L'OIV autorise une technique membranaire pour éliminer les goûts de fumée dans les vins
Le congrès de l’OIV s’est déroulé à Jerez, en Espagne, début juin 2023. Voici les nouvelles résolutions adoptées.
Le congrès de l’OIV s’est déroulé à Jerez, en Espagne, début juin 2023. Voici les nouvelles résolutions adoptées.
Le 9 juin 2023, la vingt-et-unième assemblée générale de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) a approuvé dix-huit résolutions. En œnologie, la principale concerne le traitement des phénols volatils. L’OIV y autorise le traitement, à partir d’une technique membranaire couplée à des charbons désodorisants ou à des billes adsorbantes de styrène-divinylbenzène, des phénols volatils d’origine microbienne ou environnementale.
« Cela permet d’élargir ce traitement aux vins contaminés par des composés provenant des fumées d’incendies, ou de composés endogènes de la cave, comme les murs, les récipients contaminés, etc., cite Jean-Claude Ruf, directeur scientifique de l’OIV. Une seule technique peut ainsi répondre à trois objectifs différents. »
Parution de la monographie pour l’acide fumarique
Autre résolution importante, l’OIV a publié la monographie de l’acide fumarique, permettant ainsi son emploi. Elle précise les spécifications auxquelles le produit doit répondre. Pour mémoire, l’acide fumarique permet d’inhiber le développement des bactéries lactiques et d’ainsi bloquer la malo. Ce produit devrait bientôt être autorisé en acidification, certainement lors du prochain congrès de l’OIV. « Au départ, nous avions lancé l’étude de l’acide fumarique car il est très employé en acidification aux États-Unis, rappelle Jean-Claude Ruf. Je pense donc que cet aspect acidification devrait être validé sous peu. »
Des mises à jour de méthodes d’analyse
L’OIV a également ratifié un article autorisant l’élimination des ions métalliques, essentiellement fer et cuivre, dans les vinaigres de vin, via des résines chélatrices de styrène-divinylbenzène. Et diverses méthodes d’analyse ont ensuite été précisées, à l’instar de méthodes d’analyse des jus de raisins et nectars. L’OIV a par ailleurs procédé à la mise à jour de deux méthodes d’analyse, la première étant l’analyse multiélément dans le vin par spectrométrie à plasma induit couplée à un spectromètre de masse (SM-PCI). L’OIV a introduit « des ajustements notamment en matière de préparation des échantillons », indique l’organisation. La seconde concerne le dosage des acides sorbique, benzoïque, salicylique dans les vins par chromatographie liquide à haute performance en introduisant une annexe relative à la validation interlaboratoire pour l’acide sorbique.
La prochaine assemblée générale de l’OIV se tiendra à Dijon. Les pratiques sur les vins partiellement ou totalement désalcoolisés seront peut-être au programme. « Nous avançons, témoigne Jean-Claude Ruf. Il y a deux ou trois pratiques qui posent question. En aromatisation, nous réfléchissons au fait d’autoriser les ajouts d’arômes naturels ou plutôt la réintroduction des arômes du vin préalablement éliminés, sachant que le 0 % vol. n’est atteignable que dans le premier cas. » Un consensus serait néanmoins en train d’émerger sur ces sujets, qui rendrait leur étude possible à Dijon.
en viticulture
Attention à la maladie de Pierce
Suite à la détection de la bactérie Xylella fastidiosa sur un cep de vigne au Portugal, l’assemblée de l’OIV a adopté des principes généraux et des recommandations au sujet de la maladie de Pierce. « On voit que l’insecte commence à pénétrer en Union européenne, constate le directeur scientifique. Pour le moment, la maladie est asymptomatique mais elle peut exploser à tout moment, surtout dans le contexte du changement climatique. L’Union européenne peut être atteinte de manière significative. »
L’OIV fournit donc « des orientations destinées à détecter, prévenir, éradiquer ou enrayer les organismes et les maladies classés comme de quarantaine, telle que la maladie de Pierce. En particulier, il est préconisé de prendre des mesures immédiates et efficaces de contrôle phytosanitaire afin de prévenir, et de ralentir la diffusion de la maladie de Pierce. De même, le renforcement de toutes les mesures préventives de protection, de surveillance, de suivi et d’inspection est recommandé dans les zones où la maladie n’est encore présente », détaille le communiqué de presse.