[Maladie] Combattre la ramulariose de l’orge
La ramulariose a fait son son apparition sur orge au début des années 2000 en France. Depuis, elle est devenue une maladie régulière sur cette céréale.
La ramulariose a fait son son apparition sur orge au début des années 2000 en France. Depuis, elle est devenue une maladie régulière sur cette céréale.
Description : reconnaître les symptômes de ramulariose
De petites taches brunes rectangulaires suivant les nervures sur les feuilles peuvent être la marque de la ramulariose (Ramularia collo-cygni) sur orges. De 2 à 5 mm de long sur 1 à 2 mm de large, ces taches sont entourées d’un halo chlorotique. Elles traversent les feuilles et sont visibles sur les deux faces, avec des lésions plus foncées sur la face supérieure.
Ces symptômes peuvent ressembler à ceux d’autres maladies foliaires. Pour confirmer le diagnostic sur ce pathogène, il faut observer à la loupe la face inférieure des feuilles, au niveau des taches les plus nécrosées, et rechercher un duvet blanc composé d’alignements de petits points blancs (bouquets de spores). Le pathogène accélère la sénescence des feuilles. Les taches de ramularioses restent perceptibles sur les feuilles desséchées avec l’apparition de points noirs. Des symptômes sont parfois visibles sur les barbes des épis.
Comment contrôler la ramulariose sur orges
Agronomie : Les pratiques agronomiques ont peu d’effet sur la ramulariose. Comme pour d’autres maladies, la modération dans la fertilisation azotée réduira le risque. Bien gérer les graminées adventices et les repousses d’orges ainsi que les résidus de pailles qui peuvent être une source d’inoculum pour les contaminations.
Variétés : La majorité des variétés d’orge d’hiver reste assez sensible à la ramulariose. Parmi les variétés les plus tolérantes chez les escourgeons, on peut retenir SY Scoop, KWS Jaguar, KWS Joyau, KWS Volcanis, LG Zebulon, SY Maliboo… Chez les orges d’hiver 2 rangs, Noblesse et Majuscule sont les obtentions les moins sensibles. Des escourgeons comme LG Zenka, Visuel et Pixel se montrent sensibles à la maladie. Parmi les orges d’hiver à orientation brassicole, Démentiel se montre la plus tolérante devant Etincel et KWS Faro, assez sensibles.
Chimie : Le développement de la ramulariose est difficile à prédire car il débute généralement après l’épiaison, selon Arvalis. Une application de fongicide au stade « sortie des barbes » (traitement T2) est bien positionnée dans la plupart des cas. Sur les variétés sensibles à la ramulariose, compléter le produit positionné en T2 avec Sesto 1,2 l/ha (17,50 €) à base de folpel ou privilégier les solutions à base de benzovindiflupyr (Elatus Era) ou de méfentrifluconazole (Revistar XL, Amplitude, Zoom, Isix). À l’apparition des symptômes, la maladie ne peut plus être contrôlée.
Quatre points clés sur la ramulariose de l’orge
Ne pas confondre avec l’helminthosporiose. Les taches de ramulariose ressemblent à des mini-taches d’helminthosporiose. Mais cette dernière provoque en outre des nécroses longitudinales pouvant atteindre plusieurs centimètres et il n’y a pas de formation blanchâtre à la face inférieure des feuilles.
Ne pas confondre avec les grillures pour lesquelles les grandes zones brun-violacé composées de multiples ponctuations n’apparaissent qu’à la face de la feuille exposée à la lumière. Quant aux taches physiologiques, elles ne montrent pas de halo jaune ni de formation blanche à la face inférieure.
Les années humides à l’épiaison sont favorables au développement de la ramulariose, avec présence de spores dans l’air corrélée à la pluie. Mais de simples rosées peuvent suffire pour que la maladie apparaisse. Les températures élevées (20 à 28 °C) lui sont favorables.
L’impact s’élève à 10 % du rendement pour la plupart des attaques. La nuisibilité de la ramulariose se situe au même niveau que celle de la rhynchosporiose et de la rouille naine, mais en deçà de celle de l’helminthosporiose.