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L’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin pessimiste sur l’après Covid-19

L’OIV a livré ses données sur le marché mondial du vin pour 2019, par visioconférence, le 23 avril. Mais les premiers constats sur les conséquences du Coronavirus ont polarisé l’attention. Le directeur général de l’institution mondiale prévoit un impact durable.  

Lors d'une conférence de presse organisée le 23 avril, Pau Roca, le directeur général de l'OIV a estimé que le Covid-19 aurait des conséquences durables sur les canaux de distribution du vin et sur les flux exportés.
© OIV

Lors de la conférence annuelle de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), Pau Roca, le directeur général, a rapidement déroulé les statistiques du marché mondial du vin 2019 avant d'évoquer avec inquiétude l’impact du Covid-19 sur le secteur vitivinicole. Il a insisté sur « le transfert radical entre les différents canaux de distribution » entraîné par la fermeture des bars, restaurants et cafés. « En Europe la fermeture de cet important canal de distribution pourrait entraîner une réduction de 35% du volume des ventes et pourrait atteindre plus de 50% de perte de valeur des ventes », a-t-il annoncé. Il estime que les pays méditerranéens pourraient être les plus touchés vu l’importance qu’y tiennent le CHR et l’industrie du tourisme. Deux secteurs qui seront encore limités après le déconfinement.

La rentabilité des entreprises vinicoles menacée

Le confinement a induit une hausse des ventes en grandes surfaces et magasins de proximité mais oriente sur une offre concentrée en gamme de prix et nombre de produits. L’e-commerce progresse mais fait face à des difficultés logistiques. Pau Roca prédit un développement durable de la vente à distance, une fois les problèmes logistiques résolus. Mais ni les grandes surfaces, ni la vente en ligne ne compensent le recul de la consommation. Le directeur général estime qu'il faut s’attendre à « une perte de consommation, une baisse des prix moyens et une baisse globale de la valeur totale des ventes, du chiffre d’affaires, des marges et finalement de la rentabilité des établissements vinicoles »

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Difficultés durables sur l’export

Il sera difficile de compter sur l’export. « Pendant cette pandémie, les plus grands pays consommateurs ont été les plus affectés », observe le directeur général de l’OIV. Il ajoute que si les flux commerciaux reprendront progressivement avec la reprise économique, il faut s’attendre à « des changements durables ». « Je pense par exemple à la possibilité que les deux plus grands marchés du monde comme l'Europe et les États-Unis réduisent les importations ». « D'autres régions moins touchées par la pandémie comme les pays asiatiques ou africains pourraient représenter un soulagement partiel », espère Pau Roca.

 

LES PRINCIPAUX CONSTATS SUR LE MARCHE DU VIN 2019

Une production en baisse

La production mondiale de vin pour 2019 est estimée à 260 millions d’hectolitres, en baisse de 11,5% par rapport à l’année record de 2018. La baisse est particulièrement marquée en Italie, France et Espagne.

La consommation mondiale est stable

La consommation atteint 244 millions d’hl en 2019 (+0,1% par rapport à 2018). Les États-Unis sont toujours le premier consommateur mondial de vin (33 millions d'hl). La consommation y augmente encore (+1,8% par rapport à 2018) mais moins que l’an dernier (3% en 2018 par rapport à 2017). Elle recule en Chine pour la deuxième année consécutive.

L’export est toujours dynamique

En 2019, l’export a continué d’augmenter en volume (+1,7%) et en valeur (+0,9%). Les exportations ont atteint 31,8 milliards d’euros. En 2019, 43% des vins consommés dans le monde ont été exportés.

Les effervescents et le vrac en hausse

53% du volume mondial exporté et 69% de la valeur le sont en bouteilles, mais ce contenant est stable en volume (+0,5%) et en valeur (+0,7%).

Les ventes d’effervescents sont dynamiques en volume (+2,5%) et en valeur (+4,3%) et se valorisent bien avec seulement 9% du volume mais 21% de la valeur des ventes mondiales.

Le vrac a augmenté en volume (+4,9%) sous l’effet de l’abondant millésime 2018. Mais reculé en valeur (-6,6%). Il pèse 34% des volumes exportés mais ne représente que 8% de la valeur. Espagne, États-Unis, Afrique du Sud, Australie et Chili y consacrent entre 55% et 42% de leurs exportations.

Le BIB quant à lui est en recul (-13,1% en volume et -1,2% en valeur).

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