Lactalis donne du lest pour les volumes de lait à collecter
Allocation provisoire, suspension du lissage, attributions de volumes aux investisseurs. Le groupe Lactalis prend des mesures pour assurer ses approvisionnements laitiers.
Allocation provisoire, suspension du lissage, attributions de volumes aux investisseurs. Le groupe Lactalis prend des mesures pour assurer ses approvisionnements laitiers.
Le groupe Lactalis a communiqué fin septembre aux producteurs de lait sous contrat avec lui sur un assouplissement des règles de gestion des volumes pour la fin de la campagne en cours. « Cet assouplissement conjoncturel consiste en une franchise de pénalité de 2 % sur les livraisons d’avril 2023 à mars 2024. Cette mesure se traduit par une augmentation de votre droit à produire 2023/2024 à hauteur de 2 % de votre volume contractuel de la campagne. Les volumes livrés au-delà des 2 % restent pénalisés à hauteur de 286 euros les 1000 litres. »
S’y ajoute la suspension de la mesure de lissage. Cette dernière aurait réduit le volume total du droit à produire 2023/2024 pour certains producteurs. Lactalis ajoute que « ce niveau de franchise pourrait être révisé à la hausse en décembre 2023 selon l’évolution de la collecte et des cours des marchés ingrédients ».
« Cette souplesse donnée sur les volumes est une demande que Lactalis a formulée dès juillet, et elle est communiquée plus tôt que lors de campagnes antérieures (le 30 janvier 2021 pour la campagne 2020/2021 par exemple), précise Yohann Serreau, président de l’Unell, association d’organisations de producteurs réunissant 10 OP, soit environ 5300 exploitations laitières liées à Lactalis.
D’autres signaux de tension sur l’approvisionnement laitier
« Une nouveauté dans le grand Ouest est que Lactalis propose des volumes pour les investisseurs, de plus de 150 000 litres par projet, à produire rapidement. Les OP du grand Ouest commencent ou vont commencer, à monter les dossiers de demande de volume », ajoute Yohann Serreau.
Autre signe que les approvisionnements laitiers de Lactalis sont sous tension : « Avant, quand une exploitation voulait quitter Lactalis pour une autre laiterie, Lactalis la laissait partir avant même les six mois de préavis. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. »
« La laiterie nous dit qu’elle ne manque pas de lait, mais nous voyons bien avec ces signaux qu’il y a une tension », estime Yohann Serreau. L’association d’OP rappelle au transformateur que sans prix du lait incitatif, la souplesse sur les volumes risque d’avoir peu d’effet.
La collecte laitière française baisse
Lactalis, qui représente environ 20 % de la collecte française, subit le décrochage de la collecte laitière française. Sur la période de janvier à juillet 2023, la collecte laitière de l’hexagone décroche de -2,3 % par rapport à la même période 2022. Et fin août début septembre, elle reculait de -4 % environ.