Un marché bio déséquilibré
La demande du marché s'est essouflée. Les ventes en GMS et e-commerce ont chuté au 1er semestre 2021 par rapport au 1er semestre 2020, qui était une période faste avec des ventes boostées par l'effet confinement. Mais la consommation des ménages diminue aussi par rapport au 1er semestre 2019 pour les laits conditionnés et les yaourts bio. Les acteurs économiques évoquent aussi des ventes moins bonnes qu'attendues en fromages et poudre de lait. La fraction protéique est donc encore plus difficile à valoriser que d'habitude en bio. En cause, les craintes sur le pouvoir d'achat et la concurrence des nouvelles démarches différenciées.
Une production très dynamique
Or, la production de lait de vache bio a augmenté de 11 % sur le 1er semestre (/1er semestre 2020), et entre mai 2021 et octobre 2022 les conversions en cours devraient conduire à une croissance de 14 %, selon le Cniel. La collecte devrait ainsi atteindre 1,3 milliard de litres en octobre 2022. Cela ne fait qu'un an environ que des laiteries ont commencé à mettre sur pause les conversions, comme Lactalis et Sodiaal. D'autres depuis ont suivi, comme Agrial.
Communication et respect d'Egalim en restauration collective
Cette crise devrait durer un à deux ans selon les opérateurs, qui songent à des mécanismes de régulation de la production laitière, notamment au printemps. Autre piste : doper la communication sur les produits laitiers bio, au niveau national. En attendant, Damien Lacombe, président de la Coopération laitière appelle à ce que « la restauration collective atteigne 50 % de produits durables et de qualité dans les repas, dont au moins 20 % de produits bio, à partir du 1er janvier 2022. On en est encore loin ».