Les faucheuses triples sans conditionneur séduisent les éleveurs
Depuis deux ans, les ventes d’ensembles de fauche frontale et double lamier arrière connaissent une croissance forte. Ces combinaisons ne manquent en effet pas d’atouts.
Depuis deux ans, les ventes d’ensembles de fauche frontale et double lamier arrière connaissent une croissance forte. Ces combinaisons ne manquent en effet pas d’atouts.
La demande en combinés de fauche triples, également appelés papillons, a augmenté ces dernières années. Si les ETA et Cuma investissent majoritairement dans des groupes de fauche polyvalents, c’est-à-dire équipés de conditionneurs, voire de groupeurs à tapis ou à vis, les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à s’équiper d’un combiné de fauche papillon simple sans conditionneur. Aujourd’hui, ces ensembles ne nécessitent pas une puissance énorme, des modèles de 8 à 8,50 mètres de large exigeant 120 à 130 chevaux. « Nous avons même un client qui entraîne un ensemble de 10 mètres avec un tracteur de 110 chevaux », confie Julien Claudon de Krone. Avec la taille grandissante des exploitations, « les tracteurs de 120-130 chevaux sont devenus monnaie courante dans les exploitations d’élevage et ne constituent même plus le modèle de tête dans un certain nombre d’entre elles », poursuit Jean-Marie Christ, de Kuhn.
L’augmentation des tailles d’exploitation n’est pas la seule motivation à l’investissement dans ces matériels larges. « La difficulté à trouver de la main-d’œuvre qualifiée oblige les agriculteurs à redimensionner leurs équipements », cite comme exemple David Leroyer, de Kverneland France. En outre, bon nombre d’éleveurs ont pris conscience du potentiel fourrager de l’herbe. Les surfaces de maïs ensilage tendent à diminuer au profit des prairies, dont les coupes sont réalisées plus tôt et de manière plus fréquente. De ce fait, le nombre d’hectares fauchés dans l’année augmente et justifie de s’équiper plus large.
Gagner du temps à la fauche
Les constructeurs constatent bien souvent le passage d’une faucheuse frontale couplée à une portée arrière simple, sur une largeur de coupe totale de 6 mètres, à une combinaison triple de 8, 9, voire 10 mètres. Certaines exploitations pratiquent également l’affouragement en vert à l’aide de la faucheuse frontale. L’équipement en prise de force et relevage frontaux du tracteur ne constitue donc pas un frein, puisqu’ils sont déjà nécessaires sur la combinaison double. « L’objectif est de ne plus passer deux jours à faucher 50-60 hectares pour finalement tout ensiler en une demi-journée », annonce Jean-Marie Christ.
Alors que certains font le choix du conditionneur pour gagner du temps de séchage, la majorité des éleveurs font le pari de la largeur de fauche. À puissance demandée identique, le débit de chantier sera accru de 50 à 70 %, pouvant ainsi faire gagner une demi-journée d’exposition supplémentaire au soleil pour les derniers hectares fauchés.
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Les papillons sont assez maniables
Pour augmenter le débit de chantier, l’autre solution pourrait consister à investir dans une faucheuse portée arrière plus large, de 4, voire 4,40 mètres. « Ce type de faucheuse est de moins de moins populaire, explique Julien Claudon. Du fait de leur portée latérale, il est nécessaire d’avoir un tracteur assez lourd, donc puissant, pour conserver un certain équilibre. » Et le pivotement vers l’arrière au transport, générant un porte-à-faux important, n’en fait pas un modèle de maniabilité, comparativement à un petit papillon à repliage vertical.
L’argument de la maniabilité des combinaisons triples vaut également face aux faucheuses traînées, dont les ventes sont en perte de vitesse chez bon nombre de constructeurs. Le détourage, et notamment le positionnement de la faucheuse dans les coins de la parcelle, est en effet plus aisé avec un combiné porté à trois lamiers. Sur route et dans les entrées de parcelle, le papillon est également plus compact, surtout comparé à une faucheuse traînée à timon central. Les plus petits modèles dépassent à peine au transport le gabarit du tracteur, tant en largeur qu’en hauteur.
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En revanche, valoriser pleinement la largeur de coupe avec un papillon devient plus difficile lorsqu’on n’a pas de repère visuel vers l’avant pour placer l’extrémité d’un des lamiers sur la bordure de coupe. Néanmoins, les éleveurs finissent par se mettre en tête le gabarit du combiné. « Qui plus est, le guidage et l’autoguidage tendent à se démocratiser en élevage, observe Jean-Marie Christ. C’est un équipement de confort avec le groupe de fauche. »
Plus sécuritaires et mieux équilibrés
Face aux combinaisons avec un lamier porté latéral de 4 mètres et plus, les petites combinaisons triples sans conditionneur se montrent plus équilibrées et plus stables, notamment dans les parcelles en fort dévers. « Les grandes portées latérales déplacent latéralement le centre de gravité, expliquent Arthur Dorchies, de Claas. Dans certaines situations extrêmes, cela impose parfois d’éviter de lever le lamier, voire de ne travailler que dans un seul sens, la faucheuse arrière vers le haut. Ce qui nuit au débit de chantier. La conduite dans ces dévers est plus sereine et dans les deux sens, avec un papillon. »
Autre avantage des petites combinaisons triples, « la petite dimension des unités de fauche permet d’avoir un meilleur suivi du sol dans les parcelles irrégulières et donc une meilleure qualité de fauche que des grands lamiers, explique Julien Claudon. Ne demandant qu’une centaine de chevaux et fauchant 7,46 mètres, le combiné EasyCut B 750 est constitué de trois lamiers de 2,7 mètres chacun, ce qui procure un bon suivi sur les sols les plus irréguliers. »
Adapter la largeur totale à la configuration des champs
Dans certaines configurations (dévers, courbes), il se pose parfois le problème de manque de chevauchement entre la faucheuse frontale et les deux lamiers arrière. Il peut en effet y avoir dans des virages importants des bandes de fourrage non coupées. Dans ces situations, il existe deux façons de limiter ce biais. La première consiste à se doter d’une faucheuse frontale plus grande, afin d’accroître la largeur des bandes de chevauchement entre les lamiers avant et arrière. La seconde passe par l’équipement d’un combiné papillon à largeur réglable, ce qui constitue la majorité des appareils aujourd’hui vendus sur le marché. Le réglage de la largeur s’effectue mécaniquement, grâce à deux voire trois positions ou hydrauliquement, grâce à des bras télescopiques, généralement sur les modèles de grandes largeurs et haut de gamme.