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Un nouvel audit de la traite robotisée

 

Depuis décembre 2018, GDS Bretagne propose un audit de la traite robotisée plus standardisé et complet. Il peut permettre d’aider les éleveurs à résoudre des problèmes de mammites cliniques ou de qualité du lait.

Depuis décembre 2018, GDS Bretagne a mis en place une nouvelle approche d’intervention pour l’audit de la traite robotisée. « En Bretagne, 1000 élevages sont équipés de robots et 54 % des nouvelles installations sont des robots de traite, précise Daniel Le Clainche, du pôle Technique Innovation de GDS Bretagne. Nous faisons des audits de traite robotisée depuis une dizaine d’années. Les structures d’élevage, les tailles de troupeau et les équipements ont toutefois beaucoup progressé, ce qui nous a amenés à faire évoluer notre mode d’intervention. » Un nouveau référentiel technique a été établi, rassemblant 41 instructions techniques. Pour chaque instruction technique (par exemple : évaluation de la propreté de la mamelle, évaluation de la pose des gobelets trayeurs, consultation et interprétation des alertes du logiciel du robot…), le matériel et la méthode à utiliser sont décrits en détail. Des outils d’interprétation sont fournis pour évaluer les facteurs de risque (critères objectifs, photos…). Et des mesures correctives de chaque facteur de risque sont proposées. De nouveaux matériels ont également été mis au point : un trayon artificiel sur perche télescopique pour évaluer la qualité de la pulvérisation des trayons après la traite, un miroir et une lampe led sur perches télescopiques pour mieux voir les trayons… « Tous les conseillers ont ainsi la même méthodologie d’intervention, le même matériel, les mêmes grilles d’interprétation et les mêmes mesures correctives."

Évaluation de la traite sur cinq vaches

Six conseillers spécialisés « Santé mamelle - Qualité du lait » répartis sur toute la Bretagne ont été formés au nouveau référentiel. L’audit dure une demi-journée. La première étape est le relevé des caractéristiques du robot (marque, date de mise en service, contrôles Certitraite et Optitraite, vide de traite, fréquence et rapport de pulsation…). Le conseiller relève ensuite les performances du robot via les tableaux de bord (nombre moyen de traites/vache/jour, nombre de refus de traite, nombre d’échecs de traite, nombre de traites incomplètes…). « La comparaison de ces indicateurs au seuil d’alerte et à l’objectif de l’éleveur permet de voir quel est le problème sur l’élevage et de cibler l’intervention », note Daniel Le Clainche. Il relève aussi les caractéristiques des équipements d’élevage et du bâtiment (circulation, type de couchage, positionnement du robot, des abreuvoirs, des brosses, niveau d’hygiène et de confort…).

Vient ensuite l’étape la plus importante, qui est l’assistance à la traite et l’évaluation sur cinq vaches par stalle de la qualité de la traite, de l’entrée dans la stalle jusqu’à la sortie. Tout est évalué : la propreté et la pilosité de la mamelle, la propreté des trayons, la préparation des trayons et la pose des gobelets trayeurs par le bras de traite, la conformation de la mamelle et l’implantation des trayons, les lésions des trayons, la qualité de la pulvérisation posttraite… Le conseiller évalue ensuite l’entretien du robot (extérieur et intérieur, fréquence de lavage, produits utilisés, propreté et réglages des équipements, tension électrique de contact…). « Toutes ces étapes de l’audit permettent de lister et hiérarchiser les facteurs de risque en lien avec le problème de mammite ou de qualité du lait de l’élevage. Pour chaque facteur de risque, il y a une ou plusieurs recommandations. » Les paramétrages de la traite pour les cinq vaches sont ensuite analysés (durée de la traite, débit, préparation et désinfection des trayons, niveau de vide…), en lien notamment avec les observations faites sur la vache. Enfin, une synthèse est rédigée et transmise à l’éleveur. « L’éleveur reçoit un compte-rendu proposant des mesures correctives, détaille Daniel Le Clainche. Certaines, comme le niveau de vide, peuvent être appliquées par l’éleveur, en concertation avec son installateur. D’autres, qui touchent au système, ne peuvent être mises en œuvre que par l’installateur. » Un programme de suivi est établi, avec en général une ou deux visites complémentaires, pour voir si les mesures correctives ont été mises en œuvre et si elles ont eu le résultat attendu.

Plusieurs facteurs de risque

Différents facteurs de risques peuvent être identifiés concernant l’hygiène, l’entretien des équipements, les paramétrages et réglages de la traite..

1 – La préparation des trayons.

Des trayons sales sont assez fréquemment observés. L’observation se fait visuellement, grâce au miroir et à la lampe led sur perches télescopiques et à une loupe, puis par un test avec une serviette papier permettant de recueillir les matières présentes sur le trayon. Plusieurs mesures correctives peuvent être proposées concernant le paramétrage de la préparation des trayons (mode, durée, nombre), les équipements (remplacer les brosses ou gobelets laveurs usagés, corriger les fuites d’eau…), le logement des vaches (qualité et fréquence du raclage des aires de vie, entretien des aires de couchage, ambiance, confort de couchage) ou encore les poils (épiler la mamelle, couper les poils de la queue).

2 – La désinfection posttraite.

L’observation visuelle et l’utilisation du trayon artificiel que l’on insère sur un trayon permettent de vérifier la qualité de la pulvérisation posttraite. Des facteurs de risques sont assez souvent identifiés à ce niveau. Les mesures correctives peuvent concerner le stock de produit (remplacer le bidon vide et être attentif à la gestion des stocks, par exemple en notant sur le bidon la date à laquelle il est entamé), le type de produit (utiliser le produit de la marque, sans émollients, ceux-ci étant inadaptés aux robots), le paramétrage du logiciel (mode, durée, nombre de pulvérisations) ou les équipements (vérifier la position de la buse et le système de pulvérisation).

3 – La qualité de la traite.

L’observation après la traite révèle parfois des lésions des trayons (œdème, anneau, micro-hémorragie, hyperkératose, crevasse, plaie). Si une lésion dépasse un seuil de 10 % des trayons observés, des mesures correctives doivent être appliquées concernant le vide (souvent augmenté pour accélérer la traite, revenir aux recommandations de la marque), la fréquence et le rapport de pulsation (revenir aux recommandations), la dépose du gobelet trayeur (augmenter le seuil de la dépose…), la stimulation des trayons (désactiver la fonction stimulation par la pulsation), le vide et la pulsation (désactiver le vide et la pulsation paramétrées selon le débit de lait) ou la fréquence de traite (réduire les permissions de traite).

4 – L’entretien.

La présence de biofilm sur les équipements de traite n’est pas rare. L’observation visuelle, l’observation sous la loupe après grattage, le dosage du peroxyde et du chlore peuvent mettre en évidence des dysfonctionnements. Les mesures correctives portent sur le lavage après chaque traite avec un détergent, l’utilisation de la solution désinfectante de la marque, le contrôle des pompes doseuses.

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