Concours de boucherie de Pâques : la viande haut de gamme en péril
L’offre des traditionnels concours de boucherie de Pâques n’a pas été à la hauteur des éditions précédentes mais a toutefois trouvé preneur. Les acheteurs ont privilégié le prix avant la qualité.
L’offre des traditionnels concours de boucherie de Pâques n’a pas été à la hauteur des éditions précédentes mais a toutefois trouvé preneur. Les acheteurs ont privilégié le prix avant la qualité.
Les apports de bêtes lourdes des concours d’animaux de boucherie qui ont lieu comme à l’accoutumée, les semaines précédant Pâques, étaient en baisse. Jean-Yves Renard, président de la Fédération nationale des concours d’animaux de boucherie (FNCAB) fait état d’un recul de 15 %. Cette offre restreinte correspondait toutefois à la demande. En effet, 94,5 % des 2 000 animaux en vente ont trouvé preneurs. Les taux d’invendus n’ont pas dépassé 10 %.
« Cette année a été plus difficile pour les bouchers en raison de la hausse des charges. Ils ont d’ailleurs changé leurs habitudes d’achats. Ils se sont avant tout focalisés sur le prix plutôt que sur la qualité alors que, sur les éditions précédentes, ils se positionnaient sur des champions (Excellence, Honneur) sans connaître le montant », souligne Jean-Yves Renard. Seulement 22 animaux ont dépassé les 10 € le kilo de carcasse contre une quarantaine pour l’édition 2022.
Les tarifs scrutés de plus près
Les femelles ont affiché des prix compris entre 6,5 et 9 € le kilo carcasse. « Le haut du classement ne s’est pas commercialisé comme d’habitude, hormis quelques exceptions. » À signaler, une bête à 13 € du kilo carcasse à Varennes-sur-Allier, une à 14 € à Rouen, une également à 14 € à Baraqueville et enfin une à 16,30 € à Laguiole.
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Autre constat, les blondes d’Aquitaine ont tendance à disparaître des concours. « Leur poids élevé fait peur aux acheteurs car cela représente un prix de carcasse très important. » On comptait une blonde contre deux à trois les années passées. Les limousines, croisées aubracs et Blanc Bleu étaient davantage présentes.
« Les éleveurs gagnent de moins en moins, le différentiel de prix avec les animaux standards étant réduit et la flambée des coûts des rations toujours plus élevée. » Et l’âge des participants éleveurs et bouchers laisse difficilement entrevoir un avenir meilleur pour le haut de gamme. Le renouvellement des générations est là encore indispensable pour perpétuer ces traditionnelles rencontres où la convivialité ne manque pas.
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