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Moisson 2021 : en colza, bon rendement national avec de forts contrastes régionaux

Les productions de colza s’en sont très bien tirées dans certaines régions comme le Centre Ouest mais n’ont pu redresser la barre dans le Nord et l’Est à cause de fortes précipitations estivales.

Des moyennes de rendement autour de 40 q/ha ont été établies dans des régions comme le Poitou-Charentes ou la Normandie.
Des moyennes de rendement autour de 40 q/ha ont été établies dans des régions comme le Poitou-Charentes ou la Normandie.
© Réussir SA

Plus de 35 q/ha : c’est le rendement moyen national prévu pour le colza en 2021 au 17 août, alors qu’il restait encore de nombreux champs à récolter dans les Hauts-de-France, particulièrement en bordure maritime. « La collecte globale s’établira aux alentours de 3,3 millions de tonnes, soit un niveau équivalent à celui des deux dernières années malgré une baisse des surfaces de 15 % au niveau national sur la même période », communiquait Terres Inovia le 6 août.

La culture du colza a été pour le moins chahutée cette campagne entre conditions sèches de semis, fortes attaques d’insectes et épisodes de gel printanier dans diverses régions. Pourtant, des secteurs enregistrent des rendements records, notamment sur l’ensemble Poitou-Charentes, Vendée et Limousin avec une moyenne estimée à 40 q/ha. La fin de cycle régulièrement arrosée a généré des conditions de remplissage optimales.

La Normandie et l’ouest de l’Île-de-France réservent également de bonnes surprises avec une fourchette de 38-42 q/ha. « Dans les parcelles saines, des pointes de rendement de 47-48 q/ha ont été rapportées voire bien plus dans les terres à haut potentiel (50 à 60 q/ha) », rapporte Jean Liéven, ingénieur régional Terres Inovia.

Des germinations de graines dans les siliques

Il n’en est pas de même pour toute la partie nord et est de la France. En Hauts-de-France et dans le Grand Est, on a pu constater des germinations de graines dans les siliques. Du jamais vu pour des conseillers agricoles qui œuvrent parfois depuis plusieurs dizaines d’années. « Les rendements s’avèrent médiocres : de l’ordre de 25 q/ha voire moins dans certains secteurs de Lorraine, 30 à 32 q/ha en Champagne et en Bourgogne Franche-Comté sur, en plus, de faibles surfaces », constate Laurent Jung, de Terres Inovia Nord-Est.

« Dans l’Aisne, les rendements sont très hétérogènes : de 10 à 45 q/ha avec une moyenne bien inférieure aux autres années, observe Alain Tournier, de la Chambre d’agriculture de l’Aisne. Les colzas ont souffert du froid avec des floraisons qui ont traîné parfois sur six semaines. Puis des colzas mûrs ont parfois reçu plus de 100 mm de précipitations, conditions propices aux germinations sur pied. Enfin, des parcelles montrent des tapis de repousses de colza, preuve qu’il y a eu beaucoup de pertes de graines. »

Dans ces régions, hétérogénéité rime avec médiocrité des récoltes. Pourtant, les intentions de semis sont à la hausse pour cette culture, avec des conditions d’humidité de sols favorables aux implantations et des cours du colza très élevés.

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