Préserver le lézard ocellé, petit habitant du vignoble
Le lézard ocellé est le plus grand lézard de France et d’Europe continentale. Ce reptile figure sur la liste des espèces menacées en France. Présent au sud de la France, sa préservation passe par la conservation et la mise en place d’habitats naturels qui lui sont favorables, en particulier dans les vignes.
Le lézard ocellé est le plus grand lézard de France et d’Europe continentale. Ce reptile figure sur la liste des espèces menacées en France. Présent au sud de la France, sa préservation passe par la conservation et la mise en place d’habitats naturels qui lui sont favorables, en particulier dans les vignes.
En fort déclin depuis trente ans, le lézard ocellé est en danger et classé vulnérable sur la liste rouge nationale des espèces menacées. À tel point qu’un plan national d’actions a été mis en œuvre par le ministère de l’Écologie pour sa conservation. En France, on le trouve essentiellement sur le pourtour méditerranéen, les causses du Lot et le littoral atlantique. C’est un grand lézard dont la longueur peut atteindre 75 cm pour les mâles et 49 cm pour les femelles. Il se caractérise par une robe à fond vert clair qui présente un mélange d’écailles noires et jaunes à l’aspect perlé sur le dos et de flancs recouverts d’ocelles bleu vif. Le lézard ocellé est un reptile très difficile à observer car, doté d’une excellente vue, il est particulièrement farouche. « On le trouve dans des milieux avec des accumulations rocheuses à proximité où il peut s’abriter en cas de danger imminent. Les vignobles avec des petits murets en bordure de parcelle lui sont favorables tout comme l’enherbement des vignes car il y trouve sa nourriture essentiellement composée d’insectes », explique Cyrille Sabran chargé de projets au Centre ornithologique du Gard (COGard).
Moyens de préservation
Le lézard ocellé apprécie les milieux ouverts, sec avec un peu de relief et des accumulations rocheuses à proximité. Tout ce qui défavorise la dégradation de son habitat naturel doit être évité comme l’embroussaillement, la reforestation ou encore le morcellement du territoire par l’urbanisation. La mécanisation susceptible de détruire des gîtes où il peut se réfugier, voire de le supprimer (lors de vendanges mécaniques notamment) lui est également défavorable. Enfin, afin de préserver sa nourriture (insectes, mollusques…), il est conseillé de limiter l’utilisation des insecticides et de favoriser les interrangs enherbés.
Dans son mode de vie, le lézard ocellé a besoin de plusieurs gîtes, un gîte principal pour hiverner et se reproduire comme un tas de pierre ou un terrier de lapin (garenne) et un réseau de gîtes secondaires pour se mettre rapidement à l’abri. La préservation de ce reptile passe donc par la préservation et la réhabilitation de ses habitats. Dans l’Aude, les Vignerons de Cascastel se sont ainsi engagés, avec l’appui du département de l’Aude et des associations herpétologiques de Provence Alpes Méditerranée et Ecodiv’, dans la réhabilitation de murets qui entourent les parcelles de vigne ainsi que dans l’enherbement et abords des tournières pour favoriser la présence d’insectes dont le reptile raffole. Une cuvée signée Timon Lepidus a même été créée pour soutenir la démarche, « pour chaque bouteille vendue, 1 € sera consacré à cette action de préservation du lézard ocellé », nous confie Atmann Afannis, directeur de la cave des Maîtres Vignerons de Cascastel.