L’Inrae ajuste la ration des truies selon leur environnement
[Journées de la recherche porcine] Trois études de l’Inrae précisent l’impact d’une compétition alimentaire et de mesures de bien-être animal sur les besoins alimentaires des truies gestantes.
[Journées de la recherche porcine] Trois études de l’Inrae précisent l’impact d’une compétition alimentaire et de mesures de bien-être animal sur les besoins alimentaires des truies gestantes.
L’UMT Pegase a présenté trois études sur le comportement et les besoins alimentaires des truies gestantes selon différents paramètres d’environnement. L’objectif à terme de ces travaux est de mieux ajuster les rations aux besoins alimentaires des truies grâce à l’alimentation de précision.
L’institut de recherche a notamment étudié l’impact d’une situation de compétition alimentaire sur le comportement des truies. La fermeture de l’accès à l’un des deux dac d’une salle de truies gestantes durant 5 jours a ainsi induit une augmentation des besoins énergétiques de 5% durant les 36 premières heures. Cela s’explique par un temps passé debout supérieur de 55 min par jour par rapport à la salle sans compétition alimentaire. Les interactions négatives entre truies étaient significativement différentes (trois fois plus).
Testé dans une seconde étude, l’effet de stress thermiques n’a en revanche pas eu d’impact sur l’activité alimentaire des truies gestantes. L’exposition à une température chaude (31.5°C) a eu peu d’effet sur les comportements des truies gestantes (posture plus souvent allongée) alors que les truies exposées au froid (15.3°C) ont tendance à se regrouper, ce qui induit davantage d’agressivité. Selon les auteurs de l’étude, ces changements de comportements pourraient aider à détecter des problèmes d’ambiance et à les corriger rapidement.
Enfin, l’Inrae a étudié l’impact des enrichissements sur le comportement de truies gestantes en Dac sur paille (brosse, corde, toile du jute). Le temps consacré aux objets était faible (1% du temps en journée et 2% la nuit), avec une forte variabilité selon les individus (de 0 à 15 min sur 5 heures d’observation) ce qui souligne la nécessité d’ajuster les rations individuellement. Les enrichissements n’ont pas eu d’impact sur l’activité physique des truies (temps passé débout et en marche). « Ce résultat est probablement lié à la présence de paille, qui répondrait déjà à leurs besoins d’exploration », supposent les auteurs. L’effet positif des objets sur le bien-être des truies se concrétise par la réduction des visites non alimentaires au Dac et la baisse des contacts sociaux négatifs.