Recensement agricole : qui travaille dans les fermes en 2020 ?
En dix ans, le nombre de personnes travaillant de façon permanente dans les exploitations agricoles françaises a reculé de 21.5%. Leur profil a aussi évolué.
En dix ans, le nombre de personnes travaillant de façon permanente dans les exploitations agricoles françaises a reculé de 21.5%. Leur profil a aussi évolué.
Entre 2010 et 2020, le nombre d’exploitations agricoles a chuté de 20% pour passer tomber à 389 779 exploitations en France (contre 489 977 exploitations dix ans plus tôt), selon les chiffres définitifs du Recensement agricole rendus publics aujourd’hui par le ministère de l’Agriculture.
Au total 758 300 personnes travaillent désormais de façon permanente dans les fermes françaises, c’est 208 000 de moins (-21,5%) qu’il y a dix ans.
15 400 salariés en plus dans les exploitations agricoles
Dans le détail en 2020, la France compte :
- 496 400 chefs d’exploitations ou coexploitants soit 107 500 en moins, -17.8%, qu’il y a dix ans
- 91 500 membres familiaux employés sur les fermes soit 116 000 de moins (-55.9%) qu’en 2010 (à noter que seulement 35% d’entre eux sont à temps complet)
- 170 400 salariés permanents non issus de la famille des exploitants soit 15 400 de plus en une décennie (soit +10%).
En équivalent temps plein (ETP), le volume de travail dans les exploitations agricoles a reculé de 10,8% passant de 739 700 à 659 500. « Pour une exploitation donnée on a plus de volume de travail qu’avant » décrypte Samuel Givois, chargé d’études sur l’emploi et les revenus au service de statistiques du ministère de l’Agriculture. Les exploitations agricoles comptent en 2020 138 300 salariés équivalent temps plein (+8.2% en dix ans) et 75 600 salariés saisonniers ou occasionnels en équivalent temps plein (-4,1% en dix ans).
Les exploitations sous forme sociétaires mobilisent 68% des ETP
En dix ans, le recours à une main d’œuvre salariée extérieure à la famille s’est accru en parallèle du développement des exploitations sous forme sociétaire (EARL, Gaec…), pointe le service de statistiques du ministère de l’Agriculture. Ces entreprises qui ont crû de 9,2% en 10 ans emploient relativement plus de salariés que les autres. Résultat, en 2020, 68% du volume de travail agricole est mobilisé dans une exploitation sous forme sociétaire, soit 448 100 ETP, contre 56% dix ans auparavant.
Par spécialisations, deux secteurs utilisent plus de main-d’œuvre agricole que les autres : la viticulture (19% de la main d’œuvre totale en ETP) et les grandes cultures (18%). Pour une exploitation agricole donnée, c’est le maraîchage et l’horticulture qui mobilisent le plus de main d’œuvre (4,3 ETP par exploitation) devant les fruits et autres cultures permanentes (2,5 ETP) et la viticulture (2,1 ETP).
Hausse de 40% du travail réalisé par les ETA
Sur les exploitations agricoles, travaillent aussi des salariés issus d’entreprises extérieures à l’exploitation agricole à qui cette dernière a délégué une partie de ses travaux. En 2020, 56% des exploitations ont eu recours à des prestations de service, selon les chiffres du recensement agricole 2020. Une proportion stable par rapport à 2010. En revanche ce qui est plus nouveau c’est le volume de travail externalisé aux Entreprises de travaux agricoles (ETA), 14 800 ETP, en hausse de près de 40% en dix ans. Plus les exploitations agricoles sont grandes, plus elles ont recours à l’externalisation pointe le service de statistiques du ministère de l’Agriculture.