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Le modèle idéal d'élevage porcin n’existe pas

La diversité des exploitations porcines françaises révèle la diversité des finalités et des stratégies des producteurs. Elle peut constituer un levier d’attractivité.

Au-delà des tendances présentées, les ateliers porcins restent divers en France, en orientation et en taille. Ils sont insérés au sein d’exploitations tout aussi diverses, en types de productions, en dimension économique, en travail… Il n’y a pas de modèle idéal d’élevage de porcs, « l’important est la cohérence en engraissement, en foncier et en travail ».

Selon une enquête réalisée auprès de 31 éleveurs de porcs français, tous se disent globalement satisfaits de leurs choix, chacun les justifiant avec ses propres arguments. Cette diversité peut constituer un levier d’attractivité du métier et de résilience. Elle reflète la diversité des finalités et stratégies des producteurs. En effet, les éleveurs interrogés se révèlent très différents en termes de goût pour le collectif (association ou recours au salariat) et de projets. Au-delà, la recherche d’amélioration de l’efficacité et des conditions de travail conduit à moderniser, automatiser, rationaliser… C’est aussi un levier pour fidéliser les salariés. Quasiment tous les éleveurs enquêtés mettent aussi en avant leur « recherche d’autonomie sur l’engraissement et le foncier pour le coût alimentaire et la sécurité environnementale ». Le lien au sol est aussi vu comme un moyen d’accroître l’intérêt de l’élevage à sa transmission.

Des besoins divers

La création ou la croissance de l’atelier porcin sont motivées par divers besoins : créer un revenu pour s’installer ou installer un associé, compenser l’arrêt d’une production ou le rétrécissement des marges, exploiter les économies d’échelle. Deux des 31 éleveurs ont développé la vente directe pour gagner en valeur ajoutée, mais aussi aller jusqu’aux consommateurs et améliorer leur relation à leur environnement humain proche. Cette activité chronophage peut conduire à arrêter le naissage et/ou à réduire l’engraissement. À partir d’un certain âge, les investissements dans l’élevage dépendent de la perspective d’une reprise ou de la motivation de l’éleveur à disposer d’un outil attractif. Dans le cas contraire, certains réduisent la voilure jusqu’à leur départ à la retraite, voire envisagent de l’anticiper une fois les prêts remboursés.

Des difficultés pour séduire de nouveaux éleveurs

Dans ce contexte, la principale inquiétude est la démographie vieillissante et le manque de porteurs de projets. Dans les régions à faible densité, le porc est aussi concurrencé par les productions végétales ou l’aviculture. Cette activité est jugée moins contraignante et plus sécurisée. Elle se développe sous l’impulsion d’intégrateurs. Par ailleurs, d’après les acteurs de terrain de la filière, rares sont les personnes qui veulent travailler en élevage de porcs. Les raisons évoquées sont l’image dégradée de la production porcine, la vétusté des porcheries, la communication négative sur les conditions de travail et le revenu jugé insuffisant. Les éleveurs et salariés de groupements enquêtées se révèlent assez démunis en termes de solutions efficientes pour contrer cette tendance, sans pour autant ménager leurs efforts.

Les auteurs remercient les éleveurs et leurs groupements pour leurs témoignages.

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