Le bien-être animal testé avec Boviwell dans les fermes expérimentales F@rmXP
Un diagnostic bien-être animal a été réalisé dans les fermes expérimentales du réseau F@rmXP. Même si elles sont plutôt bien classées, des points d’amélioration ont été identifiés.
L’outil d’évaluation du bien-être animal (Boviwell) a été mis en application dans les fermes du réseau F@rmXP (Thorigné d’Anjou dans le Maine-et-Loire, les Établières en Vendée, les Bouviers dans le Morbihan et Jalogny en Saône-et-Loire). Si les stations sont plutôt bien classées sur la plupart des critères, elles restent des fermes comme les autres avec des démarches de progrès identifiées.
Toutefois, il est à noter que les fermes expérimentales disposent d’équipements et parfois de conduites qui peuvent avoir un impact sur le bien-être animal. Il faut par conséquent trouver un compromis entre les conditions d’élevage des animaux, pour un meilleur bien-être et la puissance statistique, pour réaliser des essais expérimentaux.
Liberté 1 : absence de faim et de soif
Toutes les fermes sont classées excellentes pour la première liberté (absence de faim et de soif) et particulièrement pour le critère alimentation. Des résultats parfois moins bons ont été obtenus sur le critère abreuvement, notamment pour celles qui ont des ateliers d’engraissement (les Bouviers et les Établières). Certaines cases de taurillons ou bœufs, situées en bout de stabulation, n’ont en effet qu’un seul abreuvoir accessible aux animaux. Or, dans Boviwell, le meilleur score pour l’abreuvement est atteint lorsqu’il y a suffisamment de centimètres d’abreuvoir, qu’ils sont propres et qu’il y a le choix de la zone d’abreuvement (deux a minima) pour éviter les phénomènes de compétitions.
Liberté 2 : absence d’inconfort physique et thermique
Les fermes sont partout classées excellentes pour les surfaces totales des cases (facilité de mouvement). Par contre, on a relevé des scores parfois dégradés au niveau du couchage des bêtes en engraissement, pour plusieurs raisons. Les systèmes en engraissement sont parfois limitants sur la place de couchage. D’autre part, certaines fermes avec des aires paillées en pente sont difficiles à caractériser. Il est en effet compliqué de mesurer la zone de couchage selon le jour où l’on passe et le niveau de paillage du jour. « Comme dans ces systèmes les animaux évacuent eux-mêmes la paille souillée vers l’arrière de la case, pour peu que le jour de passage soit un peu éloigné du paillage, la zone de couchage mesurée sera inférieure à celle du jour de paillage. De plus, ce sont des systèmes qui fonctionnent mieux avec un chargement un peu plus élevé. L’audit a permis d’entrevoir des solutions. Dans une ferme, il a été possible de réduire la taille des lots sans perte de puissance statistique. Dans la seconde, cette option n’a pas pu être envisagée (perte de puissance expérimentale). L’audit a donc privilégié des pistes de progrès autour de la fréquence et de la quantité de paillage », souligne Béatrice Mounaix de l’Institut de l’élevage, lors des biennales des F@rmXP.
Liberté 3 : absence de douleur, de blessures et de maladies
Les indicateurs de santé sont partout ressortis très satisfaisants. Par contre, des points faibles ont été identifiés sur les pratiques douloureuses. Dans toutes les fermes, les pratiques d’ébourgeonnage sont améliorables, notamment en ce qui concerne la prise en charge encore insuffisante de la douleur. L’audit a permis d’ouvrir ce sujet et d’envisager la tenue de formations pour permettre d’améliorer les pratiques. Une ferme est également pénalisée par la pratique de la castration qui dégrade rapidement les scores de bien-être. Il est aujourd’hui difficile d’obtenir une note élevée en ayant recours à la castration car les recommandations pour une bonne prise en charge de la douleur ne sont pas encore stabilisées.
Liberté 4 et 5 : comportements appropriés
Dans toutes les fermes, la relation homme-animal est excellente. Des scores dégradés sont observés pour les systèmes d’engraissement qui présentent un accès réduit à l’exercice. « En France, les ateliers d’engraissement ne permettent pas un bon accès à l’exercice car ce sont des systèmes où les animaux ne vont pas à l’extérieur et où les zones d’exercice au sein des cases sont inférieures aux recommandations en cours. » Par ailleurs, une ferme s’est retrouvée non classée sur la liberté 4 et 5 car dans le cas de l’engraissement, les comportements anormaux, évocateurs de stress, sont regardés. Dans cette exploitation, un animal présentait des stéréotypies (jeux de langue). Or, étant dans un petit lot, il représentait 10 % de la case. De ce fait, cette dernière a été déclassée et par conséquent la ferme passée en non classée.