Les caméras de surveillance à l’heure du numérique
Des images d’une belle qualité sur tout type d’écran : la numérisation des caméras de surveillance a permis de grands progrès. Et la gamme s’est élargie avec des dômes à vocation agricole.
Des images d’une belle qualité sur tout type d’écran : la numérisation des caméras de surveillance a permis de grands progrès. Et la gamme s’est élargie avec des dômes à vocation agricole.
Pour surveiller l’activité de son troupeau à distance, les principes n’ont pas changé. Il s’agit toujours de capter l’image par une caméra, de la transmettre jusqu’à un support de visionnage puis de la lire avec une application informatique dédiée. Mais la numérisation de ces trois étapes a permis d’améliorer la qualité de l’image et la souplesse de transmission et de visionnage. Aujourd’hui, on peut surveiller son troupeau de quasiment n’importe où et sur n’importe quel écran. L’autre grande évolution concerne l’offre de caméras de surveillance. Tous les sites internet de vente en ligne de matériel électronique proposent des caméras à des prix souvent dérisoires. Cette offre pléthorique et bon marché a bousculé les trois principaux fournisseurs d’équipements de vidéosurveillance dédiés à l’élevage (Camérail, Detecvel, Visionaute), qui proposent des équipements conçus pour travailler dans des conditions bien plus difficiles qu’une simple vidéosurveillance en milieu extérieur. « Nous sommes pris dans une bagarre de chiffonniers avec internet », reconnaît Rémi Tertrais, PDG de Detecvel. Pour se différencier, ces entreprises françaises mettent en avant la prestation de conseil qui précède l’achat d’un équipement afin de l’adapter à la configuration des bâtiments et aux contraintes de transmission, la qualité de l’installation et le respect des normes de sécurité, le service après-vente et, enfin, l’évolutivité de leurs systèmes de surveillance.
1 Les tourelles haut de gamme
Les trois spécialistes de la caméra de surveillance agricole proposent chacun un produit haut de gamme qui comprend une caméra numérique IP (voir ci-contre) avec image couleur le jour et la nuit et un éclairage asservi embarqués sur une tourelle fixe 360°. En option, ces solutions peuvent être installées sur un rail chariot motorisé. La caméra est insérée dans un caisson étanche et robuste qui la protège de l’ambiance agressive des bâtiments d’élevage (poussière, condensation, acidité). Elle répond aux normes de sécurité en vigueur (IP 66). Ces produits sont réparables et évolutifs. Tous affirment que la caméra est capable de lire une boucle à 30 mètres. Côté zoom, il faut surtout tenir compte du zoom optique car il ne dégrade pas l’image, contrairement au zoom numérique. Côté éclairage, la valeur du flux lumineux en lumens permet de connaître la quantité réelle de lumière émise. Tous les constructeurs ne donnent pas cette valeur d’emblée.
2 Des dômes adaptés à l’élevage
Les dômes basiques, qui foisonnent sur les sites internet, ont une vision de nuit en infrarouge qui donne une image en noir et blanc. Ils ont aussi l’inconvénient de n’être pas réparables et d’avoir une durée de vie limitée. Les trois fabricants français de caméras agricoles distribuent des dômes améliorés qui répondent mieux aux besoins de l’élevage. Leur portée et leur usage est cependant plus limité que les modules haut de gamme.
3 De nombreuses solutions de transmission
Les nombreuses technologies de transmission, qui peuvent être combinées entre elles, permettent aujourd’hui de répondre à toutes les configurations et de connecter plusieurs bâtiments à plusieurs maisons, quelle que soit la distance. La connexion par câble est la solution la plus économique pour transmettre l’image sur un ou plusieurs téléviseurs. La distance entre stabulation et poste de surveillance ne doit pas dépasser quelques centaines de mètres, voire 100 mètres pour les packs numériques, indique Visionaute. Le pont wifi permet en revanche de franchir des distances de 7 à 8 kilomètres si les lieux à connecter sont en ligne directe sans obstacle. La fibre optique est un mode de transmission très performant, encore peu répandu mais qui tend à se développer. La liaison peut également se faire via Internet, mais cela nécessite d’avoir une box dans la stabulation en plus de celle de la maison et donc deux abonnements. Les animaux peuvent être surveillés de n’importe où dans... le monde. La transmission peut se faire aussi par courant porteur via le réseau électrique sur une distance maximale de 200 mètres, à condition que le bâtiment et la maison soient branchés sur le même compteur électrique et sur la même phase. Le réseau 4G, sous réserve de couverture, permet enfin de transmettre le signal vidéo avec un modem équipé d’une carte sim et compatible tout opérateur. Le débit est souvent meilleur qu’avec l’ADSL et permet d’avoir une image de belle qualité.
4 Visionner sur tous supports
Les trois fabricants ont développé des plateformes, logiciels et applications pour piloter les caméras à distance et visionner les images sur tout type d’écran : téléviseur, ordinateur, smartphone, tablette... Ils peuvent enregistrer des séquences vidéo et éditer des photos. Ces logiciels sont généralement conçus en interne afin de bien répondre aux besoins des éleveurs tout en restant simples d’utilisation. S’ils sont mis à disposition gratuitement, Camerail s’apprête à lancer une plateforme payante (gratuite pendant un an puis 3 € par mois), qui sera multisupport et aura davantage de fonctionnalités que l’application en ligne gratuite.
Caméra numérique et éclairage à leds
La qualité de l’image est sans conteste une des grandes évolutions récentes de la surveillance vidéo. Elle est en train de franchir une nouvelle étape avec le passage des caméras analogiques aux caméras IP. Les premières transmettent le signal vidéo analogique directement à un téléviseur. Les caméras IP numérisent le signal vidéo et utilisent le protocole Internet (IP) pour transmettre les données compressées vers un routeur ou une box ADSL. L’image peut ainsi être visionnée directement sur tout appareil numérique (ordinateur, tablette, smartphone…). Les caméras IP offrent une bien meilleure résolution que les caméras analogiques. Le Full HD (2 millions de pixels) est désormais accessible. Le rendu d’image est nettement plus détaillé. Grande évolution également, l’éclairage à leds s’impose dans tous les nouveaux équipements.
Faire évoluer le parc existant
La numérisation ne rend pas forcément obsolète les anciennes caméras analogiques. Les trois fabricants sont attentifs à ce que leurs équipements soient évolutifs. L’ajout d’un serveur vidéo numérique permet de numériser le signal vidéo et de le renvoyer sur tous les supports numériques. Une transformation qui coûte de l’ordre de 1 000 à 1 500 euros, indique Rémi Tertrais, de Detecvel.