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Le capricorne asiatique des agrumes, ravageur exotique de lutte obligatoire

Le capricorne asiatique des agrumes est un ravageur exotique très polyphage, faisant l’objet de mesures de lutte obligatoire.

Le capricorne asiatique des agrumes, Anoplophora chinensis, est originaire d’Asie où il est très présent. Il a été identifié pour la première fois en Europe il y a une vingtaine d’années. Il se propage principalement par le commerce de plantes ornementales comme les bonsaïs. Il peut également être transporté dans les matériaux d’emballage en bois, ou tout autre produit du bois tiré d’arbres infestés. Il est capable d’attaquer plus de vingt familles botaniques différentes : agrumes, fruits à coque, fruits à noyau, fruits à pépins, érables, bouleaux, charmes… En l’absence de lutte, l’insecte entraîne la mort des arbres infestés en quelques années.

L’adulte mesure de 25 à 35 mm avec des antennes au moins aussi longues que son corps. Le corps est noir brillant avec des taches bien délimitées blanches ou beige clair, de forme, nombre et emplacement variables. Les antennes et les tarses sont annelés de taches blanches à reflets bleutés. Les dégâts causés sont principalement dus à l’alimentation des larves. Elles creusent des galeries dans les branches et le tronc puis pénètrent dans les tissus ligneux de la partie basse du tronc et des racines.

Pendant le processus d’alimentation des larves, de grandes quantités de déjections sont éjectées à travers des trous dans l’écorce. Les larves passent ensuite plusieurs mois sans se nourrir avant la nymphose. Celle-ci a lieu dans le bois, souvent dans la partie supérieure de l’aire d’alimentation. Quatre à huit jours après l’éclosion des adultes, ces derniers sortent par des trous d’émergence d’environ 10 à 20 mm de diamètre, à environ 25 cm au-dessus du site de ponte.

Moyens de lutte

Lutte chimique et biologique

Les mesures de lutte chimique et biologique contre Anoplophora chinensis sont inadaptées en termes d’innocuité et d’efficacité. A ce jour, aucun ennemi naturel n’a été identifié pour lutter contre ce ravageur.

Réglementation

Le capricorne asiatique des agrumes fait l’objet depuis 2012 de mesures de lutte obligatoire au niveau européen. Quand un foyer est détecté, elle impose l’élimination de tous les végétaux sensibles à ce ravageur et de leurs racines dans un rayon de 100 mètres autour des végétaux infestés. Selon l’Anses, elle prévoit cependant que des exceptions puissent être indiquées. Dans ce cas, les végétaux en question doivent faire l’objet d’un examen détaillé en vue de détecter des signes d’infestation.

De plus, il est important de mettre en œuvre un plan de surveillance sur l’ensemble de la zone de 2 km autour du foyer, notamment tant que le point d’entrée exact n’est pas connu. « Les inspections des végétaux pourront être appuyées par des recherches employant une brigade cynophile deux fois par an, en début de printemps et à l’automne », indique l’Anses dans ses recommandations pour l’éradication d’un foyer de capricorne asiatique des agrumes.

Participation des citoyens

Afin de détecter rapidement des cas d’infestation sur les arbres, la participation des habitants est primordiale. L’Anses recommande la mise en place d’un plan spécifique d’information des citoyens afin d’expliquer les risques et dommages, les symptômes liés au ravageur, et les services à contacter en cas de détection.

Pour pondre, les femelles utilisent leurs mandibules pour couper une fente en forme de T dans l’écorce d’un arbre, à plusieurs centimètres du sol. Les œufs sont déposés individuellement sous l’écorce du tronc. Les femelles peuvent également pondre sur les racines exposées.

Un foyer de capricorne asiatique des agrumes a été découvert en 2018 à Royan (Charente-Maritime) sur des érables. Des abattages dans la zone des 100 mètres autour des végétaux officiellement infestés ont été réalisés entre novembre 2018 et mars 2019, en dehors de la période de vol de l’insecte.

Depuis la détection du foyer de Royan en 2018, des opérations de prospection et d’inspection ont lieu régulièrement. Des chiens entraînés à détecter les larves inspectent les végétaux de la zone autour du foyer, jardins privés compris. Les prospections devraient prendre fin en 2023 si aucun nouvel insecte n’est trouvé d’ici là.

En cas d’observation de symptômes de la présence du capricorne asiatique des agrumes, il faut marquer les arbres et les signaler rapidement aux services compétents : Service régional de l’alimentation (SRAL) ou Fédérations de lutte contre les organismes nuisibles (FREDON et FDGDON). Ces organismes sont chargés de la surveillance et coordonnent la lutte contre ce ravageur.

Sources : plateforme ESV, Anses, FREDON Occitanie

Rédaction Réussir

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