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« Une salle de traite 2x8 pour traire 80 vaches en une heure »

Le Gaec Arbez à Longchaumois dans le Jura a opté pour une salle de traite TPA avec sortie rapide installée dans un nouveau bâtiment, afin de gagner en temps de traite.

Situé en zone AOP (trois agréments : Comté, Morbier et Bleu de Gex), le Gaec familial compte deux associés Carine et Flavien Arbez. Jusqu’en janvier dernier, une salle de traite TPA simple quai à 12 postes assurait la traite des 80 montbéliardes dont la production atteint 600 000 litres. « On y passait deux heures et demie à deux trayeurs. Une astreinte qui devenait insupportable depuis le départ en retraite du père de Flavien en 2014 et malgré l’embauche d’un apprenti », retrace Carine Arbez, qui a rejoint le Gaec en 2012. Le choix de la nouvelle installation de traite a été mûrement réfléchi par les deux associés. « L’objectif était d’assurer la traite avec une seule personne en une heure, sachant que la solution du robot, pourtant séduisante, ne pouvait s’envisager avec l’AOP. » Après avoir écarté le choix du roto pour des raisons de coût, les deux associés se sont concentrés sur les installations en TPA, un mode de traite dont ils avaient l’expérience. « Avantageuse économiquement, la solution du simple équipement que certains constructeurs nous proposaient, ne nous semblait pas satisfaisante en termes de confort et de débit de traite. C’est en découvrant des TPA avec dispositif de sortie rapide sur des fermes en Allemagne, que j’ai eu le déclic, assure Carine Arbez. La rapidité de sortie des vaches m’a impressionnée. »

Optimiser l’entrée et la sortie des vaches

Il ne restait plus qu’à convaincre GEA d’importer en France la salle de traite identifiée, ce que le constructeur a fait depuis l’automne dernier. L’installation 2x8 DairyParlor P7550 (anciennement Global 90 VL) mise en service en janvier au Gaec Arbez, est ainsi la première du genre en France pour la marque. « Le principal avantage de cette salle de traite est son système de relevage vertical des lices, qui permet de dégager la sortie des vaches en 5 secondes. Un seul gros vérin pneumatique alimenté par une réserve d’air actionne les deux modules de quatre postes à l’aide d’un système très simple à câbles. Les portillons de séparation suspendus limitent le nombre de poteaux, dégageant l’espace, aussi bien à l’entrée, qu’à la sortie des vaches. » Après six mois d’utilisation, l’objectif des éleveurs est quasiment atteint. « Actuellement, je mets une heure pour traire 72 vaches, sans m’imposer un rythme infernal, tout en respectant une routine de traite incluant systématiquement : trempage avec produit moussant, nettoyage avec lavette individuelle, tirage des premiers jets et post-trempage. J’ajuste également l’indexation à chaque entrée des vaches, pour s’adapter à leur gabarit. Nous n’avons pas opté pour l’indexation individuelle, une option trop coûteuse au regard des avantages qu’elle procure », souligne Carine Arbez.

Simplifier le nettoyage

Le Gaec aurait pu encore gagner du temps en optant pour le faisceau Apollo qui automatise le post-trempage dans le manchon en fin de traite. « Le faisceau étant automatiquement rincé et désinfecté entre chaque vache, cette option n’est malheureusement pas compatible avec le cahier des charges du Comté », regrette-t-elle.

L’efficacité s’explique également par le soin apporté aux flux des animaux. Installée dans un nouveau bâtiment séparé de la stabulation, la salle de traite est précédée d’une aire d’attente équipée d’une barrière poussante automatique (CowMander 640), synchronisée avec les deux portes d’accès aux stalles. « La présence des deux couloirs de retour évitant l’utilisation d’un pont, ou encore l’absence de marches, améliorent aussi le flux des animaux, complète Flavien Arbez. Nous avons été très exigeants avec le maçon pour tout gérer avec des pentes. » Ce dernier point facilite également le nettoyage, un autre poste dont les associés souhaitaient réduire au maximum la durée. « Avec le nombre limité de poteaux dans la salle de traite, la gouttière et les pare-bouses, on nettoie tout au surpresseur sans difficulté. L’aire d’attente étant raclée par la barrière poussante à son retour, il ne reste que les couloirs de retour à racler. »

Des composants surdimensionnés

Dernier atout de cette salle de traite venue des États-Unis, « la construction massive avec notamment les poteaux principaux scellés dans le béton et reliés par des traverses au-dessus de la salle de traite, ou encore les épaisseurs d’acier et d’inox généreuses, sont gages de robustesse. Disponible jusqu’en 2x50, cette salle de traite est conçue à l’origine pour les très grands troupeaux. » Le système de sortie rapide ne demande ainsi que très peu d’entretien : « il suffit de graisser les six câbles une fois par mois. »

 

 

Salle de traite, DAC et nurserie sous le même toit

Le Gaec Arbez a profité du renouvellement de son équipement de traite pour construire un nouveau bâtiment dans le prolongement de la stabulation principale, les deux étant séparés par une aire d’exercice extérieure. Outre la salle de traite et son aire d’attente, le nouveau bâtiment à ossature bois abrite un box où sont isolées les vaches sortant de la salle de traite, grâce à une porte de tri. Les stations de DAC ont également migré dans ce bâtiment, améliorant leur accès par rapport à l’ancien emplacement. Enfin, on y trouve la nouvelle nurserie équipée d’un DAL, pouvant accueillir l’ensemble des veaux dans les meilleures conditions, grâce à une isolation du toit et de deux façades, ainsi qu’à un rideau à membranes gonflables Lumitherm pour gérer les ouvertures. Outre le bureau du Gaec, les associés prévoient, par ailleurs, d’y aménager un logement pour les apprentis. Au global, l’investissement s’élève à 450 000 euros.

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Optimiser la cadence de traite en TPA

Avec l’augmentation de la taille des troupeaux, les éleveurs réfractaires au robot misent sur des installations au confort et à la cadence de traite accrue. Si le manège de traite fait figure de favori pour les performances de traite, il a l’inconvénient d’être coûteux et gourmand en espace. Avec sa cadence de traite optimisée, la salle de traite parallèle (ou TPA) à sortie rapide tire son épingle du jeu en offrant plus de souplesse pour un éventuel agrandissement par l’allongement la stalle et en facilitant le pré et le post-trempage, notamment face à un roto extérieur.

L’évolution de l’offre des constructeurs dans ce domaine démontre cet intérêt croissant pour ces TPA optimisées. Delaval avec son modèle Champion et plus récemment GEA avec sa P7550, se sont démarqués en important en Europe des modèles conçus à l’origine pour des très grands troupeaux et des utilisations intensives, commercialisés à l’origine sur le continent américain. Ces TPA s’illustrent par leur robustesse en faisant appel à des sections de tubes et des épaisseurs d’acier surdimensionnés. Elles ont aussi comme point commun leur système de levage vertical rapide de la lice avant (2 panneaux de 4 ou 5 places), utilisant un gros vérin pneumatique couplé à un système à câbles et poulies.

Différents systèmes de levage vertical

Fullwood Packo a également développé une TPA à sortie rapide, mais plus européanisée. Proposée en deux versions Quick RE et REV, la seconde intégrant des alimentateurs, celle-ci utilise un système de relevage vertical de la lice avant à l’aide de vérins hydrauliques au niveau de chaque poteau principal, implanté tous les cinq postes. De développement récent avec une conception qui lui est propre, la salle de traite Smartway 90 de Boumatic se démarque par son relevage de lice avant associant un mouvement vertical et rotatif. Chaque poteau principal, positionné tous les quatre postes, est équipé d’un vérin pneumatique vertical pour le relevage de la lice. Le support coulissant reçoit un second vérin oblique assurant le pivotement de la lice vers le haut. Cette combinaison a l’avantage d’offrir un grand dégagement et une descente progressive permettant d’améliorer la sortie des vaches. Un mode permet la descente automatique de la lice, un capteur sécurisant le mouvement pour stopper la lice en présence d’une vache qui ne se dégage pas. À noter, que Delaval propose également ce type d’automatisme sur la stalle Champion. Boumatic commercialise par ailleurs une stalle parallèle à sortie rapide équipée d’un relevage de la lice uniquement vertical (vérins pneumatiques verticaux) avec l’Xcalibur 90LX, conçue à la base pour le marché américain.

 

-> Raisonner la circulation à l’échelle du bâtiment

Inutile d’investir dans une TPA à sortie rapide si la configuration du bâtiment ne permet pas d’optimiser la circulation des vaches en entrée et sortie de salle de traite. L’aménagement de l’aire d’attente, la présence d’une passerelle, la largeur des couloirs sont autant d’éléments qui peuvent impacter le rythme de la traite. En rénovation, l’implantation d’une TPA à sortie rapide n’est pas toujours évidente. À défaut, certains constructeurs préconisent des épis 50 degrés à sortie rapide, ou encore la TPA à sortie latérale comme le propose Packo Fulwood avec sa stalle Quick E. Autre évolution à prendre en compte, l’alimentation dans la salle de traite est de plus en plus demandée par les éleveurs qui souhaitent faire pâturer au maximum un grand troupeau. La gestion des DAC devant limitante, ils préfèrent apporter l’aliment au moment de la traite. Ainsi, les alimentateurs ne sont pas toujours compatibles avec certaines TPA, ou demandent un investissement plus conséquent par apport à un épi.

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