Cinq mesures pour atténuer l’impact des JO sur le transport des céréales sur la Seine
Après plusieurs semaines de concertation, l’ensemble des parties prenantes ont établi un certain nombre de règles pour éviter une rupture de flux pendant la future moisson.
Après plusieurs semaines de concertation, l’ensemble des parties prenantes ont établi un certain nombre de règles pour éviter une rupture de flux pendant la future moisson.
Depuis que les représentants de l’interprofession céréalière (Intercéréales) ont tiré la sonnette d’alarme sur le fait que les Jeux olympiques (JO) et paralympiques Paris 2024 allaient se dérouler au moment de la moisson estivale, plusieurs réunions et échanges ont eu lieu entre notamment les services du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, le préfet de la région Île-de-France et Intercéréales pour trouver des aménagements afin de concilier « plaisir des JO et activité économique ».
« Il fallait comprendre les besoins des opérateurs en combinant fermeture de la Seine à la navigation et activité économique », a souligné Marc Guillaume, préfet de la région Île-de-France, lors de la présentation des mesures retenues le 15 février à Paris. « Il fallait permettre à la logistique, un facteur de compétitivité majeur dans la filière céréales, d’être au rendez-vous de la moisson 2024 », ont renchéri Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales, et Jean-François Lépy, référent transport sur ce dossier pour le compte d’Intercéréales. De son côté, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a abondé dans ce sens en insistant sur le fait de « faire des JO un moment joyeux, avec ses contraintes de sécurité, mais aussi un moment où tout le monde s’y retrouve, notamment en matière d’activité économique. Les voies navigables sont très importantes pour les céréales, notamment à cette période charnière ». Il a ensuite détaillé les cinq mesures qui ont fait l’objet d’un accord réunissant l’ensemble des acteurs, y compris les bateliers et le gestionnaire du réseau fluvial français (Voies navigables de France).
Les mesures :
La réduction du nombre de jours d’interruption de la navigation de 10 à 6 jours et demi (du 21 au 26 inclus), avec une réouverture de la circulation sur la Seine dès la fin de la cérémonie d’ouverture dans la nuit du 26 et au 27 juillet 2024 ;
En lien avec Voies Navigables de France (VNF), allongement des horaires d’ouverture des écluses avec un horaire de fermeture repoussée à minuit au lieu de 20h ;
En lien avec Haropa Port et VNF, identification de zones de stockage prioritaires pour les barges céréalières pour permettre leur amarrage entre les périodes d’ouverture de la circulation sur la Seine : pour l’heure, 94 places ont été repérées en amont et 177 en aval ;
Un guichet unique, en cours d’élaboration, pour traiter d’éventuelles difficultés rencontrées par les opérateurs économiques durant la période des Jeux olympiques ;
Une méthode de travail, à venir, pour étudier des mécanismes de compensation en cas d’éventuels préjudices subis par les céréaliers.
Pour mémoire, Jean-François Loiseau a également rappelé que pendant la période estivale, 1 Mt de céréales transitaient par l’axe Seine et que d’un trafic de 15 à 20 barges par jour en moyenne sur l’ensemble de l’année, on passera à 20-25 barges journalières pendant l’été. « Il faut également savoir que le transport de céréales par voie d’eau s’anticipe : en général, les opérateurs réservent entre six semaines et trois mois à l'avance des capacités de transport fluvial auprès de leurs fournisseurs bateliers (NDLR : dix-huit et vingt-quatre mois pour le ferroviaire). Le fluvial, c’est aussi un élément clé par rapport à la décarbonation des transports », a-t-il ajouté.
Dans les prochaines semaines, la carte des places de stockage sera publiée (une première version existe déjà et est en train d’être affinée avec les bateliers) et sera complétée par un outil de réservation.
Deux petites ombres au tableau cependant. D’une part, dans un contexte complexe de gestion combinée de la moisson et des JO, la capacité à intégrer un élément perturbateur (accident, météo…) sera un vrai challenge. D’autre part, un récent incident de circulation sur la Seine en plein Paris (le 31 janvier, un bateau de croisière fluvial a heurté le pont Sully, générant une interruption de la navigation dans les deux sens) a inquiété les professionnels de la filière.
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