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Le scarabée japonais, ravageur aux portes de l'Hexagone

Le scarabée japonais n’a pas encore été détecté en France. Cet insecte classé organisme de quarantaine prioritaire est sous haute surveillance car il est présent en Italie et en Suisse.

Le scarabée ou hanneton japonais (Popillia japonica) est désormais présent en Suisse et en Italie où son extension sur plusieurs milliers d’hectares ne permet plus d’envisager l’éradication mais au mieux un enrayement. Ce coléoptère, originaire du nord du Japon et de l’Extrême Orient russe est également observé dans certains vignobles des États-Unis.

« C’est un insecte très polyphage qui se nourrit sur près de 300 plantes hôtes et qui peut provoquer des dégâts conséquents dans les jardins, et espaces verts, et dans de nombreuses cultures dont la vigne », explique Jérôme Jullien, expert national en surveillance biologique du territoire au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. En 2019, la Commission européenne a classé ce ravageur « organisme nuisible de quarantaine prioritaire », au même titre que la bactérie Xylella fastidiosa.

Des plans de surveillance sont mis en place sur toute l’Europe et un plan d’urgence est prévu en cas de détection de l’insecte sur le territoire français avec pour objectif de mettre en œuvre tous les moyens utilisables pour éviter la propagation du scarabée japonais, et dans la mesure du possible d’éradiquer les foyers émergents.

Caractéristiques

Reconnaissance et biologie

L’adulte mesure environ 10 mm de long et 6 mm de large. Son abdomen, son thorax et sa tête sont vert métallique. Il est doté d’élytres brun cuivré et de touffes de soies blanches sur tout le pourtour de l’abdomen, ce qui le différencie d’autres coléoptères présents en France comme le hanneton des jardins. Les larves sont plus difficilement identifiables malgré une rangée d’épines sur la face ventrale du dernier segment abdominal disposée en forme de V. Popillia japonica passe l’hiver à l’état larvaire dans les couches profondes du sol.

Au printemps, dès que la température dépasse 10 °C, les larves migrent vers l’horizon de surface et se nourrissent de racines. Les adultes émergent entre la mi-mai et fin juillet, suivant les latitudes, et vivent entre 30 et 45 jours. Il y a souvent une seule génération par an, mais à la limite nord de la distribution de l’insecte, certains individus peuvent requérir deux ans pour compléter leur cycle.

Nuisibilité et transmission

Le scarabée japonais est nuisible au stade larvaire et au stade adulte. Les larves consomment les racines des plantes hôtes. Dans les vignes, ces attaques printanières peuvent entraîner un dépérissement des parties aériennes, en particulier sur les jeunes plants. Les attaques d’adultes se traduisent par des feuilles décapées et un limbe rongé, donnant un aspect de dentelle. Les fleurs et les fruits peuvent également être attaqués.

Lutte

En France, où le scarabée japonais n’a pas été observé, une surveillance renforcée est mise en œuvre en particulier dans les territoires situés à proximité de l’Italie et de la Suisse (Paca, Auvergne Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté) avec la mise en place de pièges spécifiques. Mais tout le territoire est sous surveillance, car le scarabée japonais peut être véhiculé à la faveur d’échanges internationaux sur des emballages, des voitures, des bateaux ou dans des avions.

Une attention particulière est accordée au matériel végétal destiné à une remise en culture car les larves peuvent être transportées par la terre entourant les racines des plants. « La lutte contre ce coléoptère est très compliquée car avec de très nombreuses plantes hôtes, beaucoup de milieux sont en mesure de favoriser une colonisation très rapide », observe Jérôme Jullien.

en bref

Principales filières et plantes hôtes : arboriculture fruitière (fruits à coque, fruits à noyau, fruits à pépins, petits fruits, fraises), forêts et bois, grandes cultures (cultures industrielles et fourragères), maïs, jardins et espaces verts, vigne.

Popillia japonica est un insecte coléoptère de la famille des Scarabaeidae.

La femelle s’accouple plusieurs fois et peut produire 40 à 60 œufs.

En cas d’observation, il est primordial de le signaler à la Fredon locale (photo et localisation à l’appui).

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