Nathalie Grégoire dans le Puy de Dôme : éleveuse, mère et maire
"Je débute mon second mandat comme Maire de Grandeyrolles, une commune de 54 habitants située sur le contrefort est du massif du Sancy, dans le Puy de Dôme, près de Saint Nectaire. Nous avons 47 inscrits. 39 personnes ont voté le 15 mars et nous étions 7 à nous présenter sur l’unique liste. Dans les toutes petites communes, trop peu de personnes veulent s’investir. Même si nous ne sommes pas nombreux à Grandeyrolles, c’est quand même beaucoup de responsabilités et de nombreux petits tracas à résoudre au quotidien. Nous n’avons pas d’employé communal. Beaucoup de tâches sont réalisées par des bénévoles et en particulier par le premier adjoint. Une partie du travail d’entretien est délégué à des prestataires, c’est le cas de la fauche et de l’entretien des haies.
Je me suis installée en 2007. Mon mari travaille à l’extérieur et mes deux enfants ont actuellement 13 et 8 ans. Je réserve mon mercredi après-midi pour la mairie. Je passe également beaucoup de temps au suivi et aux soins de mon cheptel de soixante mères Aubrac. Une quinzaine sont en vêlage d’automne, mais la plupart des mises-bas se déroulent en février-mars. Mes animaux sont en plein-air intégral, sauf les génisses de renouvellement. L’essentiel de mes 110 ha se situent à 750 mètres d’altitude avec un terrain très portant, idéalement adapté à ce mode de conduite en 100% herbe. Les mâles sont vendus broutards, quelques femelles partent pour l’élevage et je fais également un peu de vente directe. Depuis trois ans, les sècheresses récurrentes limitent les frais pour la commune pour l’entretien des bas-côtés des routes dans la mesure où l'herbe ne pousse plus que quelques semaines au printemps. Pour nous éleveurs, cela devient une préoccupation de tous les instants. L’an dernier heureusement que j’avais trente couples en estive près du col de la Croix-Morand, car mes autres lots ont été complémentées en foin 10 mois sur 12. Mon élevage comme ceux situés à proximité ne pourront pas tenir de la sorte une année supplémentaire.
Mon activité d’éleveuse fait que je fréquente régulièrement tous les différents chemins et routes de la commune. Je vois donc pratiquement au jour le jour tout ce qu’il y a à faire en termes d’entretien."