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Le Grass Killer de Caffini limite l'érosion des vignes en coteaux

Pierre Wach va entamer sa troisième saison avec la solution de désherbage à l’eau sous haute pression Grass Killer.

Avec le Grass Killer, Pierre Wach élimine l'enherbement sous le rang à l'aide de buses rotatives qui envoient de l'eau autour de 1 000 bars de pression.
Avec le Grass Killer, Pierre Wach élimine l'enherbement sous le rang à l'aide de buses rotatives qui envoient de l'eau autour de 1 000 bars de pression.
© P. Wach

« Je cherchais une solution pour travailler mécaniquement sous le rang, sans générer de semelle de labour, sans perturber les horizons de sol et les micro-organismes qui y vivent », argumente Pierre Wach, vigneron au domaine Wach, à Andlau, dans le Bas-Rhin. Cultivant neuf hectares en appellations crémant d’Alsace et grands crus Kastelberg, Wiebelsberg et Moenchberg, le vigneron, qui entame sa troisième année de conversion biologique, s’est intéressé au Grass Killer de Caffini il y a un peu plus de deux ans. « C’est le principe des laveuses de terrasse des nettoyeurs haute pression, avec deux buses montées sur support rotatif et qui envoient de l’eau sous pression, sous la protection d’une cloche, explique Pierre Wach. La seule différence, c’est la pression dix fois plus élevée, entre 950 et 1 050 bars. »

 

 
Le concessionnaire Viti'Wald a conçu un portique pour travailler un rang complet avec les têtes de désherbage du Grass Killer.
Le concessionnaire Viti'Wald a conçu un portique pour travailler un rang complet avec les têtes de désherbage du Grass Killer. © Pierre Wach
L’appareil est à l’origine couplé à une cuve traînée de 2 000 litres et comprend deux têtes de désherbage généralement à l’avant du tracteur qui « traitent » deux demi-rangs. Cette configuration n’est pas adaptée au parcellaire du fait des interrangs et des espaces limités en bout de rang. Le vigneron a fait monter, par son concessionnaire Viti’Wald, les têtes sur un mât déporté, de façon à travailler non pas deux demi-rangs, mais un rang complet. « J’ai beaucoup de vignes alternées (passage un rang sur deux), avec des interrangs variables, certains étant trop étroits pour passer avec le tracteur. Le mât déporté permet ainsi d’intervenir là où je ne pourrais pas le faire avec deux demi-rangs », apprécie le vigneron. La gestion de la hauteur est assurée par deux roues de jauge, chacune montée sur parallélogramme. Compter environ 45 000 euros HT pour cette configuration.

 

Un outil qui progresse entre 1,5 et 2,5 km/h

La cuve traînée a laissé place à une cuve portée de 600 litres. Cette solution limite le porte-à-faux arrière et facilite les manœuvres dans les tournières peu larges. « En revanche, l’autonomie est d’environ 25 ares. Cela impose une organisation adaptée si l’on ne veut pas passer son temps sur la route », prévient Pierre Wach. Un second tracteur accompagne celui avec le Grass Killer, afin de ravitailler, au champ, l’appareil de désherbage en eau. Il tracte une remorque contenant deux cuves cubiques de 1 000 litres chacune. « Avec 2 000 litres, on a de quoi faire une demi-journée de travail, informe le vigneron. Pendant la pause déjeuner, nous refaisons le plein des deux cuves. » Le domaine Wach dispose de gros réservoirs pour la récupération d’eau de pluie, dont une partie est utilisée par le Grass Killer. « De cette façon, nous n’utilisons pas d’eau du réseau », se réjouit-il.

Une fois rempli d’eau, le Grass Killer progresse dans la parcelle au rythme de 1,5 à 2,5 km/h selon la nature des sols. « C’est un travail qui demande un peu de patience, confie Pierre Wach. En quatre grosses journées, nous travaillons les 6,5 hectares du domaine qui sont mécanisables avec un tracteur interligne. » Jusqu’à maintenant, le vigneron n’est intervenu qu’à deux reprises par saison. Le Grass Killer est passé en alternance avec le Multiclean. Ce rotofil construit par Clemens est passé une première fois en sortie d’hiver au moment du débourrement. Il épampre et désherbe sous le rang. « Quand la végétation est trop épaisse, le Grass Killer est inefficace », estime le vigneron.

Ce dernier est passé environ deux semaines après le Multiclean. Un second passage de rotofil est réalisé plus tard dans la saison, plus ou moins tôt selon la précocité du printemps. Il est suivi dans la foulée d’un second passage de Grass Killer. « Finalement, le désherbage au Grass Killer ne m’occupe que huit jours dans l’année », constate le vigneron. Cela représente un volume de travail raisonnable comparativement aux passages plus rapides mais parfois plus fréquents avec des outils interceps de travail du sol. « On verra à l’avenir, si lors de printemps plus poussants, j’arrive à me maintenir à deux passages de Grass Killer. »

Une consommation de carburant contenue sur l’année

Cela se ressent également sur la facture de carburant. « Récemment, mon comptable me faisait remarquer que l’abandon du désherbage chimique, dans le cadre de conversion au bio, n’avait occasionné une augmentation de ma consommation de GNR que de 20-25 %, une hausse très raisonnable pour une exploitation comme la mienne », apprécie Pierre Wach. Et qui dit augmentation limitée de carburant, dit aussi évolution maîtrisée de l’usure du tracteur et de sa décote.

Le tracteur Fendt de 70 ch consomme un plein par jour avec le Grass Killer. « J’estime qu’il est occupé à 80 % de sa charge maxi, confie Pierre Wach, comme lorsque j’ai la rogneuse et le broyeur arrière. Lors de la mise sous pression de l’eau, on sent le tracteur mollir pendant deux secondes. »

 

 
Pierre Wach, dirigeant du domaine Wach : « je cherchais une solution qui permette de détruire l'enherbement sans perturber les horizons de sol ».
Pierre Wach, dirigeant du domaine Wach : « je cherchais une solution qui permette de détruire l'enherbement sans perturber les horizons de sol ». © P. Wach
D’un point de vue agronomique, Pierre Wach est satisfait du travail effectué. Avec les vitesses d’avancement pratiquées, la buse sur son support rotatif passe tous les 1 à 2 cm linéraires, ce qui permet un découpage suffisant des racines. La profondeur de travail du jet d’eau atteint 2 cm dans les argiles à 4-5 cm dans les sols les plus meubles comme les sables. « Plus de 65 % de mon vignoble est en coteaux : je n’y ai pas constaté d’érosion derrière le Grass Killer, parce qu’il n’y a pas de semelle de battance. Et les différentes strates du sol sont respectées », conclut le vigneron.

 

Les plus :

Découpe fine des racines

Pas de semelle de labour

Consommation de carburant

Les moins :

Débit de chantier

Besoin en eau

Inefficace sur végétation dense

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