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Lutte botrytis en biocontrôle : miser sur la fin de campagne

Il est toujours difficile en vigne de sécuriser pleinement un programme antibotrytis comprenant du biocontrôle. Mais les produits naturels sont intéressants en cas de faible pression ou en secours à l’approche des vendanges.

Le botrytis est difficile à combattre sereinement lorsque l'on utilise des produits de biocontrôle.  © P. Cronenberger
Le botrytis est difficile à combattre sereinement lorsque l'on utilise des produits de biocontrôle.
© P. Cronenberger

Les solutions de lutte contre le botrytis ont fait partie des premiers fongicides vigne à arriver sur le marché du biocontrôle, il y a une dizaine d’années. Aujourd’hui encore, c’est le ravageur contre lequel il existe le plus de substances actives disponibles (9 au total). Pourtant il est toujours aussi difficile d’obtenir des résultats homogènes, comme on peut l’avoir avec les phosphonates sur le mildiou et le soufre sur l’oïdium. « Dans un cas sur trois le traitement est complètement inopérant », regrette Marc Fermaud, chercheur spécialisé dans la lutte contre le botrytis à l’Inrae de Bordeaux. « Remplacer les produits conventionnels par du biocontrôle aux stades classiques A, B et C ne sert à rien, ça n’a pas d’impact sur le champignon », estime de son côté Guillaume Morvan, à la chambre d’agriculture de l’Yonne. Pour lui, les produits de biocontrôle doivent être envisagés comme une sécurité pour ceux qui veulent arrêter les antibotrytis, en intervenant si besoin en complément des mesures prophylactiques. Il faut dire qu’entre le changement climatique et la pression sociétale, cette famille de fongicides n’est plus vraiment à la mode. « Je préconise d’arrêter complètement ces traitements, et d’intervenir seulement en fin de campagne s’il y a besoin », explique le technicien. La stratégie étant d’attendre les prévisions météorologiques des 15 jours avant la vendange estimée et, si la météo attendue est favorable à la prolifération du botrytis, d’appliquer un produit de biocontrôle. Le positionnement tardif est rendu possible grâce aux très faibles délais avant récolte de ce type de produits, généralement 1 à 3 jours. « Nous l’avons déjà fait avec de l’Armicarb et ça a fonctionné, assure-t-il. Il n’y a pas forcément une grande rémanence mais l’état sanitaire se maintient et on peut gagner une semaine pour agir en cas de mauvais temps. »

De bons résultats aussi avec des programmes mixtes

De son côté Thierry Favier, responsable technique vigne du groupe coopératif agricole Provence-Languedoc (CAPL), a fait le choix de programmes mixtes entre conventionnel et biocontrôle. Il est notamment confronté au sujet du botrytis sur des problématiques de raisin de table dans le Vaucluse. « Jusqu’ici les producteurs réalisaient deux à trois antibotrytis conventionnels dans la campagne, dit-il. Mais il commence à y avoir des pressions de la part des metteurs en marchés, qui veulent des raisins sans risque de résidus chimiques. Ça oblige à se tourner vers le biocontrôle. » L’idée est donc de garder un traitement préventif en conventionnel au stade A, puis de basculer sur les produits de biocontrôle si la pression parasitaire reste peu intense. « C’est ce que nous avons fait en 2018 et en 2019 avec les spécialités Mevalone et Rhapsody, et nous avons eu de bons retours », assure le responsable. Si la pression botrytis est forte en revanche, il recommande toutefois de rester sur une stratégie conventionnelle. Cette année le nouveau produit de biocontrôle Julietta, à base de levures Saccharomyces cerevisiae, intégrera le programme proposé par la CAPL.

 

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