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Pays-Bas
L’identification valorisée de la traite à l’alimentation

La famille Indenkleef élève 1 500 chèvres dans le sud des Pays-Bas dans une chèvrerie bien pensée, super-automatisée et qui utilise largement les possibilités de l’identification électronique.

 

 
Les vastes bâtiments abritent 1 500 chèvres toute l'année. © Gimala
Les vastes bâtiments abritent 1 500 chèvres toute l'année. © Gimala

 

Martien Indenkleef, 58 ans, élève des chèvres laitières depuis quinze ans. Son fils Giedo, 33 ans, est dans l’entreprise Gimala depuis 2010. Martien et son épouse Annelies ont commencé avec 300 chèvres dans ce qui était autrefois un élevage porcin et bovin. Maintenant, à Weert, dans la province de Limbourg, au Sud des Pays-Bas, il y a deux nouveaux bâtiments à côté des anciens. La dernière chèvrerie a été longuement réfléchie avant sa construction en 2017. « Tout fonctionne avec l’identification des animaux, explique Giedo. Il y a une reconnaissance dans la salle de traite, dans les cases de pesée et de tri et dans le distributeur automatique de concentrés ».

Une salle de traite de 120 postes avec plus de la moitié équipée de compteurs à lait

 

 
Plus de la moitié des deux fois 60 postes de traite est équipée  de compteur à lait. © W. Wolters
Plus de la moitié des deux fois 60 postes de traite est équipée de compteur à lait. © W. Wolters

 

Première fierté de l’élevage, la salle de traite GEA à sortie rapide où deux fois 60 animaux sont installés des deux côtés de la fosse. Soit un total de 120 places de traite. Et sur les 120 postes de traite, 64 sont équipées d’un système d’identification des animaux et de mesure électronique du lait. Chaque jour, la production de lait est ainsi automatiquement enregistrée et le niveau de production détermine la complémentation et la carrière des chèvres.

« Nous ne voulions absolument pas de reconnaissance du numéro d’identification à l’entrée des quais de traite, explique Giedo. Si une seule chèvre se décale, toutes les mesures de la rangée sont faussées. Il a donc fallu introduire la reconnaissance des chèvres dans la salle de traite. » Cette reconnaissance est liée à la mesure électronique du lait. Giedo soupçonne qu’il est le premier éleveur de chèvres laitières au monde à disposer d’une telle salle de traite et des éleveurs du monde entier viennent le visiter. La cadence mesurée est de 800 chèvres traites en une heure, chacune produisant en moyenne 1 250 kg de lait par an.

 

 
Le tunnel sous la salle de traite abrite la tuyauterie et les compteurs à lait. © Gimala
Le tunnel sous la salle de traite abrite la tuyauterie et les compteurs à lait. © Gimala
Sous la salle de traite, un tunnel abrite les tuyaux et les appareils de mesure dans un espace séparé. « De cette façon, l’équipement reste propre et net, apprécie le jeune éleveur. Il n’y a pas non plus de corrosion car aucune eau de rinçage ne passe dans la cave. »

 

Une cage de tri et de pesée en sortie de salle de traite

 

 
Les deux cases de tri sont montées en parallèle.  © Gimala
Les deux cases de tri sont montées en parallèle. © Gimala
À la sortie de la traite, deux cases d’identification répartissent les chèvres selon trois voies. « Parce que les cases sont côte à côte, elles doivent fonctionner en miroir, explique Martien. Les chèvres ne doivent pas se rencontrer. C’était un peu compliqué pour y arriver, mais nous avons réussi à trouver les bons chemins ». La case peut peser les chèvres et vérifier le bon fonctionnement de l’identification électronique à l’oreille. En cas d’anomalie, la chèvre est placée dans un enclos séparé pour être renuméroté. « En un an, c’est arrivé 75 fois », apprécie Giedo qui se demande pourquoi un plus grand nombre d’éleveurs n’utilisent pas cet outil. « Cela vous fait gagner beaucoup de temps et de travail si vous n’avez pas à chercher des animaux au milieu du troupeau. »

 

La famille Indenkleef est convaincue que l’identification électronique permet d’augmenter sa productivité. « Il y a dix ans, la production moyenne de nos chèvres était de 1 050 kg de lait. La première année dans cette nouvelle chèvrerie, les chèvres ont donné en moyenne 150 kg de plus. Là, nous produisons en moyenne 1 250 kg par chèvre et par an. »

Un grand DAC au milieu de l’aire paillée

Avec l’insémination pratiquée depuis l’an dernier, la famille Indenkleef espère augmenter encore la production. « Je regarde le lait et les taux pour la sélection mais je vise avant tout des animaux de grande taille. En fin de compte, ce sont les grands gabarits qui peuvent fournir le plus de lait », estime Giedo.

 

 
Le grand distributeur automatique de concentré donne à chaque chèvre ce qu'elle a besoin. © Gimala
Le grand distributeur automatique de concentré donne à chaque chèvre ce qu'elle a besoin. © Gimala
La ration des animaux est la même toute l’année et est distribuée après la traite du matin. Les chèvres reçoivent une ration mélangée d’herbe, de maïs et de pulpe de betterave dans l’allée d’alimentation. Cette nourriture est fournie par un wagon mélangeur à trois roues fabriquées par la famille Indenkleef en collaboration avec Trioliet. Quelques gouttes de mélasse de pomme sont ajoutées au mélange afin d’augmenter l’appétence. Au milieu de la chèvrerie, le distributeur automatique de concentrés VanderPas permet de complémenter automatiquement et individuellement les chèvres. Les chèvres reçoivent aussi 150 grammes de granulés d’appât en chèvrerie.

 

Une pluie de paille une fois par jour

 

 
Les brosses pendues au plafond vont prochainement être remplacées par des brosses rotatives. © W. Wolters
Les brosses pendues au plafond vont prochainement être remplacées par des brosses rotatives. © W. Wolters
La ferme Gimala cherche à automatiser au maximum car seule trois personnes y travaillent. Evie, l’épouse de Giedo, l’aide au moment des mises bas. Exemple de mécanisation, un grand épandeur sur rail envoie une pluie de menue paille sur 12 mètres de large une fois par jour (deux fois en été). Père et fils ont aussi commandé cinq brosses électriques pour remplacer les vingt brosses suspendues au plafond le long d’une grande chaîne.

 

« La seule chose que j’aimerais encore automatiser, c’est la distribution de fourrage, reconnaît Giedo. Mais j’ai peur qu’avec les cuisines d’alimentation, la nourriture ne chauffe trop en été. Un système comme le robot Innovado de Schuitemaker, qui va directement chercher l’aliment au silo d’ensilage, me séduit beaucoup plus ».

Il y a 26 caméras dans toute la ferme. « Comme il n’y a qu’une seule allée d’alimentation et une large aire paillée, vous n’avez pas une bonne vue d’ensemble des chèvres. Nous avons cela avec ces caméras. » Très bricoleuse, la famille Indenkleef aime inventer. Le vaste atelier en témoigne. Les idées ne manquent pas et la famille s’attaque maintenant à aménager l’ancienne porcherie avec des cellules permettant de faire des petits lots de trente ou quarante animaux.

476 000 chèvres aux Pays-Bas

En 2020, il y avait 476 000 chèvres aux Pays-Bas, soit 4 % de plus qu’en 2019. Au cours des vingt dernières années, le nombre de chèvres laitières a presque quintuplé. En raison des abattages dus à la fièvre Q, il y a eu une diminution de 2009 à 2010. Après cela, le nombre a augmenté à nouveau chaque année. La plupart des chèvres laitières sont élevées dans le Brabant du Nord et la Gelderland. 9 % des chèvres néerlandaises sont élevées en bio. En 2000, une ferme laitière caprine comptait en moyenne 117 animaux. Aujourd’hui, c’est 837 chèvres en moyenne dans les 569 fermes caprines du pays.

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