalité dans le Grand Est, loin du 431,3 € de Lactalis dans cette région. Et depuis le début de l'année, l'écart est d'environ 10 €/1000 l entre Lactalis et Sodiaal (90% de prix A et 10% de prix B) dans cette région.
« Le prix payé aux livreurs Sodiaal rend la coopérative plus compétitive dans les rayons et produit un argument de poids aux GMS pour ne pas accorder de hausses aux transformateurs laitiers », écrit l'organisation de producteurs.
Parce que le prix de Sodiaal est très regardé par ses concurrents, la FDSEA et Jeunes agriculteurs de l'Aveyron ont rencontré Damien Lacombe, président de la coopérative. « Sodiaal envisage la création d'une nouvelle formule de prix (NDLR : la formule n'est plus appliqué depuis le troisième trimestre), et attend de nouvelles négociations avec la grande distribution », indique le communiqué des deux syndicats.