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Les constats sans tabou de Bayrou pour l’agriculture française

François Bayrou, le haut-commissaire au plan, a présenté une note stratégique sur l’agriculture française. Selon ce rapport, Cinq crises sont à dominer : la baisse de la population active agricole, le recul des exportations agroalimentaires, les évolutions des régimes alimentaires, l’adaptation au dérèglement climatique et le malaise sociologique des agriculteurs. Si les constats sont connus, les remèdes demeurent à trouver.

Si les volumes ne sont pas au rendez-vous, la qualité est globalement présente.
© Arterris

Le développement de l’appareil productif est le cheval de bataille du haut-commissaire au plan, François Bayrou. Une note, intitulée « l’agriculture enjeux de reconquête » a ainsi été publiée le 9 juillet. Disponible sur le site gouvernement.fr, le document pointe les faiblesses agricoles et agroalimentaires de la France.

Un excédent commercial et agroalimentaire à relativiser

 

Le rapport de François Bayrou souligne l’importance des céréales et des vins et spiritueux dans l’excédent commercial. ‘ « À côté de ces étendards bien identifiés se trouvent une myriade de déficits plus ou moins importants, révélant la faiblesse sectorielle ou le déficit de compétitivité de pans entiers de l’agriculture française ». Sans la filière viticole, le déficit se serait établi à – 4,6 milliards d’euros en 2019. Parmi les secteurs en tension figurent, par exemple, les fruits et légumes avec un déficit de 5,9 milliards d’euros en 2019. La note s’inquiète aussi de la dépendance protéinique du pays. Reste à connaître l’effet du plan protéines 2021/2022.

 

Parallèlement, les importations représentent 20 % de l’alimentation nationale. Elles ont doublé entre 2000 et 2019, passant de 28 à 56 milliards

 

La fiscalité pointée du doigt

 

Pour expliquer cette perte de compétitivité, la note du haut-commissaire évoque notamment la fiscalité française. Cette dernière atteint « 3,2 % du PIB en France contre 1,6 % en moyenne dans les autres pays de l’UE en 2017, 1 % en Espagne et aux Pays Bas et 0,4 % en Allemagne ». Le coût du travail est également évoqué. Dans l’industrie agroalimentaire, il aurait « augmenté plus vite (+ 58 % sur la période 2000-2017) qu’en Allemagne par exemple (+ 34 % sur la même période) ». Un chiffre à relativiser, puisque l’Allemagne affiche un solde commercial agricole et agroalimentaire « plus dégradé qu’en France ». Soit - 17,7 milliards d’euros en 2018, avec une chute de 6 milliards en 10 ans.

La concentration des exploitations agricoles un débat ?

 

Le haut-commissariat au plan constate que la France ne compte plus que 436 000 exploitations en 2016. Dans le même temps, la « concentration des exploitations agricoles bien est réelle mais moins marquée en France qu’en Espagne, en Allemagne ou aux Pays Bas ». La taille favorisant les gains de productivité, selon la note de François Bayrou.

 

La lourde réglementation de l’agriculture française

 

Les normes environnementales sont citées comme plus contraignantes en France. Et si François Bayrou estime que « l’exigence environnementale ne va pas rester longtemps circonscrite à l’Europe occidentale ». L’agriculture française ne devra cependant pas être « morte quand viendra le rééquilibrage ». Le haut commissaire haut plan ne veut plus des aliments dont les modes de productions sont interdites en Europe. Les exploitants agricoles sauront néanmoins rappeler que les distorsions de concurrence environnementales sont également nombreuses au sein même de l’Union Européenne.

 

Lire aussi : Sélection variétale : comprendre les NBT en 5 questions

 

Bayrou mise sur la recherche
Pour produire mieux et en quantité, le haut commissaire au plan met en avant l'innovation, avec notamment la recherche agronomique, la sélection variétale ou l'hybridation.L'occasion pour lui de rappeler que ce bon technologique majeur a permis de passer 20 à 90 qx hectare, en maïs depuis la seconde guerre".

 

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