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Les protéagineux contribuent à remplacer le soja dans les aliments pour porcsfabriqués à la ferme

La Chambre d’agriculture des Pays de la Loire a démontré l’intérêt d’introduire des protéagineux dans les formules d’engraissement pour remplacer le tourteau de soja. Des freins à leur culture existent cependant.

Attention, cette photo n'est pas une photo Réussir. © Inra/Chantal Nicolas. Semences de tournesol, soja, colza, féverole, haricot, blé et pois. Graines d'oléagineux et ...
Le pois et la féverole peuvent être associés avec des tourteaux de colza ou de tournesol pour remplacer le soja dans les formules d'aliments d'engraissement.
© Inra

L’association des protéagineux avec du tourteau de colza permet de formuler des aliments engraissement sans soja à condition de bien rééquilibrer la protéine idéale par l’apport supplémentaire d’acides aminés de synthèse. Mais la rentabilité économique des formules sans soja en Faf n’est pas toujours aisée à évaluer dans le contexte de volatilité des prix des matières premières.

Association colza-féverole dans les aliments charcutiers

Dès 2011, un essai avait été conduit à la ferme expérimentale porcine des trinottières, dans le Maine-et-Loire, pour tester des formules sans tourteau de soja en engraissement : une formule croissance avec 15 % de tourteau de colza et 25 % de féverole, et une formule finition avec 15 % de tourteau de colza et 15 % de féverole. Ces formules sans soja sont bien consommées par les porcs et ne posent aucun problème d’appétence, même avec des taux élevés de tourteau de colza et de féverole. L’association de ces deux matières premières a permis d’atteindre les mêmes performances techniques que celles obtenues avec les formules témoin. Dans le contexte économique de l’essai, le surcoût des formules sans soja était très faible (+ 0,30 € par porc). Toutefois, dans le contexte actuel d’extrême volatilité des prix des matières premières, l’intérêt économique de ce type de formules en Faf doit être évalué au cas par cas.

Deux freins à la culture des protéagineux

La culture des protéagineux se heurte aujourd’hui à deux freins principaux. Le premier est réglementaire, puisque la directive nitrates interdit l’épandage de lisier sur ces cultures (qui sont des légumineuses). Le second est agronomique, avec des performances de rendements irrégulières selon les années. Pour limiter ce risque, il est recommandé de cultiver les protéagineux en mélange avec une céréale. Le mélange ainsi récolté devra idéalement être trié à la récolte avant stockage. En Faf, il peut également être valorisé tel quel dans les formules à condition de bien estimer la part respective du protéagineux et de la céréale dans le mélange.

Jusqu’à 30 % de pois ou 20 % de féveroles en engraissement

Les protéagineux sont des matières premières dites « mixtes » qui apportent à la fois de l’énergie et des protéines. Ainsi une approche rapide permet de dire que deux kilos de pois ou de féveroles remplacent un kilo de tourteau de soja + un kilo de céréales. On peut atteindre des taux de 30 % de pois dans les formules des porcelets et des truies, voire davantage dans les formules d’engraissement. Pour la féverole, on se limite en général à 15 % dans les aliments des porcelets ou des truies et 20 % en engraissement, du fait de la présence de tanins (facteurs antinutritionnels). En raison de leur dureté, les graines de protéagineux provoquent une usure plus rapide des équipements de fabrication, que ce soit au niveau du broyeur (grilles et marteaux) ou dans les circuits de transfert mécanique (vis) et pneumatique (au niveau des coudes). Il faut donc miser sur des équipements de qualité renforcée ou prévoir un remplacement plus fréquent des pièces d’usure.

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