Les chaleurs des génisses limousines de Moussours détectées avec des capteurs
La pose de capteurs connectés est une aide appréciable pour la détection des chaleurs sur les cheptels de grande dimension où l’objectif est le 100 % IA.
La pose de capteurs connectés est une aide appréciable pour la détection des chaleurs sur les cheptels de grande dimension où l’objectif est le 100 % IA.
La station de Moussours en Corrèze est utilisée pour évaluer les qualités maternelles de génisses issues d’inséminations de testage et filles de taureaux limousins présélectionnés par Créalim en vue d’une large diffusion par IA, à condition bien entendu que ces génisses soient de bonnes mères. 250 génisses de 15 mois et 150 jeunes vaches de deux ans correspondant à une partie des génisses de la génération de l’année précédente sont mises à la reproduction chaque année. Toutes les génisses sont équipées de capteurs Heatime fixés sur un collier. Lesquels permettent, entre autres, d’aider à la détection des chaleurs. Ils comparent l’activité physique des animaux par rapport aux jours précédents. Chaque animal est donc son propre témoin. Les tags envoient toutes les dix minutes l’information captée à une antenne radio, elle-même reliée à un boîtier autonome. C’est le regain d’activité consécutif à des déplacements accrus traduisant l’expression des chaleurs qui déclenche un message d’alerte. Le Heatime ne détecte donc pas la chaleur à proprement parler, mais son expression via l’accélération de la fréquence des déplacements.
Pour être certain que ce soient les chaleurs qui déclenchent l’alerte, il faut que le collier ait été posé suffisamment de temps en amont pour que l’appareil ait pu étalonner les déplacements de l’animal sur une durée correspondant à au moins un ou deux cycles. « Nous posons les capteurs début novembre pour une mise à la reproduction qui démarre le 14 décembre », explique Vivien Letourneur responsable technique de la station. Les génisses sont inséminées à partir de 15 mois. La période de mise à la reproduction dure un peu plus de 10 semaines et couvre la durée de trois cycles.
Sur poste fixe ou sur smartphone
Deux possibilités de suivi sont possibles : sur ordinateur à poste fixe ou sur smartphone. « En semaine, je consulte les alertes sur le poste fixe à 7 h 00 dès que j’arrive à la station." Tout message d’alerte est suivi d’une observation de la génisse et se solde le plus souvent par une IA dans la journée. Mais cela doit aussi correspondre au cycle de l’animal. « Si j’ai une alerte en dehors du cycle, je ne programme pas d’IA. »
Vivien Letourneur reconnaît ne pas être un inconditionnel du suivi sur smartphone qu’il n’utilise que le week-end. « Cela fait un an que je travaille avec le Heatime puisqu’il n’y a qu’un peu plus d’un an que je travaille à Moussours. Comparativement à la précédente campagne, on a gagné 20 % de réussite à l’IA. C’est un outil qui fonctionne bien, mais à partir du moment où les capteurs sont posés il faut regarder tous les jours à heure fixe et s’y tenir. » Sur l’interface à poste fixe, il est possible de trier et hiérarchiser énormément de données. « Cet outil correspond dans l’idéal aux attentes d’éleveurs très techniques, parfaitement à l’aise avec l’usage au quotidien d’un ordi et en recherche de résultats. À Moussours avec 400 femelles en 100 % IA sur un intervalle de temps assez court c’est vraiment un outil intéressant. Si on voulait tout faire à l’œil, il faudrait autour de 4 heures par jour rien qu’en surveillance. »
Mais cet outil ne doit pas non plus occulter le fait qu’obtenir de bons résultats de reproduction bovine dépend d’autres facteurs pour lesquels l’alimentation, la minéralisation et la génétique jouent des rôles prépondérants. Un bel appareil ne permet de détecter les chaleurs que si les animaux viennent effectivement en chaleurs !
Une liste des outils connectés disponibles
Il existe un grand nombre de capteurs et solutions numériques connectées pouvant être appliquées aux élevages de ruminants. Une partie d’entre eux peuvent être utilisés pour aider les éleveurs à piloter le suivi de la reproduction. L’Institut de l’élevage en propose un inventaire exhaustif sur son site ici avec un système de filtre selon l’objectif souhaité et renvoi sur le site des fabricants et distributeurs de ces produits.
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