Automoteurs et robots simplifient le paillage des logettes
Tâche essentielle pour le confort et l’hygiène des vaches laitières, l’entretien des logettes peut devenir moins chronophage en faisant appel à un automoteur spécialisé, un valet de ferme équipé d’une pailleuse, voire un automate de paillage.
Avec l’agrandissement des bâtiments, les logettes paillées imposent une astreinte de plus en plus impactante dans les élevages laitiers. Afin de gagner en confort et en temps de travail, les éleveurs peuvent opter pour différentes solutions de mécanisation du paillage.
La maniabilité du petit automoteur spécialisé
Pouvant assurer le balayage de l’arrière des logettes, le raclage et la distribution de litière, les mini-automoteurs ont le vent en poupe. Ils séduisent par leur simplicité d’utilisation et leur très grande maniabilité, les rendant accessibles aux conducteurs novices. Ces appareils, souvent équipés de trois roues, disposent d’une trémie, dont certaines basculent pour leur remplissage. Leur autonomie varie de 200 litres pour les plus compacts à 1 500 litres pour les plus gros. Implantée à l’avant ou à l’arrière du poste de conduite, la trémie est dotée d’une petite turbine ou d’un tapis pouvant pailler d’un seul ou des deux côtés, selon les machines. Ce mode de distribution impose l’utilisation de paille broyée ou en farine, ou encore d’autres litières fines. Attention également à la capacité de franchissement de ces petits engins, qui ont plus ou moins de facilité à passer des marches entre les couloirs.
Moins de bruit avec les modèles électriques
Un autre type d’automoteur moins répandu donne la possibilité d’embarquer de plus grands volumes de paille (2 à 4,5 m³), voire une balle entière hachée. Proposées notamment par ECS qui distribue les machines Rovibec et Galonnier, ces machines, toujours à trois roues, mais plus encombrantes, n’offrent pas le même confort de conduite avec leur poste de conduite debout. Un autre cas particulier, la dérouleuse pailleuse automotrice de Lucas G joue aussi la polyvalence en acceptant des balles rondes ou carrées. Sans conducteur embarqué, elle est pilotée par radiocommande.
Si la plupart de ces engins sont animés par un moteur thermique, essence pour les petits modèles de moins de 15 chevaux ou diesel pour les plus puissants jusqu’à 25 chevaux, les premiers automoteurs électriques commencent à faire leur apparition, comme le Speed.e Net + d’ECS, le Scopa de Jeulin, les Super et Selfload de Bobman, ou encore le plus minimaliste Extramate.
Plusieurs solutions avec le godet pailleur sur valet de ferme
Les éleveurs disposant d’une petite chargeuse articulée, ou ceux souhaitant en faire l’acquisition de façon à disposer d’un engin plus polyvalent, ont tout intérêt à se munir d’un godet pailleur. Ils auront en plus l’embarras du choix, grâce aux nombreuses déclinaisons offertes par les constructeurs. On retrouve ainsi des godets à tapis de distribution similaires à ceux équipant les petits automoteurs spécialisés. Ils peuvent aussi s’accompagner d’une brosse de balayage. La capacité de levage supérieure des valets de ferme donne la possibilité d’accueillir un godet plus volumineux, jusqu’à 2 m³. Certains de ces modèles à tapis équipés de démêleurs peuvent même accepter de la paille plus longue.
Autre avantage des valets de ferme, ils permettent d’accéder à des pailleuses à turbine, dont la capacité à absorber de la paille plus longue et la distance de paillage supérieure les rendent incontournables dans les élevages pratiquant le paillage par accumulation à l’avant des logettes. Une méthode qui est aussi à la portée des dérouleuses pailleuses compactes spécialement adaptées aux valets de ferme. En embarquant des balles entières, ces dernières, comme les modèles à turbines, sont toutefois plus lourdes et encombrantes. Elles imposent une capacité de levage et un débit hydraulique suffisants, nécessitant le recours à une chargeuse d’un certain gabarit. Une contrainte à relativiser dans le cas de bâtiments très accessibles.
La tranquillité de l’automate de paillage
Solution la plus radicale pour réduire l’astreinte du paillage, le recours à un système autonome a du sens dans les élevages qui ont déjà robotisé la traite, voire l’alimentation.
Deux grandes catégories se distinguent : les pailleuses suspendues embarquant directement une balle de paille ou les dispositifs utilisant un module de démêlage et de broyage des balles, alimentant un réseau de convoyage de la paille ou un wagon de distribution.
Solution la moins onéreuse, la pailleuse suspendue à un rail impose un bâtiment suffisamment haut et avec une charpente assez résistante. Le constructeur EHB trouve la parade en proposant une version non plus suspendue, mais roulant sur des rails installés sur un portique surplombant l’avant des logettes.
Ces pailleuses suspendues doivent être réapprovisionnées à chaque fois que la balle est terminée, sauf si l’on adopte un stockeur multiballe avec tapis de chargement, comme le proposent certains constructeurs.
Pailler à la juste quantité et sans poussière
Grâce à leur unité de broyage à poste fixe, les automates centralisés avec réseau de distribution sont moins contraignants à mettre en œuvre, grâce à un rechargement en balles plus aisé (stockeur de plain-pied pouvant accepter plusieurs balles) et à un système de distribution utilisant un réseau de tuyaux, qui s’installe dans n’importe quel bâtiment. L’utilisation de paille broyée, défibrée et dépoussiérée est aussi un avantage pour l’ambiance des bâtiments. Qu’il s’effectue à l’aide de chaînes ou de câbles à pastilles (Schauer et ALB Innovation) ou encore par air pulsé (Dussau), le transport de la paille autorise la gestion de plusieurs bâtiments. Le dosage précis de la quantité de litière par logette permet de réelles économies de paille.
Avec son système pneumatique, Dussau utilise un canon rotatif se déplaçant sur un rail, tandis que Schauer et ALB Innovation font tomber la paille par gravité au-dessus des logettes à l’aide de trappes dans les tuyaux acheminant la paille ou de doseurs, qui délivrent une quantité de paille précise à intervalle régulier. Schauer dispose aussi d’un système à transport pneumatique et canon, qu’il réserve aux aires paillées. Le convoyage de la matière dans une tuyauterie impose toutefois une certaine régularité dans la qualité de la paille pour obtenir un dosage homogène et éviter les risques de bouchage. Une exigence qui ne concerne pas le dispositif de la seconde version du Flypit de Boumatic (fourni par Wasserbauer) et l’Astor d’Hetwin, ceux-ci acheminant la paille par un wagon sur rail. Ils souffrent en revanche des mêmes contraintes d’installation que les pailleuses suspendues.
Les constructeurs(1) de matériels pour le paillage des logettes
Petits automoteurs spécialisés : Bobman, ECS, Emily, Galonnier, Jeulin, Rovibec, Tuchel, Extramate
Godets pailleurs pour valet de ferme : BVL, Emily, Flingk, Juraccessoire, Robert, Sieplo
Automates avec pailleuse suspendue : Altec et Lucas G, GEA (et Albouy), EHB, Boumatic
Automates avec unité de broyage, dépoussiérage et :
- wagon distributeur : Boumatic et Hetwin
- transport pneumatique et canon : Dussau, Schauer
- chaîne ou câble à pastilles et diffuseurs : Schauer, ALB Innovation
(1) Liste non exhaustive.
En chiffres
Prix catalogue indicatifs en euros HT
7 000 à 12 000 euros pour un godet pailleur à tapis
15 000 à 35 000 euros pour un automoteur de paillage
20 000 à 25 000 euros pour une pailleuse à turbine
40 000 euros pour un valet de ferme de 20-30 ch
À partir de 60 000 euros pour une pailleuse suspendue autonome (prix fortement dépendant de la configuration des bâtiments et de la longueur de rail)
100 000 à 200 000 euros pour un automate centralisé (fonction du nombre de logettes et de la configuration des bâtiments)