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Quelles solutions pour charger une bétaillère en sécurité ?

Les opérations de chargement et de déchargement des bovins dans une bétaillère constituent un risque pour les éleveurs. Les constructeurs, bien conscients des dangers, rivalisent heureusement d’inventivité pour proposer des dispositifs renforçant la sécurité.

<em class="placeholder">Les animaux montent dans la betaillère à depose à plat Joskin.</em>
Les remorques bétaillères reçoivent divers dispositifs spécifiquement conçus pour sécuriser l’opérateur au chargement et déchargement des animaux.
© Joskin

Dans les exploitations d’élevage, le transport du bétail est une tâche pour laquelle la sécurité des opérateurs n’est pas à négliger, surtout lors des phases de chargement et de déchargement des animaux. Heureusement, les bétaillères de dernière génération accèdent à de nombreux équipements qui facilitent la manipulation des bovins tout en limitant les risques d’accidents. De nombreux constructeurs, à l’instar de Bruneau, Cosnet, Demarest Rolland, Joskin, JP Construction, Lenormand, Mazeron, Ponge, Promodis, Rolland, Satène… se sont ainsi attachés à mettre en place des solutions pour renforcer le confort et la sécurité.

Un plancher non glissant et insonorisé

<em class="placeholder">poignet de la porte arrière d&#039;une bétaillère Joskin.</em>
Chez Joskin, la poignée des portes arrière dispose de trois positions : verrouillage par double verrou haut et bas, position neutre pour la fermeture et « porte libérée » pour l’ouverture. © D. Laisney

Le revêtement au sol des bétaillères assure la sécurité et le confort des animaux. Il en existe différents types : en tôle larmée, en époxy, en aluminium sur bois marin, en tapis en caoutchouc, en caoutchouc liquide ou encore en résine antidérapante. Ce dernier matériau se révèle comme le bon compromis pour l’utilisation d’une bétaillère dans une seule exploitation. En effet, la résine réduit le bruit et par conséquent le stress des animaux. Lorsque la bétaillère est partagée entre plusieurs exploitations, le plancher doit être facilement lavable et résister aux produits désinfectants ou au nettoyeur haute pression, ce qui n’est pas le cas pour le revêtement en résine (contenant de l’époxy ou du polyuréthane). Le plancher en caoutchouc (naturel ou synthétique) ou en caoutchouc liquide (mélange de caoutchouc broyé en suspension dans un solvant, venant se solidifier) est alors recommandé, car il a l’avantage d’être plus silencieux que les autres revêtements. Le fond en aluminium sur bois marin, plus résistant à l’humidité, apporte le meilleur compromis, mais il est le plus onéreux.

Un chargement au ras du sol

<em class="placeholder">Déchargement des animaux sur la bétaillère Joskin à dépose au sol.</em>
Les bétaillères à dépose au sol présentent l’avantage de supprimer l’effet de rampe pour l’animal. © Joskin

Les bétaillères se déclinent en deux grandes familles : à pont ou à dépose au sol par abaissement du plancher. La première variante, simple et économique, nécessite de placer de préférence la remorque sur un terrain plat, afin de limiter le pourcentage de pente de la rampe. Cette dernière se déploie généralement à l’aide d’un système d’assistance à ressorts. L’accès peut être facilité par l’adoption d’un pont de grande longueur, représentant toutefois un poids élevé, qui s’accompagne idéalement d’un mécanisme d’abaissement et de relevage hydraulique. Pour l’actionner, Ponge propose, par exemple, une radiocommande permettant à l’opérateur de se tenir à l’écart. Le pont basculant se complète avec des barrières latérales pour canaliser les animaux.

La société Rolland est une des premières à avoir développé, sous la dénomination Plain-pied, un système permettant de poser l’arrière de la remorque au sol. Cela supprime, pour l’animal, l’effet de rampe, laissant place à une unique marche allant de 15 à 35 cm de hauteur, selon les fabricants et les modèles. Ce principe est aujourd’hui repris par une grande majorité des constructeurs de bétaillères et commercialisé, par exemple, sous le nom de Ras-du-sol chez Joskin, Pose à terre chez Ponge, Bruneau et Lenormand, etc. Il repose sur un ou plusieurs essieux surbaissés, où les roues viennent s’encastrer hydrauliquement dans la caisse, entraînant la présence dans l’espace de chargement de passages de roue plus ou moins encombrants, qui augmentent le risque de chute des animaux dans la caisse. Cette solution s’avère plus onéreuse à l’achat vis-à-vis d’un système à pont, mais se révèle plus confortable à l’usage.

Des portes antiretours

<em class="placeholder">Porte arrière d&#039;une bétaillère Rolland.</em>
Le système de fermeture antiretour des portes des bétaillères limite tout retour en arrière des ouvrants ou se bloque, à la fermeture, dès qu’un animal exerce une forte pression dessus. © Rolland

Les portes des bétaillères peuvent être équipées d’un mécanisme antiretour à crans, qui les bloque si l’animal vient à les pousser violemment. Cette sécurité est commercialisée sous l’appellation Autolock chez Demarest Rolland, AFS chez Ponge… Elle limite également les risques d’ouverture accidentelle pendant le transport. Certains constructeurs proposent aussi des verrous s’enclenchant automatiquement une fois les portes refermées. Des capteurs détectent même le bon verrouillage, avant d’autoriser d’autres actions comme le relevage du pont hydraulique. Le système de sécurité antiretour des portes est aussi proposé avec des vérins hydrauliques synchronisés. Ces derniers empêchent tout retour en arrière des portes, ou alors se bloquent dès qu’un animal exerce une forte pression lors de la fermeture. Certains modèles de bétaillères s’accompagnent même d’une télécommande pour les piloter à distance, limitant tous contacts fortuits avec les animaux. Cette fonctionnalité est notamment commercialisée par Lenormand sous le nom de Bétadist et par Ponge.

Des barrières ne laissant aucune échappatoire

<em class="placeholder">Remorque bétaillère Lenormand avec les barrières coulissantes déployées.</em>
Les systèmes d'ajustement de la hauteur des barrières latérales limitent l'espace entre la lisse inférieure et le sol, afin de ne laisser aucune échappatoire aux animaux. © Lenormand

Pour former un couloir de chargement, les constructeurs montent des barrières latérales pivotantes ou coulissantes. Généralement, ce type de barrière est conçu le plus compact possible, afin de respecter le gabarit routier et ne pas pénaliser la largeur utile de la caisse. Demarest Rolland commercialise, par exemple, le système Swift composé de barrières latérales coulissantes reposant sur un rail monté sur un parallélogramme déformable, permettant de s’adapter au dénivelé du terrain en position dépliée. Les barrières latérales existent aussi avec un mécanisme de réglage en hauteur assisté par un vérin à gaz, afin de réduire l’espace entre la lisse inférieure et le sol pour éviter aux animaux de passer en dessous.

Des compartiments mobiles dans la caisse

<em class="placeholder">Télécommande ouvrant à distance les portes arrières de la bétaillère Ponge.</em>
Le marché des bétaillères recense diverses fonctionnalités radiocommandées, telles que le pilotage du pont hydraulique ou encore la fermeture et l'ouverture des portes à distance. © D. Laisney

Les cloisons dans les remorques bétaillères permettent de séparer les animaux durant le transport et réduisent les risques de blessure de l’opérateur dus aux mouvements brusques du bétail. Elles peuvent être de type tôlées ou tubulaires. Les cloisons tôlées, plus légères, présentent une surface lisse et pleine, limitant les stimulations visuelles sur les animaux. Les séparations tubulaires, quant à elles, sont plus solides, mais plus lourdes. Afin d’assurer l’agencement des cases dans la bétaillère, les constructeurs développent différents systèmes de déplacement des cloisons intérieures. Cela peut s’effectuer à l’aide d’un rail suspendu avec des glissières latérales. Ces cloisons mobiles présentent l’intérêt de maintenir les animaux suffisamment serrés les uns contre les autres, quand la bétaillère est partiellement remplie : cela réduit les risques de chute du bétail, en cas de freinage un peu sec. Les bétaillères accèdent aussi à des cloisons avec une ou plusieurs portes battantes ou coulissantes intégrant une partie fixe qui sert de zone de protection pour l’opérateur.

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