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Une génétique qui maintient la productivité des prairies
Installé à Janzé en Ille-et-Vilaine, Jean-Philippe Boué constate les effets du changement climatique. En choisissant soigneusement ses variétés et grâce au progrès génétique des semences, il maintient sa production sans bouleverser ses pratiques. L'agriculteur sera présent au salon de l'herbe et des fourrages à Nouvoitou, les 29 et 30 mai 2024, pour découvrir les vitrines végétales des semenciers. Des essais qui correspondent à son contexte pédoclimatique.
Installé à Janzé en Ille-et-Vilaine, Jean-Philippe Boué constate les effets du changement climatique. En choisissant soigneusement ses variétés et grâce au progrès génétique des semences, il maintient sa production sans bouleverser ses pratiques. L'agriculteur sera présent au salon de l'herbe et des fourrages à Nouvoitou, les 29 et 30 mai 2024, pour découvrir les vitrines végétales des semenciers. Des essais qui correspondent à son contexte pédoclimatique.
Le dérèglement climatique ne modifie pas encore le système du Gaec de la Seiche. Certes, Jean-Philippe Boué constate une répartition plus aléatoire de la pluviométrie annuelle. « Les précipitations annuelles restent stables, de l’ordre de 650 à 700 millimètres. Mais nous sommes confrontés à des problèmes de répartition. Dans le sud de l’Ille-et-Vilaine on peut rester trois ou quatre mois sans pluie. »
Rendez-vous au salon de l'herbe de Nouvoitou les mercredi 29 et 30 mai 2024
Le climat évolue mais ne change pas profondément les orientations de cette ferme, qui compte un cheptel de 210 laitières pour une production de 2,4 millions de litres.
Maintenir le potentiel en jouant sur les variétés
Pour le moment, l’agriculteur ne prévoit pas d’implanter d’espèces sur ses prairies. Il s’appuie sur les bénéfices du progrès génétique. « Nos prairies avec du ray-grass anglais, du trèfle blanc et de la fétuque tiennent encore bien la route. Actuellement, je mise davantage sur la sélection variétale. Nous disposons d’une meilleure résilience au stress thermique avec les nouvelles variétés qui sortent. Chaque exploitation a sa propre réponse aux évolutions du climat. Ici, la génétique compense. Le résultat de l’élevage et le travail des prairies, on le voit dans le tank à lait. » Chaque année, une dizaine d’hectares de prairie est resemée sur l’exploitation.
Un outil pour choisir la bonne variété
Jean-Philippe Boué utilise le site herbe-book.org afin de sélectionner les variétés les plus adaptées. Plusieurs critères sont proposés : date d’épiaison, départ en végétation ou début d’épiaison, teneur en protéines, production été- automne, etc. L’outil propose également de sélectionner ses variétés selon le comporte- ment estival. L’agriculteur est particulièrement attentif à la souplesse d’exploitation, qui correspond à la durée entre le départ en végétation et le début d’épiaison du printemps. Jean-Philippe Boué surveille aussi le taux de remontaison.
Exploitation de l’herbe d’automne
« Je maximise ainsi l’exploitation automnale de l’herbe. Nous avons désormais des coups de chaleur dès le mois de juin qui stoppent la pousse de l’herbe jusqu’à la mi-août. En revanche, nous avons une fauche beaucoup plus conséquente fin octobre. Éviter une épiaison trop rapide me permet de conserver une herbe de qualité. Ces récoltes plus tardives étaient rares il y a vingt ans », témoigne l’agriculteur. Les rendements se maintiennent donc avec 7 à 9 tonnes de matière sèche par hectare en prairie temporaire.
Une production de semence historique sur la ferme
Jean-Philippe Boué est agriculteur depuis une douzaine d’années. Il a également été président de la fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (Fnams). Comme son père avant lui, il a poursuivi le travail de multiplication de semences fourragères en ray-grass anglais et en ray-grass hybride. Cette activité permet d’allonger la rotation des cultures. « C’est intéressant car on observe concrètement l’évolution de la génétique et le travail de recherche et développement des semenciers, notamment autour de la question du réchauffement climatique », témoigne-t-il.
La production de semences se révèle cependant de plus en plus délicate à mesure que les solutions techniques s’amenuisent. « On dispose de moins en moins de produits phytosanitaires, sans alternative mécanique crédible. C’est aussi chronophage avec une récolte qui correspond au pic d’activité sur la ferme », conclut Jean-Philippe Boué.
• 6 associés
• 7 salariés
• 430 ha dont 100 ha
de prairies et de luzerne
• 210 vaches laitières Prim’Holstein
• 330 truies en atelier naisseur-engraisseur
• 2 bâtiments en poulets en label rouge sur une surface totale de 800 m2