« Nous avons investi dans un robot repousse fourrage pour anticiper le passage de 3 à 2 UTH et gagner en confort »
Au Gaec du Rocher à Saint-Loup-du-Gast en Mayenne, le robot repousse fourrage assure une tâche simple, mais contraignante et chronophage. Il facilite l’organisation du travail et permet à un des deux associés de gérer seul le suivi quotidien des 300 bovins, dont 130 taurillons.
Au Gaec du Rocher à Saint-Loup-du-Gast en Mayenne, le robot repousse fourrage assure une tâche simple, mais contraignante et chronophage. Il facilite l’organisation du travail et permet à un des deux associés de gérer seul le suivi quotidien des 300 bovins, dont 130 taurillons.
![Didier Belliard, Chantal Belliard, Quentin Belliard et Adélaïde Belliard devant le rocher du Gaec du Rocher à Saint-Loup-du-Gast (Mayenne)](https://medias.reussir.fr/machinisme/styles/normal_size/azblob/2025-02/rma2501_gaec_rocher_robot_crd.png.webp?itok=wCvpxP7J)
« L’achat du robot repousse fourrage CRD fin 2021 avait été réalisé en prévision de l’évolution programmée à la baisse du nombre d’associés. Depuis le 1er janvier 2025, nous sommes, en effet, passés de 3 à 2 UTH (unité de travailleur humain) pour gérer 300 têtes de bétail. Mon épouse Adélaïde vient de me rejoindre dans le Gaec du Rocher et mes parents, avec qui j’étais associé depuis près de 12 ans, sont partis à la retraite », précise Quentin Belliard, installé à Saint-Loup-du-Gast en Mayenne. L’exploitation produit une centaine de taurillons par an et 691 000 litres de lait. Elle dispose d’un site principal, au lieu-dit Le Rocher, où se trouvent le bâtiment des bovins viande en finition (rouge des près et prim’Holstein) et la stabulation à logettes des vaches laitières (65 à 70 VL traitées par un robot DeLaval). Le second site, distant de 1 500 mètres, accueille les génisses et les jeunes mâles destinés à l’engraissement.
![<em class="placeholder">Robot repousse fourrage CRD Alim Big dans bâtiment avec taurillons Rouge des prés (ex Maine-Anjou) et Prim'Holstein du Gaec du Rocher à Saint-Loup-du-Gast (Mayenne)</em>](https://medias.reussir.fr/machinisme/styles/normal_size/azblob/2025-01/_rma2501_gaec_rocher_robot_repousse_fourrage_crd_02.jpeg.webp?itok=QBVV0M3E)
Une seule distribution de la ration par jour
Le relief important et la présence de deux sites ne permettent pas d’automatiser la distribution des fourrages. Les rations sont préparées et distribuées uniquement le matin à l’aide d’une remorque mélangeuse à deux vis verticales de 18 mètres cubes équipée d’une turbine de paillage. Le remplissage est intégralement réalisé sur le site principal par une chargeuse articulée. Un tracteur avec chargeur frontal, présent sur le second site, est, lui, utilisé pour mettre les balles de paille dans le bol pailleur. À cet endroit, la repousse du fourrage reste manuelle. « Il faut chaque jour une heure et 15 minutes pour préparer les rations et pailler. Dès que l’alimentation est distribuée, une seule personne est en mesure d’assurer le suivi des animaux en journée. L’avantage du robot repousse fourrage est qu’il dispense de monter sur un engin ou de réaliser cette tâche avec une pelle et un balai, apprécie l’éleveur. Il intervient aussi à des heures précises : deux fois par jour sur la table d’alimentation de 30 mètres de long des taurillons et six fois sur celle de 50 mètres de long des vaches laitières. »
![<em class="placeholder">Robot repousse fourrage CRD Alim Big circulant à l'extérieur des bâtiments sur une rampe avec une pente de 16 % au Gaec du Rocher à Saint-Loup-du-Gast (Mayenne)</em>](https://medias.reussir.fr/machinisme/styles/normal_size/azblob/2025-01/_rma2501_gaec_rocher_robot_repousse_fourrage_crd_03.jpeg.webp?itok=BxxyyGQL)
Un fort dénivelé entre les deux bâtiments d’élevage
Lors de la réflexion d’acquisition du robot repousse fourrage, les éleveurs avaient deux grandes exigences, car la stabulation des taurillons, située sur le site principal, jouxte celle des vaches laitières, mais elle se trouve en contrebas. Pour le premier critère incontournable, l’automate devait être capable de grimper et de descendre la rampe inclinée de 16 % reliant les deux bâtiments. Pour la seconde exigence, la présence d’une jupe relevable s’avérait indispensable comme le circuit passe dans des zones souillées. « Nous avons étudié différents types de robots et écarté d’emblée ceux qui raclent le sol en permanence, car ils auraient ramené de la saleté dans l’alimentation », se rappelle Didier Belliard. La proximité de l’usine CRD, située à 35 km, et la volonté de cette entreprise mayennaise de développer leur automate repousse fourrage Alim Big, ont finalement convaincu les éleveurs d’investir dans un matériel français.
![<em class="placeholder">Robot repousse fourrage CRD Alim Big devant cornadis avec vaches laitières Prim'Holstein au Gaec du Rocher à Saint-Loup-du-Gast (Mayenne)</em>](https://medias.reussir.fr/machinisme/styles/normal_size/azblob/2025-01/_rma2501_gaec_rocher_robot_repousse_fourrage_crd_05.jpeg.webp?itok=ah11KKEz)
L’indispensable motorisation de la jupe repoussante
Le robot a été vite installé au Gaec du Rocher, car il se guide grâce à un capteur Lidar, se repérant dans son environnement de travail à l’aide de points fixes, comme les poteaux, les murs, les cornadis… Ce mode d’orientation dispense de la fixation de rails, de plots ou encore d’aimants dans le sol. Il demande en revanche au concessionnaire d’intervenir à chaque modification de trajectoire, en cas, par exemple, de construction d’un nouveau bâtiment. La première génération de l’Alim Big livrée au Gaec disposait d’une jupe repoussante mise en rotation par le seul contact avec le cordon de fourrage. Cette solution a vite trouvé ses limites avec la ration lourde des taurillons, composée d’un tiers d’ensilage d’herbe et de deux tiers d’ensilage de maïs. « Sous l’effet de la pression du fourrage, l’automate, qui pèse pourtant 600 kg, s’écartait de sa ligne de guidage définie virtuellement. Comme il perdait ses repères, il s’immobilisait et envoyait un message d’erreur sur le logiciel de pilotage », indique Quentin Belliard. Le bureau d’études de l’entreprise CRD a vite réagi et à l’été 2022, le robot Alim Big s’est vu équipé d’une jupe motorisée, qui a radicalement changé son comportement en présence de grosses quantités de fourrage. Le constructeur apporte d’ailleurs des évolutions permanentes à ses robots repousse fourrage et il a, par exemple, équipé tous les modèles en service d’une batterie de 24 volts au lithium. « La batterie d’origine, au gel, a fini par gonfler sous l’effet des recharges répétées », termine l’agriculteur.
![<em class="placeholder">Robot repousse fourrage CRD Alim Big dans bâtiment avec taurillons du Gaec du Rocher à Saint-Loup-du-Gast (Mayenne)</em>](https://medias.reussir.fr/machinisme/styles/normal_size/azblob/2025-01/_rma2501_gaec_rocher_robot_repousse_fourrage_crd_04.jpeg.webp?itok=A1_c-59H)
Le Gaec du Rocher en chiffres
La quantité d’aliments concentrés dosée automatiquement
![<em class="placeholder">Vis sans fin remplissant d'aliments concentrés le godet d'une chargeuse articulée à bras télescopique JCB TM320S</em>](https://medias.reussir.fr/machinisme/styles/normal_size/azblob/2025-01/_rma2501_gaec_rocher_robot_repousse_fourrage_crd_enca1_02.jpeg.webp?itok=ak1Qongm)
Les associés du Gaec du Rocher à Saint-Loup-du-Gast en Mayenne cherchent des solutions pour se simplifier les tâches quotidiennes. Auparavant, ils remplissaient chaque jour entre 600 et 800 kg d’aliments concentrés dans plusieurs brouettes, avant de les déverser dans le godet de la chargeuse articulée qui alimente le bol mélangeur. Afin de réduire la pénibilité de cette tâche, ils ont investi dans deux cellules de stockage et dans un système de dosage à vis sans fin automatisé. « C’est super confortable et facile d’utilisation. Il suffit de placer le godet sous les vis et d’appuyer sur un bouton pour mettre la quantité programmée. Le principe est simple, car il repose sur un temps de fonctionnement. En une minute et 40 secondes, par exemple, il y a 235 kg de concentrés chargés par vis », apprécie Quentin Belliard, associé avec son épouse Adélaïde. Cette durée nous laisse le temps de mettre le seau d’aliments minéraux dans le godet de la chargeuse. » L’installation, constituée de deux cellules carrées de stockage de 7 m3, de deux vis de remplissage et d’une armoire électrique d’automatisation, a représenté un investissement de 10 000 euros HT en 2017.
![<em class="placeholder">Cellule carrée de stockage pour l'aliment concentré au Gaec du Rocher à Saint-Loup-du-Gast (Mayenne)</em>](https://medias.reussir.fr/machinisme/styles/normal_size/azblob/2025-01/_rma2501_gaec_rocher_robot_repousse_fourrage_crd_enca_02.jpeg.webp?itok=xNMnsZCN)
La lame sur chargeuse trop contraignante à l’usage
![<em class="placeholder">Chargeuse articulée à bras télescopique JCB TM320S du Gaec du Rocher à Saint-Loup-du-Gast (Mayenne)</em>](https://medias.reussir.fr/machinisme/styles/normal_size/azblob/2025-01/_rma2501_gaec_rocher_robot_repousse_fourrage_crd_enca2.jpeg.webp?itok=sOZJ-51s)
Avant d’acquérir le robot repousse fourrage CRD Alim Big, les associés du Gaec du Rocher, basé à Saint-Loup-du-Gast en Mayenne, remontaient les rations à l’aide d’un quad, puis avec une lame sur la chargeuse articulée. Toutefois, ces deux solutions ne leur ont pas apporté pleine satisfaction. « Nous avons acheté en 2011 le quad équipé d’une lame spécifique, mais nous avons vite déchanté au vu des soucis de fiabilité de cette machine. Comme nous utilisions depuis longue date une chargeuse articulée, nous avons ensuite acquis en 2014 une lame Desvoys, qui se pince avec la mâchoire crocodile du godet multifonction. Cet outil fonctionnait parfaitement, mais il nécessitait d’intervenir au minimum trois fois dans la journée pour repousser le fourrage. De surcroît, en période de semis ou de récolte, il obligeait à quitter le chantier en cours pour revenir à la ferme repousser la ration », explique Didier Belliard, le père de Quentin. « Avec notre chargeuse à bras télescopique JCB TM320S, nous réalisons l’intégralité de nos chantiers de fumier et assurions jusqu’à il y a peu la confection des tas d’ensilage. De plus, en mon absence ou de celle de mon père, ma mère Chantal ne prenait pas les commandes de cet engin de manutention », ajoute le jeune agriculteur.