Machines à vendanger : les pistes pour récolter à moindre coût
Même lorsqu’elle est mécanisée, la vendange coûte cher. Tout dépend de la puissance de la machine et du nombre d’hectares récoltés par an, mais il faut compter environ 300 euros par hectare en vigne larges et 600 euros par hectare en vignes étroites. Pour réduire ce coût, plusieurs leviers peuvent être actionnés.
Même lorsqu’elle est mécanisée, la vendange coûte cher. Tout dépend de la puissance de la machine et du nombre d’hectares récoltés par an, mais il faut compter environ 300 euros par hectare en vigne larges et 600 euros par hectare en vignes étroites. Pour réduire ce coût, plusieurs leviers peuvent être actionnés.
Diminuer les frais de la vendange peut passer par plusieurs voies. Tout d’abord, il est possible de jouer sur le montant d’amortissement, en augmentant le nombre d’hectares récoltés par une machine à vendanger. Selon les « Coûts des opérations culturales 2022 des matériels agricoles » établis par les chambres d’agriculture, avec une automotrice de 100 ch, le coût à l’hectare varie par exemple de 420 euros pour 40 hectares, à 221 euros pour 80 hectares (amortissement sur dix ans, avec carburant et main-d’œuvre). Et ce ratio de 1 à 2 est le même pour tous les modèles et types de vignes. « Le système Cuma est dans cette logique », observe Christophe Gaviglio, ingénieur spécialisé en agroéquipements à l’IFV Occitanie, tout comme la copropriété. Les deux permettent de diminuer les frais à l’hectare grâce à la mutualisation des surfaces.
Machines à vendanger polyvalentes ou tractées
Pour ceux qui sont réticents à l’idée de partager leur vendangeuse, un autre axe peut être de réaliser de la prestation de service chez des voisins ou encore d’opter pour un porteur polyvalent. « Cela permet d’amortir la machine sur plus d’heures de fonctionnement, avec néanmoins le risque d’augmenter les sources de panne », poursuit l’ingénieur.
La diminution des amortissements peut aussi provenir d’un investissement initial moindre, que ce soit en acquérant une machine à vendanger d’occasion ou un modèle tracté, beaucoup moins onéreux qu’un automoteur. « L’idée de la tractée est bonne pour les particuliers qui veulent être propriétaires de la machine pour ne pas dépendre de la disponibilité du prestataire ou d’une machine partagée », abonde Christophe Gaviglio. Les « Coûts des opérations culturales 2022 des matériels agricoles » estiment qu’en vignes larges, une tractée VL tirée par un tracteur de 80 ch et employée sur 25 hectares, revient à 250 euros par hectare, main-d’œuvre, carburant et amortissement du tracteur inclus (amortissement sur dix ans). Ce qui est donc bien moins que les 420 euros par hectare pour 40 hectares en automotrice cités plus haut.
Le second volet pour réduire les coûts de récolte a trait à la consommation de carburant. Diminuer la puissance de la machine à vendanger ou opter pour des modèles dotés de régulation de la charge moteur en fonction des organes consommateurs sont deux leviers pour limiter cette charge.
Ne pas faire l’impasse sur l’entretien annuel
Le troisième poste à contenir est celui de l’entretien. À titre d’exemple, « pour une automotrice, on est en moyenne sur 3 271 euros de frais d’entretien par an », avance Sébastien Jalby, animateur et conseiller agroéquipements à la Fédération des Cuma du Tarn, en se basant sur les moyennes régionales de prix de revient des Cuma d’Occitanie.
Dans ce contexte, « un bon entretien annuel, y compris un hivernage pour les machines non polyvalentes, est un facteur de réduction des coûts, analyse Christophe Gaviglio. Il y aura moins de temps à consacrer à la remise en route et aux réparations. » Le coût d’entretien augmente aussi, logiquement, avec l’âge. Toujours selon les données de la Fédération des Cuma d’Occitanie, on passe de 13 euros de l’heure pour des machines à vendanger de moins de 2 ans, à 18,70 euros de l’heure pour des 2 à 4 ans, 22,70 euros de l’heure pour des 4 à 6 ans et 26 euros de l’heure pour des machines de plus de 6 ans. Soit une hausse du simple au double entre une machine neuve et une de plus de 6 ans. « Le changement des norias peut notamment vite chiffrer, informe Sébastien Jalby. Car non seulement les éléments coûtent cher, mais en plus, ils sont longs à changer. » Les pièces de battage sont une autre source de dépense non négligeable.
Enfin, il existe une vraie marge de manœuvre via l’organisation du travail, notamment pour les Cuma. « Disposer d’un ou deux chauffeurs dédiés à la machine, ayant une bonne connaissance des réglages, des capacités de l’engin, des parcelles, etc., permet d’optimiser les tournées et de dégager davantage de marge », souligne Sébastien Jalby. Ils peuvent en outre réaliser l’entretien l’hiver à moindre coût.
Comme souvent, il n’y a pas une solution mais une multitude. Il est possible d’acheter d’occasion une machine à vendanger traînée ou polyvalente, de se mettre à plusieurs sur une machine d’occasion ou encore de réaliser des économies sur l’entretien. À chacun de trouver la combinaison adéquate. Nous vous souhaitons de bonnes vendanges à tous !
« Pour une automotrice, on est en moyenne sur 3 271 euros de frais d’entretien par an »
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