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Un panel de solutions pour le transfert de lisier

Avoir une fosse à lisier déportée du bâtiment implique de disposer d'un système de transfert des déjections. Différentes solutions existent, à choisir en fonction de la situation de l'exploitation.

Le choix d'un dispositif de transfert du lisier va se faire en fonction de différents paramètres : topographie du terrain, distance entre le bâtiment et la fosse ou encore type de déjection (lisier plus ou moins pailleux). Nous vous proposons un tour d'horizon, non exhaustif, des principales possibilités avec Sébastien Guiocheau, chargé d'études bâtiments et équipements bovins au pôle herbivore des Chambres d'agriculture de Bretagne.


Prolonger l'aire de raclage jusqu'à la fosse


Dans cette option, une aire bétonnée extérieure est aménagée pour amener jusqu'à la fosse le lisier issu des différents couloirs du bâtiment. La reprise du lisier peut se faire au tracteur ou à l'aide d'un racleur tournant issu d'un des couloirs. Mais ce type de racleur n'est pas adapté à toutes les situations. « Et peu de fabricants en proposent. »

De plus, le prolongement de l'aire raclée jusqu'à la fosse augmente le volume d'eaux souillées à récupérer et stocker.

On peut aussi envisager de reprendre le lisier par un racleur automatisé indépendant circulant dans un couloir (ou canal) de reprise extérieur, perpendiculaire aux couloirs raclés du bâtiment, et placé légèrement en contrebas. Le fonctionnement des différents racleurs doit alors être parfaitement synchronisé, de façon à ce que le racleur transversal extérieur ne se mette en mouvement que lorsque les racleurs du bâtiment ont poussé le lisier dans le couloir de reprise. Les installateurs ne sont pas forcément partants pour ce type de configuration.


Construire un canal à lisier flottant


Le lisier raclé vient se déverser dans un canal maçonné à fond plat construit en bout de bâtiment. Il s'écoule alors jusqu'à la fosse en glissant sur une lame d'eau. « Au cours de ce transfert, l'effluent prend une pente inverse au sens de l'écoulement, plus ou mois importante selon sa consistance. » Pour que le lisier flotte, il faut qu'il y ait en permanence au fond du canal une lame d'eau suffisante.


En bout de canal, un seuil vertical d'environ 30 cm de haut permet de retenir l'eau. Certains canaux fonctionnent avec moins d'eau (seuil à 20, voire 15 cm). Mais pour Sébastien Guiocheau, une lame d'eau plus importante limite les risques de blocage du lisier. « L'idéal pour maintenir la lame d'eau est de pouvoir amener en tête de canal les eaux usées de salle de traite, par gravité ou à l'aide d'une pompe », estime le conseiller.


Le seuil de sortie de canal ne doit pas être trop épais pour ne pas freiner le lisier. Une plaque en inox ou en béton (de 1 à 2 cm d'épaisseur maximum) convient. Les parois du canal doivent aussi être les plus lisses possibles pour ne pas gêner l'écoulement du lisier. Les dimensions du canal (profondeur et largeur) dépendent du volume de lisier qu'il doit recevoir, de la pente que va prendre ce lisier, de la longueur du canal et de la hauteur du seuil en sortie de canal.


La capacité à prévoir pourra être un peu moindre avec un raclage automatisé permettant de répartir les arrivées de lisier sur la journée que dans le cas d'un seul raclage par jour. Le dimensionnement du canal doit intégrer une marge de sécurité d'environ 20 cm pour limiter les risques de débordement en cas de blocage temporaire de l'écoulement.


Pour les canaux de grande longueur, au-delà de 15 à 20 m, il est nécessaire de prévoir un seuil intermédiaire (redent) d'au moins 30 cm de haut, qui permettra de redonner de l'élan au lisier et faciliter son évacuation. Ce seuil intermédiaire peut être l'occasion d'opérer un changement de direction pour rejoindre la fosse si besoin. « Le système de caniveau à lisier flottant fonctionne d'autant mieux que le lisier est fluide, avec peu ou pas de paille. Pour des produits pailleux, mieux vaut prévoir un système de transfert mécanique de type évacuateur dans le canal. »


Les limites du dispositif sont liées à la sensibilité au gel ou au sec qui peuvent bloquer le transfert de l'effluent et nécessiter une intervention de l'éleveur. « Ces risques sont limités si le canal est couvert, seules étant découvertes les zones d'arrivée du lisier. »


LIRE LES AUTRES POSSIBILITÉS dans la revue n°265, pages 80 à 83 :

Variante : le canal à lisier « sans eau »

Canal à lisier avec chasse d'eau

Tube à écoulement continu

Transfert après préfosse


LIRE LES TEMOIGNAGES dans la revue n°265, pages 80 à 83

EN SAVOIR PLUS


Le GIE Elevage de Bretagne a conçu une brochure présentant différents systèmes de transfert des déjections (fumier, lisier).

Le document de 4 pages est téléchargeable sur le site du GIE : www.gielaitviandebretagne.fr/Eleveurs/Bovins Lait/Bâtiments-Equipements/Documents et références

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