Une offre multiple de robots repousse-fourrage
Réputés améliorer les performances de production en permettant de meilleures ingestions, les robots pousse-fourrage sont de conception assez différente. Tour d’horizon de l’offre.
Réputés améliorer les performances de production en permettant de meilleures ingestions, les robots pousse-fourrage sont de conception assez différente. Tour d’horizon de l’offre.
Les offres de robots pousse-fourrage se sont multipliées ces dernières années. Outre le pionnier Lely, sept autres marques se partagent le marché français. La moitié d’entre elles (Lely, GEA, Joz, Rovibec) proposent des produits conçus sur le principe d’un tambour rotatif qui se déplace en ligne droite le long de la table d’alimentation en poussant le fourrage vers le cornadis. Les autres marques (WasserBauer, CRD, ALB Innovation, Tatoma) ont adopté des concepts très différents : vis sans fin ou lame de raclage. Les pousse-fourrages se distinguent aussi par leur système de guidage. Si les robots Lely se repèrent directement dans l’espace grâce à plusieurs types de capteurs (voir ci-contre), les pousse-fourrages des autres marques se déplacent en suivant des circuits matérialisés au sol, soit par un fil aimanté enfoui dans le béton (filoguidage) et formant une boucle à partir de la station de charge (ALB, CRD, Rovibec), soit par des aimants (WasserBauer) ou des transpondeurs (Joz, GEA) associés à un gyroscope, qui maintient le robot dans la bonne direction et à un encodeur au niveau des roues, qui mesure la distance parcourue. Les transpondeurs sont des petites cartouches insérées en ligne dans le béton tous les 2 à 2,50 mètres qui identifient le robot.
À chaque passage, le robot se rapproche du cornadis
Les adeptes du filoguidage mettent en avant la fiabilité de la trajectoire. Ceux qui ont fait le choix des transpondeurs louent leur facilité de pose et la capacité du système à identifier à tout moment la position du robot et donc sa souplesse d’action. Il peut ainsi exécuter des régimes de poussée différents sur un même circuit selon les lots d’animaux. Dans tous les cas, le robot peut se décaler par rapport au fil ou à la ligne de transpondeurs pour s’adapter à la largeur de l’andain de fourrage. Et, si nécessaire, une deuxième ligne de fil ou de transpondeurs peut être ajoutée à 40 ou 50 cm de la première pour augmenter la largeur de travail. Au fur et à mesure de ses passages, le robot va se rapprocher du cornadis. Le déplacement est assuré par deux roues à motorisation électrique et une roue folle stabilisatrice. Lorsqu’il n’est pas en service, le robot revient à la station de recharge des batteries. Le temps de marche peut aller jusqu’à 18 - 19 heures par jour. La plupart des modèles proposés peuvent se déplacer d’une stabulation à l’autre si les circuits ont été prévus et si la pente n’est pas trop forte. Les pousse-fourrages sont lestés afin de permettre une bonne adhérence lors de la poussée. Ils sont équipés de systèmes de sécurité qui les stoppent en cas de contact avec un obstacle. Après mise en service par l’installateur, qui fait « reconnaître » le circuit au robot, l’éleveur n’a plus qu’à programmer le fonctionnement au quotidien (horaires de passage, distance par rapport au cornadis…).
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Juno 100 et 150 de Lely
Lely propose deux modèles de robot pousse-fourrage : le Juno 150 et le Juno 100, plus petit et avec quelques fonctions en moins. Fonctionnant sur le principe d’un tambour rotatif, le robot se repère dans l’espace grâce à quatre capteurs. Un système hérité des robots d’alimentation dont le constructeur loue la simplicité d’installation et la souplesse de fonctionnement. Un capteur à ultrasons donne la distance par rapport au mur ou au cornadis (ou barre au garrot). Un gyroscope indique la direction à suivre. Un encodeur sur les roues calcule la distance parcourue. Et, enfin, un capteur inductif détecte une bande métallique au sol qui signale le début et la fin du parcours de repousse. Sur le modèle 150, ce capteur peut guider le robot d’un bâtiment à l’autre en suivant une bande insérée dans le sol. La jupe rotative n’est pas motorisée. C’est le frottement au sol lors de l’avancement qui la fait tourner grâce à son inclinaison. Une bande en silicone assure le contact avec le sol.
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Moov de JOZ et Frone de GEA
Le constructeur néerlandais Joz propose un pousse-fourrage à tambour rotatif guidé par transpondeurs et gyroscope. Celui de GEA est fabriqué dans la même usine et possède des caractéristiques assez similaires. Le tambour du premier est en inox et celui du second en matériau composite. Il est entraîné indépendamment de l’avancement.
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Ranger de Rovibec
Rovibec, constructeur canadien, a opté pour la solution du filoguidage pour son robot à tambour (en inox). Celui-ci est motorisé et ses 15 faces forment des angles dans le but de mieux accrocher le fourrage qu’une forme ronde. Ce modèle est aussi distribué par Boumatic sous son propre nom.
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Cow-Boy d’ALB Innovation
Hormis le guidage par fil périmétrique (filoguidage), le robot pousse-fourrage de la société ligérienne ALB Innovation n’a rien de commun avec ses concurrents. Il pousse le fourrage par un mouvement de va-et-vient. Il avance de 70 cm puis pivote sur la gauche pour repousser le fourrage vers le cornadis avec son flanc en caoutchouc et ainsi de suite. Il peut adapter sa trajectoire au volume de fourrage grâce à un capteur d’effort moteur. Il est prévu aussi pour racler les refus. Un vérin électrique écarte une extrémité de la lame en caoutchouc et le robot se met en mode d’avancement simple. La lame ne touchant pas le sol (1 cm), une brosse à l’arrière assure le balayage de la surface.
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Alim’Concept de CRD
Le robot Alim’Concept de CRD (Concept Rolland Développement) est piloté par filoguidage. La poussée est effectuée par une lame, positionnée légèrement de biais, sur laquelle est monté un tapis cranté rotatif qui ramène le fourrage vers le cornadis. La lame s’abaisse automatiquement à l’approche du fourrage et se relève à la fin grâce à des plaques repères disposées au sol. Il peut racler les refus. Une version « bien plus performante » du robot est en cours de finalisation, indique le constructeur mayennais.
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Butler Gold de WasserBauer
Avec sa grosse vis sans fin, positionnée légèrement de biais, le Bultler Gold pousse le fourrage vers la gauche tout en le mélangeant. Il est guidé par des aimants encastrés dans le sol et peut se déplacer d’un bâtiment à l’autre. Il peut être équipé en option d’une double trémie (200 litres) pour distribuer de petites quantités de concentrés ou minéraux afin de redonner de l’appétence à la ration. La station de charge est une simple plaque en acier fixée au sol sur laquelle il est possible de rouler avec des engins lourds.
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Marius de Tatoma
Le constructeur espagnol lancera la commercialisation en France de son robot pousse-fourrage Marius lors du prochain Space. Il sera capable de se déplacer d’un bâtiment à l’autre grâce à une navigation basée sur plusieurs types de capteurs et équipements de navigation (gyroscope, GPS). Équipé de deux puissants moteurs (1 kW), il pourra franchir des pentes de 25 %. La poussée du fourrage sera assurée par une lame métallique à angle réglable. Ce robot se veut très polyvalent : la lame pourra être changée pour assurer de nouvelles fonctions (déneigement, raclage…).
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