Vaches laitières : le traitement au tarissement plus encadré
Si les traitements antibiotiques systématiques ne sont plus acceptables, le traitement au tarissement de vaches qualifiées a priori de saines reste possible, sous réserve d’une justification par le vétérinaire.
Si les traitements antibiotiques systématiques ne sont plus acceptables, le traitement au tarissement de vaches qualifiées a priori de saines reste possible, sous réserve d’une justification par le vétérinaire.
Le règlement UE 2019/6, en vigueur depuis le 28 janvier 2022, impose des restrictions sur l’usage des antimicrobiens, dont les antibiotiques. Il a notamment des incidences sur le traitement au tarissement des vaches laitières. Selon ce règlement, précisé par un document de réflexion de l’Agence européenne des médicaments, les antimicrobiens ne peuvent être utilisés de manière systématique, ni pour compenser de mauvaises conditions d’hygiène, d’élevage ou un manque de soin.
« Les traitements systématiques au tarissement ne sont donc plus acceptables », souligne Jacqueline Bastien, de la SNGTV (1). Les vaches à mammites subcliniques peuvent toujours recevoir un traitement curatif. « Il appartient au vétérinaire de les identifier et de démontrer l’existence d’une mammite subclinique par des tests, avec des seuils définis selon sa connaissance de l’épidémiologie propre à l’élevage », précise la vétérinaire.
Prescriptions justifiées et documentées
La prophylaxie, soit le recours aux antibiotiques de façon préventive, ne peut être qu’exceptionnelle et ne concerner qu’un seul animal ou un groupe restreint d’animaux lorsque le risque d’infection est très élevé et que les conséquences ont toutes les chances d’être graves. « Une vache qualifiée de saine peut être éligible au traitement prophylactique si, entre le moment où elle a été identifiée comme saine et le jour du tarissement, elle est exposée soit à un risque individuel, lié à son historique de mammites, à une lésion des trayons…, soit à des risques comparables au sein du troupeau au même instant, comme des épisodes mammites ou cellules », précise Jacqueline Bastien.
De même, la métaphylaxie, soit le traitement de l’ensemble du groupe d’animaux lorsque certains sont malades, n’est possible que si le risque de propagation est élevé et qu’aucune autre solution appropriée n’est disponible. Elle peut être justifiée lors de situations très dégradées et seulement temporairement, dans l’attente d’une amélioration. « Dans tous les cas, le vétérinaire doit désormais justifier sa prescription sur la base de ses connaissances épidémiologiques et cliniques et de sa compréhension des facteurs de risque pour chaque animal ou groupe d’animaux. »