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Une expérience à l'étranger très positive

Trois jeunes de BTS ACSE, encouragés par leur lycée, le Gros Chêne dans le Morbihan, sont partis à l'étranger grâce à Erasmus et des contacts au Québec.

Maël Razavet, Léo Bardouil et Alexandre Stéphan, en BTS ACSE au lycée le Gros Chêne, dans le Morbihan.
© DR

Élèves en BTS ACSE, Léo Bardouil, Maël Razavet et Alexandre Stéphan ont choisi trois destinations différentes en juin 2017. Un retour d'expérience très positif.

Léo Bardouil a traversé l'Atlantique, direction Québec. « Au départ, j'avais un peu d'appréhension. Mais cela m'a permis de partir loin, dans un pays aux habitudes différentes des nôtres, mais où les personnes parlent la même langue que nous. Ils sont parfois difficiles à comprendre surtout quand ils parlent vite entre eux. Ils ont leurs propres expressions. Par exemple, pour dire accrocher le pulvérisateur, ils disent piner l'arrosoir. »

Première surprise, la taille moyenne des élevages québécois n'est que de 70 vaches. Seconde source d'étonnement, les quarante Holstein du troupeau restent en étable entravée toute l'année. « C'est très courant là-bas, mais ça fait bizarre. »

Léo ne s'attendait pas plus à la quantité de travail réalisé manuellement. « Ils traient dans la stabulation. Les logettes sont nettoyées à la fourche trois fois par jour. Les bouses sont poussées dans une douve. Un convoyeur les achemine ensuite vers une fumière. Le foin et la paille sont récoltés en petites bottes (7 000 bottes par an). Les fourrages sont enrubannés en big-bags et distribués à la fourche. Comme leur bâtiment est ancien, il n'y a qu'un robot pour distribuer les concentrés cinq fois par jour. »

Lorsqu'il s'installera sur l'exploitation familiale, Léo envisage de creuser la valorisation des associations légumineuses-graminées. « Ils ont des Holstein à 10 200 kilos de lait sans utiliser d'ensilage de maïs. Ce n'est pas complètement transposable ici parce qu'ils distribuent beaucoup de concentrés. Mais, avec un prix du lait à 430-450 euros pour 1 000 litres, c'est rentable pour eux, même sans avoir l'équivalent des primes PAC. »

Alexandre Stéphan a choisi la Belgique. Cap vers la région flamande, dans un élevage de 230 Holstein à 10 000 kilos. « La première chose qui m'a marquée, c'est qu'ils traient trois fois par jour. C'est un système très intensif parce que le prix des terres est très élevé », souligne Alexandre. En Flandre, le prix moyen est supérieur à 50 000 euros par hectare.

Avec une 2x10, la traite dure trois heures. « Ils emploient deux salariés roumains pour traire. Le premier commence à traire à 5 h du matin. Ils traient ensemble vers 13 h. Puis le second salarié trait seul le soir vers 21 h. »

Maël Razavet a pris de l'altitude en Suisse, à une trentaine de kilomètres de Lausanne. Dans une exploitation de 100 hectares, les deux associés gèrent un troupeau de 70 Holstein de très haut niveau génétique. « Les éleveurs participent à des concours comme Swiss Expo. » Le lait est transformé en AOP gruyère. « Le prix du lait est très élevé (730 €/1 000 l en mai 2018). Ils n'ont pas le droit d'utiliser des fourrages fermentés. Mais ils arrivent à faire produire 10 000 kilos de lait à leurs vaches grâce à la qualité du foin qu'ils distribuent. Avec leur séchoir en grange, la préparation de la ration hivernale est simple. Il n'y a pas besoin de démarrer un tracteur, de faire tourner une mélangeuse... C'est une technique très intéressante », estime Maël.

En revanche, côté salle de traite, c'est un peu le désenchantement. « Avec une 2x3 en tandem, la traite dure 2 h 30. C'est long. Ils traient à 5 h du matin puis à 16 h 30. Les associés envisagent d'investir dans une 2x7 quand leurs annuités auront baissé. Ils ont préféré investir d'abord dans le séchoir. » Maël s'est tellement plu dans cette exploitation qu'il y est resté trois semaines de plus pour travailler. « On est très bien payé. »

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