Congrès de la FNSEA
Christiane Lambert : « les Français ne paient pas l’alimentation au vrai coût »
En plein congrès de la FNSEA, sa présidente Christiane Lambert a défendu vivement ce jour sur les ondes de France inter le revenu des agriculteurs, interpellant les Français sur leur budget alimentation.
En plein congrès de la FNSEA, sa présidente Christiane Lambert a défendu vivement ce jour sur les ondes de France inter le revenu des agriculteurs, interpellant les Français sur leur budget alimentation.
« Est-ce que les Français veulent encore conserver des agriculteurs, ceux qu’ils ont plébiscité pendant le confinement ? L’acte d’achat est déterminant pour la pérennité de l’agriculture en France », a lancé Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, lors du 13h-14h sur France inter, alors que se tient le congrès du syndicat majoritaire à Niort.
Interrogée sur sa demande revalorisation des prix, y compris au niveau du consommateur, elle a répondu : « aujourd’hui les agriculteurs subissent des hausses sur l’alimentation animale, le carburant, les engrais. Les industriels subissent des hausses sur le carton, sur l’acier, sur tous les emballages. Les jouets de Noël vont augmenter avec le prix de l’acier et du bois. C’est une réalité nous n’y pouvons rien. L’alimentation est un budget qui a toujours baissé dans les dépenses des ménages. Les distributeurs se livrent une guerre des prix mais ils ont mené beaucoup d’agriculteurs et d’industriels à la faillite. Beaucoup disent y compris Emmanuel Faber (ndlr : ex-PDG de Danone) que les Français ne paient pas l’alimentation au vrai coût. D’ailleurs on importe beaucoup de produits d’ailleurs car ils sont moins chers. ».
Une hausse de 2 à 3% du budget alimentaire suffirait
Selon elle, une hausse de 2 à 3% sur un budget mensuel alimentaire de 350 euros pour les ménages français suffirait à permettre aux agriculteurs de vivre de leur métier. « On parle de quelques dizaines de centimes », a-t-elle insisté.
Pour revaloriser les prix de la production agricole, la présidente de la FNSEA a déclaré attacher beaucoup d’importance à la loi Egalim 2 pour « avoir des indexations quand il y a des hausses » comme celle du prix des céréales « de 30% depuis le début de l’année ». « Il faut que les sénateurs tiennent bon et ne détricotent pas ce qui a été voté à l’unanimité à l’Assemblée nationale », a-t-elle poursuivi, alors que le texte doit être voté cette nuit au Sénat.
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A la question de savoir si le consommateur, « au pouvoir d’achat affaibli par la crise », n’allait pas être perdant, Christiane Lambert s’est emportée : « c’est faux ! Le pouvoir d’achat des Français a augmenté de 0,6 à 1,4%. Il faut arrêter de dire qu’il y a toujours moins de pouvoir d’achat. Ce n’est pas vrai ! Ce n’est pas normal de dire aux agriculteurs : « vous allez devoir vendre moins cher car les Français ont des difficultés » ».
Ecouter toute l’interview :