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Les exploitants ovins viande du Centre Ouest ont dégagé davantage de revenus en 2020

54 fermes du réseau Inosys de la zone Centre Ouest ont livré leurs résultats technico-économiques pour 2020. Le revenu a été meilleur qu’en 2019, malgré des disparités entre les orientations et les conduites encore marquées.

La rémunération moyenne permise pour le travail des exploitants est de 1,6 Smic par UMO.
La rémunération moyenne permise pour le travail des exploitants est de 1,6 Smic par UMO.
© L. Geffroy

Inosys-réseau d’élevage a publié la synthèse régionale des résultats 2020 des exploitations ovins viande du centre ouest (comprenant les zones Limousin, Poitou-Charentes, centre Val de Loire, Pays de la Loire et Bretagne). Les résultats techniques et économiques de la campagne 2020 de 54 fermes de référence ovines sont présentés dans ce document d’une trentaine de pages, en différenciant entre autres les systèmes herbagers (ayant un chargement de 1 UGB/ha en moyenne) des fourragers (ayant plus de 1,4 UGB/ha).

13,30 €/kg comme coût moyen de production

La conjoncture économique 2020 en ovin viande s’est améliorée par rapport à 2019, ce qui s’est traduit par une amélioration des revenus dans toutes les orientations de systèmes. En système spécialisé ovin, les revenus disponibles moyens sont plus homogènes pour 2020, de l’ordre de 20 000 à 25 000 euros par UMO ; tout comme les systèmes mixtes ovins-cultures fourragers. Ceux des mixtes ovins-cultures herbagers sont (comme en 2019) en retrait, après de 17 000 euros par UMO. En système mixte ovins-bovins viande, les revenus moyens restent très différenciés, de 17 000 euros par UMO (herbagers en conduite bergerie) a près de 45 000 euros par UMO pour les fourragers. À l’échelle de l’atelier ovin, l’analyse des coûts de production confirme une amélioration du revenu par rapport à 2019. En effet, pour les trois types de conduite (bergerie, herbe et mixte), la rémunération moyenne permise pour le travail des exploitants est de 1,6 à 1,7 Smic par UMO, contre 1,2 à 1,5 SMIC par UMO en 2019. On observe une certaine variabilité des coûts de production sur l’ensemble des fermes de référence du Centre Ouest. Tous systèmes confondus (en se basant sur une rémunération forfaitaire du travail des exploitants de deux Smic par UMO), le coût de production est de 6,3 à 27,60 euros par kilo de carcasse, avec une moyenne de 13,30 euros par kilo. La moitié des exploitations se situe dans une fourchette d’une amplitude de 4,50 euros par kilo : un quart des élevages se situe en dessous de 10,60 euros par kilo et un quart au-dessus de 15,10 euros par kilo.

Une meilleure marge brute moyenne pour les systèmes bergerie à génétique prolifique

L’ensemble des fermes analysées a été divisé en plusieurs groupes selon le type d’atelier ovin viande. En plus des exploitations d’agneaux à l’herbe et des mixtes, trois types d’ateliers bergerie ont été distingués : le type génétique rustique, le type génétique herbager et le type génétique prolifique. Les ateliers de type bergerie génétique rustique ont des systèmes de contre saison avec un désaisonnement naturel, ont su s’adapter aux sécheresses, et ont de meilleures marges brutes qu’en 2019. Les exploitations de type génétique herbager en bergerie ont recours à l’accélération (qui a remédié au cours défavorable de Pâques 2020), ils ont des charges d’alimentation directes stabilisées malgré une qualité médiocre des céréales récoltées, et enfin les prix de 2020 ont diminué directement leur marge brute par brebis. Pour le troisième type d’atelier bergerie, celui de génétique prolifique, les niveaux de productivité sont toujours élevés, mais légèrement en baisse (six points par rapport à 2019). Leurs charges (notamment alimentaires, en lien avec l’allongement de la durée de pâturage) sont en baisse, ce qui permet à la marge par brebis d’augmenter, et atteindre 155 euros par brebis en moyenne. Les autres exploitations ont été pénalisées par la répétition des sécheresses, défavorable pour la finition des agneaux à l’herbe. Les exploitations mixtes ont encore un recours accru au stock fourrager en 2020 mais moins de concentré prélevé en 2020. Le quart supérieur des exploitations mixtes a augmenté significativement sa productivité par rapport à 2019, elles ont une meilleure efficacité alimentaire. Enfin, les exploitations de type herbe ont eu des écarts de productivité expliqués par la prolificité. On remarque un retour à des niveaux de consommation plus classique pour ce groupe en 2020, ainsi qu’une marge qui se maintient à près de 100 euros par brebis.

Côté web

Retrouvez l’ensemble des informations économiques des élevages Inosys depuis 2014 sur idele.fr/inosys-reseau-elevage/

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