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Quelle part du sol français occupent les terres agricoles ? Réponse avec l'atlas de l'IGN

L’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) vient de publier son atlas de l’occupation des sols intitulé « Cartographier l’anthropocène ». Il révèle que l’agriculture occupe la moitié de la France même si la quasi-totalité des départements a perdu des terres agricoles, à la veille de l'entrée en application de l'objectif zéro artificialisation nette (ZAN).

parcelles agricoles
L’évolution de la taille des terres agricoles à Valdallière (Calvados) entre les années 1960 et 2021.
© IGN 2023

Les terres agricoles représentent la première occupation du sol français selon le dernier atlas de l'IGN appelé Cartographier l'anthropocène, départements d’outre-mer inclus.

Elles couvrent 28,51 millions dhectares, environ 47 % du pays, un taux qui monte à 52 % en France métropolitaine. La majorité d’entre elles sont cultivées ou mises en jachère, tandis que les prairies permanentes, pour les animaux en pâture, ou en fauche pour la paille, représentent un tiers des surfaces agricoles.
 

Une baisse des terres agricoles de 0,2 % par an

L’IGN remarque cependant une perte des terres dédiées à l’agriculture. Malgré l’extension des surfaces agricoles en France, un rapport du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire indique que la quasi-totalité des départements a perdu des terres agricoles entre 2008 et 2018, à un rythme moyen de - 0,2 % par an.

L’étalement des villes et la transformation des sols agricoles en habitations, infrastructures ou zones commerciales en constituent la raison principale. La loi ZAN de juillet 2023 doit endiguer le phénomène puisqu’elle oblige les territoires à réduire l’artificialisation des sols de 50 % d’ici à 2030.


Quel impact de la transition agroécologique et des départs en retraite ?

Outre l’urbanisation, l’IGN rappelle que l’agriculture française va être confrontée à deux défis : la déprise démographique avec un tiers des agriculteurs qui va partir à la retraite et le réchauffement climatique. Alors que des mesures sont déjà prises (haies plantées, développement du pâturage, protection de la biodiversité, cultures adaptées en fonction des ressources en eau et de l’élévation des températures) pour faire face au changement climatique, l’institut estime que la réorganisation agricole va aussi se faire grâce à la transition agroécologique.

Les parcelles agricoles vont évoluer encore une fois

« Afin que les exploitations soient aussi accessibles aux jeunes agriculteurs et compte tenu de l’importance de tous les éléments du paysage pour la biodiversité et le climat, les parcelles agricoles vont évoluer encore une fois » explique Guillaume Marchand, chargé des partenariats et des relations institutionnelles à l’IGN pour la thématique agriculture.


Un paysage agricole modifié

Les politiques de remembrement ont  au fil du temps, déjà modifié le paysage agricole. Le maillage des haies s’est estompé, des arbres ont été arrachés et les bosquets ont disparu alors que les voies de desserte ont été agrandies pour laisser passer tracteurs et machines volumineuses. Les mares ont été asséchées et rebouchées.

Pour illustrer ces changements, l’IGN prend l’exemple d’une commune du Calvados. Les deux images satellite, l’une en noir et blanc des années 1960 et l’autre en couleurs datant de 2021 montrent bien les changements opérés par les agriculteurs : la myriade de parcelles entourées de haies a laissé place à des terrains agricoles beaucoup plus grands affranchis de haies, sans mares ni bosquets.

« Nous observons des paysages ruraux sans arbres et des champs à perte de vue, à l’exception de certaines régions comme dans l’ouest de la Basse-Normandie, où l’on trouve encore des zones de bocage, et dans le sud méditerranéen, en Corse et en relief, où il y a des zones préservées de surfaces pastorales » explique Guillaume Marchand.


Documenter l’utilisation agricole des sols

Pour documenter les transformations des parcelles agricoles, l’IGN contribue, depuis 2014, à l’actualisation du registre parcellaire graphique (RPG), aux côtés de l’Agence de services et de paiement (ASP), du ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, et des services déconcentrés DDT. Mis à jour tous les ans par photo-interprétation à partir de vues aériennes et à l’aide des déclarations des agriculteurs, demandeurs d’une aide de la politique agricole commune, ces données assurent l’information relative à l’utilisation agricole des sols : type de culture, prairie, terre arable, etc.

Intelligence artificielle et données agricoles

« Aujourd’hui, nous introduisons l’intelligence artificielle dans la mise à jour du référentiel, pour disposer à terme d’une base de données agricoles françaises, avec les chemins, les haies… Une manière plus précise et cohérente de représenter les zonages agricoles, qui complète la vision morcelée que l’on a encore », précise Guillaume Marchand.

Feuilletez l'Atlas de l'anthropocène de l'IGN

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