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« Le RIP pour les animaux s’essouffle » observe Jean-Baptiste Moreau, éleveur et député

Jean-Baptiste Moreau est agriculteur dans la Creuse et député. Il se prononce contre le projet de référendum sur les animaux initié par le journaliste Hugo Clément. « Les propositions de ce RIP ne sont que le Cheval de Troie de revendications bien plus radicales » affirme le parlementaire qui pense que le texte ne recueillera pas beaucoup plus de 140 adhésions au sein de l’hémicycle.

Jean-Baptiste Moreau, éleveur dans la Creuse et député.
© Romain Gaillard / REA

Jean Baptiste Moreau est agriculteur dans la Creuse et député. Sur le site de l’homme politique, on peut lire qu’il est « engagé aux côtés d’Emmanuel Macron pour participer au renouveau de la vie politique française ». Il a été rapporteur de la loi Egalim, la loi Agriculture et Alimentation. En tant que parlementaire et éleveur de vaches limousines, il est doublement concerné par le Référendum d’initiative partagée pour les animaux initié par le journaliste Hugo Clément. Il n’a pas signé en faveur de ce RIP et il s’en explique.

Réussir - En tant que député, vous n’avez pas signé la pétition en faveur du RIP sur les animaux. Quelle est votre position par rapport à ce projet de référendum ?

Jean-Baptiste Moreau - « J’ai annoncé dès le mois d’août mon intention de ne pas signer le RIP pour les animaux car derrière ce RIP et ces apparentes bonnes intentions, il y a des intérêts économiques sous-jacents que je ne cautionne pas. Par exemple, Xavier Niel est l’un des initiateurs du RIP et l’on comprend aisément pourquoi : il a fait de la viande alternative son business ! Il a donc tout intérêt à militer pour l’abolition de l’élevage. Je ne crois pas non plus aux bonnes intentions, quand elles sont signées de la patte de L214 qui milite pour l’abolition pure et simple de l’élevage et de toute utilisation des animaux. Les propositions de ce RIP ne sont que le Cheval de Troie de revendications bien plus radicales, qu’il suffit d’aller lire sur les sites des signataires ! » 

Allez-vous signer la pétition contre le RIP initiée par le groupe « Unis pour la ruralité » sur la plateforme Mes Opinions ?

J.-B. M. - « En tant que parlementaire, je considère que nous n’avons pas à signer des pétitions. Les positions que nous souhaitons porter, nous devons les porter devant la représentation nationale à l’Assemblée. Je comprends les inquiétudes du monde rural face à ce RIP qui souhaite la fin de notre agriculture telle que nous la connaissons, mais je me battrai dans l’hémicycle, grâce au mandat qui est le mien. » 

Lire aussi  RIP pour les animaux : la contre-offensive s’organise

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Pensez-vous que la ruralité est une notion à défendre par les parlementaires et pourrait-elle être mieux encadrée par la loi ?

J.-B. M. - « Je pense surtout que l’on oublie notre ruralité en discutant de ce genre de texte ou d’initiative. De plus en plus de Français perdent le lien avec nos territoires, avec notre agriculture et nos agriculteurs. Mais la ruralité est une question très vaste, qui dépasse l’agriculture. La ruralité c’est la santé, l’accès aux transports. Je ne crois pas au « tout légiférer ». Je pense plutôt qu’il est de notre rôle de représentant de la Nation de porter la voix des territoires qui nous ont fait confiance. C’est notre rôle. » 

Combien de parlementaires ont-ils signé à l’heure actuelle ? Ce nombre peut-il augmenter jusqu’à 185 signatures ?

J.-B. M. - « Pour que le RIP soit lancé, il nécessite la signature de 185 parlementaires et de 10% du corps électoral soit 4,7 millions d’électeurs. A ce jour, il rassemble 700 000 signatures et 140 parlementaires.

Si le RIP a démarré en fanfare au moment de son lancement le 2 juillet dernier, on s’aperçoit que la dynamique est en berne.  Je ne pense pas que le nombre de parlementaires qui ont signé augmente. Les convaincus ont déjà apposé leur signature et en plus, nous allons devoir discuter d’une proposition de loi déposée par Cédric Villani qui en reprend les propositions. Certaines personnalités politiques ont même retiré leur signature comme Joël Giraud, député devenu Secrétaire d’Etat à la Ruralité. La dynamique s’essouffle. » 

Lire aussi Jean-Baptiste Moreau, député : « Le localisme ne sauvera pas l’agriculture française »

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