Aller au contenu principal

Un nouveau concept pour rafraîchir les vaches

Un système « intelligent » de pulvérisation permet de faire supporter aux vaches les périodes de forte chaleur.

Les vaches laitières sont adaptées au climat océanique tempéré. Une température de 22 °C avec une humidité de l’air de 50 % leur permet d’exprimer leur potentiel ; au-delà, cela se complique. Les performances se dégradent au fur et à mesure que la température et l’humidité augmentent. Après huit heures passées à 28 °C, on enregistre une perte de production de 2,5 litres de lait et une baisse des performances de reproduction de l’ordre de 10 points du taux de réussite à l’insémination.

La société Delaval propose un nouveau concept breveté, baptisé « Cow cooling », littéralement « rafraîchir les vaches ». Il repose sur le principe suivant : des gouttelettes d’eau sont pulvérisées sur le dos des vaches, puis l’eau, qui s’évapore sous un flux d’air, les rafraîchit.

Un dispositif économe en eau

À la base, un tuyau métallique longe le cornadis, légèrement en retrait à 2 mètres de haut, et portant des buses qui projettent de l’eau sur une zone à 180°. Le but est d’humidifier les animaux du garrot à la queue, mais pas la tête. Au-dessus de l’aire où stationnent les vaches, une chaîne de ventilateurs propulse de l’air à une vitesse modérée, l’équivalent d’une petite brise de 10 km/h. Le tout est piloté par une centrale qui analyse les valeurs du capteur et adaptera le déclenchement aux conditions de milieu. Le système se met en route soit lorsque des vaches se présentent au cornadis, soit à intervalles prédéterminés.

La centrale qui gère le dispositif se base sur la valeur du THI, un index qui intègre chaleur et humidité. L’index est le même à 23 °C et 90 % d’humidité qu’à 29 °C et 10 %. Le seuil au-delà duquel les vaches pâtissent du chaud est de 68 unités. Il est possible d'ajuster le temps de pulvérisation et les intervalles de pause, ce qui permet d’éviter que les vaches ne stationnent trop longtemps au même endroit par exemple, et d’ajuster à la chaleur.

Éviter que les vaches stationnent longtemps

« On ne cherche à mouiller ni la ration, ni l’aire de circulation ; il existe des dispositifs spécifiques pour cela. Le dispositif est économe en eau, précis dans les zones humidifiées. Les vaches utilisent le système un peu comme une brosse », explique Mathieu Estivaux, responsable Sud-Est Delaval. Comme la zone d’attrait est le cornadis, l’appétit est retrouvé. D’autres zones peuvent être équipées, comme l’aire autour du robot. En salle de traite classique, une atmosphère fraîche au cornadis incite les vaches à venir se faire traire si ensuite elles savent qu’elles y ont accès.

« Ce système  est une façon de prendre soin des vaches, d’allier confort, productivité et longévité. » Du cocooning en quelque sorte pour éleveurs prévenants avec leur troupeau. Fini les baisses de production pendant les fortes chaleurs.

Deux demi-zones de 60 vaches

Aurélien Jay est l’un des premiers à avoir équipé sa stabulation. Installé en Isère, en Gaec avec deux associés, il gère un troupeau de 120 vaches montbéliardes avec deux robots de traite. Le capteur d’ambiance est installé au-dessus de la porte de tri. L’auge des laitières est divisée en deux demi-zones, chacune d’entre elle surveillée par un faisceau lumineux. Quand une laitière coupe le rayon, la pulvérisation se déclenche pendant 5 secondes et s’interrompt 5 minutes.

« Nous pensons prolonger le système au reste du bâtiment, notamment au box des taries », précise-t-il, en ajoutant : « même nous, cet été, on se sentait bien sous la pulvérisation ! ». Sur son exploitation, une autre série de ventilateurs complète le dispositif : au-dessus de l’aire paillée, ils renouvellent l’air, et chassent l’humidité en hiver.

Côté éco

À partir de 15 000 € HT pour 60 vaches pour :

la pulvérisation,
la régulation (centrale, capteur d'ambiance, faisceaux lumineux),
les ventilateurs.

Les plus lus

<em class="placeholder">Nicolas Legentil, éleveur normand et co-président de l’AOP FMB Grand Ouest et Normandie</em>
« J’ai deux acheteurs, Lactalis et Savencia, deux tanks mais seul le camion Eurial me collecte dans le Calvados »

Bloqué dans son développement par un contrat avec Lactalis pénalisant tout dépassement, Nicolas Legentil, éleveur laitier dans…

<em class="placeholder">Bertrand et Hervé Lecaplain,entourés de Romain Gaslard et Benjamin Gramont : « Nous avons voulu que la transmission se fasse dans un esprit gagnant-gagnant, aussi bien ...</em>
« Notre envie de transmettre notre élevage laitier à des jeunes nous mène depuis dix ans »

Au Gaec de la Rihouerie, dans la Manche, la transmission de l’exploitation à des tiers a été savamment anticipée. Un projet de…

<em class="placeholder">Alice Nothhelfer, vétérinaire consultante</em>
Abreuvement : « Le manque d’eau freine la production dans neuf élevages sur dix »
L’incidence d’un apport d’eau insuffisant sur les performances et la santé des vaches reste souvent peu palpable en élevage.…
<em class="placeholder">vaches laitières aux cornadis</em>
Le vinaigre de cidre, un allié pour la santé des vaches

Produit naturel et peu coûteux, le vinaigre de cidre est utilisé traditionnellement sur le terrain par des éleveurs pour…

<em class="placeholder">éleveurs laitiers dans une stabulation </em>
« La création d’un GFA a permis de limiter le coût de l’installation d’un hors-cadre familial »

Le Gaec de Taute dans la Manche s’est fait accompagner en termes financier et juridique pour transmettre l'exploitation et…

<em class="placeholder">Au premier plan, les génisses de 7-8 mois, au second les génisses de 19-20 mois et au fond les vaches traites. </em>
Élevage laitier : 42 heures par semaine avec des vêlages groupés
Choisir un système en vêlages groupés structure le travail en séquences fortes sur l’année. Enregistrements à l’appui, c’est 42…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière