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Une litière confortable comme du sable dans les logettes !

Au Gaec ferme Kleinfeld dans le Bas-Rhin, le sable fait office de litière. À l’usage, ce matériau est plus hygiénique, moins onéreux et moins fastidieux à mettre en œuvre que la paille.

« Nous cherchions une alternative à la paille. Pailler était devenu une corvée et nous faisons parfois jusqu’à cinquante kilomètres pour nous approvisionner », explique Dominique Streicher, associé à son frère Guy au Gaec, à Hilsenheim. La construction en 2005 d’une nouvelle stabulation à logettes creuses pour 110 vaches leur donne l’occasion de tirer un trait sur l’aire paillée et d’opter pour le sable. « Nous avions vu une telle litière en visitant un élevage dans le nord de l’Allemagne. Cette solution nous est apparue préférable à la sciure qui constitue vite un nid à bactéries. Ou à la paille hachée additionnée de chaux qui pose des problèmes de dosage sans diminuer la main-d’œuvre. »

32 tonnes de sable toutes les trois à quatre semaines

La ressource en sable n’est pas un souci. Dans ce coin de la plaine d’Alsace, les gravières sont fréquentes. Les éleveurs peuvent s’approvisionner à sept kilomètres. Il leur faut 260 tonnes au départ pour combler 170 logettes de vaches et de génisses. En routine, ils sablent le couchage de leurs animaux toutes les trois à quatre semaines à raison de 32 tonnes à chaque fois. Comptez deux heures de travail pour deux personnes. La première charge et décharge le sable dans une logette avec un télescopique ; la seconde répartit le matériau à la pelle dans les logettes voisines. À l’usage, le sable se révèle moins volumineux que la paille. Il est égalisé et ébousé matin et soir, soit une intervention de deux fois un quart d’heure. Il est stocké au sec dans une case de 6 x 9 mètres aménagée dans l’appentis situé à quelques mètres de la stabulation.

Un excellent antidérapant dans les couloirs !

Dominique ne voit que des avantages au sable. Le premier est sans conteste le confort qu’il procure. « Il épouse bien la forme du corps des vaches. Elles sont plus propres que dans une logette classique. Aucune ne présente de jarret gonflé. Elles se déplacent facilement. Le béton n’est pas rainuré. Mais le sable exporté dans le couloir de circulation est un excellent antidérapant. Les vaches ne glissent pas, même si elles courent quand elles sont en chaleur », constate-t-il. Côté hygiène, le sable ne chauffe pas comme la paille. C’est un matériau inerte, plus frais en été, moins froid en hiver. Les quelque trois mammites détectées en moyenne par mois ne proviennent pas du sable, mais de la paille des box de vêlage. Elles touchent les vaches qui y ont séjourné cinq à sept jours et qui ont eu des coulées de lait. « Les besoins en antibiotiques du troupeau ont diminué. Par ricochet le risque d’antibiorésistance aussi », complète Dominique. Les frais vétérinaires se limitent à 8,10 euros pour 1 000 litres. En moyenne les cellules ont reculé à 145 000 sur l’année, pour une fourchette entre 100 000 et 220 000.

Les bras des racleurs renforcés tous les six mois

Le sable ne provoque pas d’abrasion du béton, mais use plus rapidement l’hélice du mixer de la fosse, remplacée tous les deux ans, ainsi que les bras des racleurs. Les éleveurs les renforcent tous les six mois en leur soudant de nouveaux fers de charrue.

Le seul bémol s’applique aux quatre box d’isolement. Leur litière sable doit être complétée à intervalles de quinze jours et elle est fastidieuse à nettoyer. « La pose d’un tapis pour collecter les jus serait judicieuse », estime Dominique. Une autre amélioration serait de fixer au télescopique une lame déportée passant sous les barres des logettes et qui faciliterait le nivelage du sable. En l’équipant en plus de dents, il deviendrait possible d’ouvrir et d’aérer le sable compacté qui reste en place.

Un plan incliné autorise la descente dans la fosse avec un engin pour la curer. Les éleveurs pensent y ajouter un système de décantation afin de séparer lisier et sable. Ce dernier forme actuellement des bancs persistants au fond de la fosse. Pour la même raison, – les dépôts – la tonne comporte un agitateur. L’épandage du mélange lisier/sable est réservé aux terres lourdes et argileuses du Gaec. Au fil des ans, elles sont devenues plus faciles à travailler.

 

À retenir

Propreté et facilité de déplacement des vaches
Le sable ne chauffe pas comme la paille
Davantage d’usure du mixer de la fosse et des bras des racleurs

Un coût dérisoire

En temps normal, le Gaec règle la tonne de sable 6,50 euros. Cette année, les éleveurs ont pu profiter d’un tarif en achetant 1 000 tonnes d’un coup à 1,20 euro la tonne. « Nous avons pour deux ans de stock. Le coût de cette litière est dérisoire. Auparavant, l’achat de paille au champ hors pressage nous revenait facilement à 4 000 euros et nous en consommions chaque année un millier de balles de 380 kilos. Là, nous dépensons moins de 1 000 euros de litière par an. »

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